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dimanche, 21 décembre 2008
Napoléon 1er, le promoteur de l’idée nationale
Au même titre que Jésus-Christ, Alexandre le Grand ou Mozart, Napoléon Bonaparte (1769-1821) fait partie de ces météores dont les destins fascineront toujours les hommes. Venant de la petite noblesse corse, il surgit dans l’histoire à 25 ans (campagne d’Italie).
Les exploits s’enchaînent : expédition d’Egypte ; coup d’Etat du 18 Brumaire… Devenu Empereur des Français, il multiplie les victoires militaires et ne cesse de redessiner la carte politique de l’Europe. L’épopée finit mal : retraite de Russie, première abdication, retour pour les Cent Jours, deuxième abandon du pouvoir, exil à Sainte-Hélène. Napoléon étant un héros, sa fin tragique grandit et nourrit sa légende.
Dans une perspective géopolitique, l’aventure napoléonienne rappelle qu’un individu, aussi exceptionnel soit-il, finit toujours par buter contre des réalités fortes.
« Les faits sont têtus » selon Lénine. Du strict point de vue géopolitique, Napoléon arrive trop tard. La France a perdu au XVIIIe siècle l’affrontement planétaire l’opposant à l’Angleterre (en 1763, par le traité de Paris, la France renonce notamment à ses possessions au Canada).
L’Angleterre est maîtresse des océans. Napoléon, triomphant sur terre, ne peut briser l’étau par lequel la flotte britannique étouffe l’Europe napoléonienne. Les économies européennes, coupées du monde, sont asphyxiées. En 1812, Napoléon envahit la Russie pour soumettre ce colosse qui s’obstine à échanger avec l’Angleterre. C’est le désastre.
Le constat est plus nuancé sur le plan idéologique. Napoléon est fils de la Révolution française, c’est un parvenu. Il fait tout pour apparaître comme un monarque de droit divin : couronnement impérial (cérémonie lors de laquelle Napoléon ne résiste pas à l’impulsion de se couronner lui-même) ; création d’une noblesse d’Empire ; deuxième mariage avec Marie-Louise de Habsbourg-Lorraine, archiduchesse d’Autriche.
Pour l’Europe des rois et des princes, terrifiée par la Révolution et ses idées, Napoléon ne sera jamais des siens. Il n’est pas Empereur de France mais Empereur des Français.
L’Europe de l’Ancien Régime ne saurait que vouloir la destruction de Napoléon, dont les soldats répandent les principes révolutionnaires.
Napoléon écarté, les idées révolutionnaires n’en continuent pas moins leur chemin, se retournant d’abord contre la France en fournissant la meilleure des justifications aux résistances nationales allemande, italienne, espagnole, russe qui trouvent dans l’envahisseur français l’ennemi qui soude leur unité.
En 1918, les idées révolutionnaires remportent une victoire écrasante : les vieux empires – Romanov en Russie, Hohenzollern en Allemagne, Habsbourg en Autriche-Hongrie…– sont balayés, les nations triomphent. 1918 ou la revanche posthume de Napoléon !
Sylvain Métafiot
20:39 Publié dans Littérature | Tags : napoléon 1er, promoteur de l'idée nationale, sylvain métafiot, histoire, géopolitique, angleterre, france, révolution française, guerres, batailles, europe des rois et des princes, canada, ancien régime, 1918, empires | Lien permanent | Commentaires (4)
Commentaires
Mais en quoi est ce un "héro"?
Savez vous que nous sommes les seuls à le penser ou à faire semblant de le penser?
Ce personnage avait des attitudes militaires dignes d'un massacreur que je compare à Genghis Khan ou Hitler.
Autant dire que Bush est un héro. Tiens allez y pour voir... qu'on rigole
Non, je pense au contraire que ce type était fou, dangereux et sanguinaire. C'était un tyran point final. Ne vénérons pas ce genre de monstre, svp.
Écrit par : jerome | lundi, 22 décembre 2008
J'aime bien ce qu'écrivais Victor Hugo sur le petit caporal...
Écrit par : Jack92 | vendredi, 02 janvier 2009
*écrivait* (pardon, je n'ai pas pu éditer mon petit commentaire).
Écrit par : Jack92 | vendredi, 02 janvier 2009
Je suis bien d'accord avec vous messieurs.
Je n'ai évidemment pas de sympathie pour Napoléon. C'était, en effet, un tyran sanguinaire, qui a, entre autre, rétablis l'esclavage.
Le terme de "héros" est peut-être maladroit à son égard, mais il est utilisé dans un sens historique et objectif. C'est à dire des personnalités qui ont eu une influence considérable à leur époque et sur le cours des choses du monde. On peut très bien être un héros militaire (je n'aime pas les militaires) et un vrai salopard en même temps. Par ailleurs, autre exemple, l'homme du XXème siècle est sans conteste Adolf Hitler, car il l'aura marqué de façon abominable et répugnante au plus haut point.
Donc, je vous rassure il n'y a aucune vénération de Napoléon ici bas. Seulement un regard géopolitique sur un personnage célèbre de l'histoire.
Je préfère infiniment Victor Hugo. Ce grand homme méritera certainement une note (c'est le plus grand hommage qu'on puisse lui faire ^^)
Écrit par : Sylvain | samedi, 03 janvier 2009
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