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mercredi, 25 février 2009
Les Mille et une Nuits
De son nom original, Alf Lailah Oua Lailah, ce recueil anonyme de contes populaires est ce que l’on nomme, dans la simplicité même, un chef d’œuvre absolu, au même titre que L’Odyssée d’Homère ou le Don Quichotte de Cervantès.
Tous les petits enfants sont très tôt initiés aux contes d’Aladin et la lampe merveilleuse, d’Ali Baba et les quarante voleurs ou de Sindbad le Marin. Ce recueil littéraire porte donc souvent une connotation juvénile. Mais les Mille et une Nuits sont bien plus que des contes pour enfants...
18:47 Publié dans Insolite | Tags : les mille et une nuits, alf laila oua lailah, littérature, livre, chef d'oeuvre absolu, aladin, ali baba, sindbad le marin, arabe, persan, arabo persan, esclave, princesse, prince, sylvain métafiot | Lien permanent | Commentaires (0)
mardi, 24 février 2009
Le charme de l’ultradroite
13:30 Publié dans Insolite | Tags : ultradroite, mam, lamy, canard enchainé, ligue des droits de l'homme, extrême droite, facho, sylvain métafiot, agressions | Lien permanent | Commentaires (1)
lundi, 23 février 2009
Bienvenue sur mapausecafé !
Acapela tv ! excellent site où vous pouvez personnaliser vos messages !
Veuillez cliquer sur le bouton "play" pour allumer la télé !
23:06 Publié dans Insolite | Lien permanent | Commentaires (1)
Horoscope de la semaine !
Horoscope de la semaine !
L'équipe de Mapausecafé, fait appel chaque semaine à une équipe d'astrologues, pour vous prédire vos 7 prochains jours, l'aventure de mapausecafé, passe aussi par cet édito spécial. Toujours rempli d'humour mais aussi bourré de vérités !
14:29 | Lien permanent | Commentaires (0)
lundi, 16 février 2009
Chronique d'artiste : Carl Craig
Depuis maintenant plus de 15 ans, Carl Craig fait partie du paysage musical. Il est issu de la deuxième vague techno de Detroit, au coté de Jeff Mills et Underground Resistance. Il est aujourd’hui considéré comme l’un des maîtres de la techno de Detroit et de la techno tout court. J’entends déjà les mauvaises langues : « mais la techno ce n’est pas de la musique, ce n’est que du presse-bouton, bref une arnaque quoi… ». À toutes les personnes qui tiennent ce genre de discours, je n’ai qu’une chose à dire : écoutez Carl Craig. Ce n’est qu’ensuite que l’on pourra discuter !
Au fil des années, l’homme de Detroit a délivré des productions et des remixes à tours de bras. Le mix qu’il a livré pour le célèbre label Fabric est tout simplement un des meilleurs de la série, et ce n’est pas une mince affaire vu les prestigieux noms qui s’y sont frottés. Les titres qu’il produits sont évidemment teintés d’électronique, mais évoluent dans tous les styles. Ses morceaux sont capables de retournés n’importe quel dancefloor, sans pour autant sombrer dans la facilité comme c’est si souvent le cas (Discopute, Ladygaga, David Vendetta et malheureusement bien d’autres encore…).
La musique de Mr. Craig peut aussi bien s’écouté confortablement installé sur le canapé ou les bras en l’air sur le dancefloor. Seulement, Carl Craig ne s’arrête pas là. Les albums qu’il a sorti sont juste de petites perles de poésie, d’avant-gardisme et de beauté.
Il ne cesse de créer de nouveau projets. Il a ainsi mis sur pied un groupe jazz nommé Innerzone Orchestra dans un style plutôt expérimental. Mais aussi, The Detroit Experiment avec notamment Amp Fiddler pour un style jazz plus classique-moderne qui plaira à tout fan de jazz pourvu qu’il soir un peu ouvert d’esprit.
Son dernier album en date, Re-composed n’est autre qu’une reprise à sa propre sauce du fameux Boléro de Ravel et c’est signé sur Deutsche Grammophon, un label de musique classique. Pour réaliser ce projet, il est accompagné Moritz von Oswald, le patron allemand du dub-techno. Sur scène il est accompagné de Francesco Tristano, un pianiste de formation classique, et d’un orchestre symphonique. L’ensemble est fabuleux Je vous laisse juger grâce à la vidéo qui en déroutera plus d’un.
Toutefois, si je vous parle aujourd’hui de Carl Craig, ce n’est pas pour le projet que je viens de cité, mais parce que ce dernier va se produire a Lyon le 14 mars dans le cadre du festival A Vaulx Jazz. Pour la 22° édition du festival, Corey Harris (musicien blues), sa « bande », Carl Craig et deux autres musiciens seront sur scène pour présenter un album métisse qui vient tout juste d’être enregistré à Detroit. Prenez vos places à l’avance, la soirée promet d’être magique. Au moins, vous ne pourrez pas dire qu’on ne vous a pas prévenu !
Laurent
21:03 Publié dans Musique | Tags : carl craig, discopute, ladygaga, david vendetta, the detroit experiment, innerzone orchestra, amp fiddler, moritz von oswald, corey harris | Lien permanent | Commentaires (0)
mercredi, 11 février 2009
Sarko le pyromane et l’université de paille
A l’heure actuelle, le monde universitaire (une cinquantaine de facs) est mobilisé collectivement en organisant des manifestations toutes les semaines ainsi que des assemblées générale dans les facs, des débats, des projections, des rencontres, etc. au sein de journées banalisées. La ministre de la Recherche, Valérie Pécresse fait l’unanimité contre elle, comme Xavier Darcos (ministre de l’Education) face aux professeurs de droite du secondaire… Pourquoi un tel mouvement, légitime et démocratique, a-t-il pris une telle ampleur ?
Dans cette salutaire mobilisation on trouve, à gauche : le syndicat majoritaire Snesup, le mouvement Sauvons la recherche, les syndicats étudiants Unef, FSE, Sud, etc. le mouvement sauvons l’université. Mais aussi à droite : le syndicat autonome Sup et Défense de l’université, la coordination des profs de droit basée à la fac d’Assas. Des facs comme Lyon 3 ou l’IEP d’Aix-en-Provence ont également voté la grève, parfois pour la première fois de leur histoire !
La mobilisation de l’Université, de même que les puissantes manifestations du 29 janvier (1,5 millions de manifestants environ… 42 selon la police) se dressent contre la politique menée par Nicolas Sarkozy et le gouvernement de François Fillon contre la jeunesse et les salariés. Le 22 janvier, la première coordination nationale des universités a appelé, d’une seule et unique voix, à une « grève totale, reconductible et illimitée » et elle a fixé les objectifs suivants : le retrait du décret sur le statut des enseignants-chercheurs, et le retrait du projet de « mastérisation » des concours de recrutement des enseignants du premier et du second degré.
21:21 Publié dans Actualité | Tags : sarko le pyromane, université de paille, réforme université pécresse sarkozy, réforme faculté, grève, mobilisation, sylvain métafiot, jeunes, colère, canard enchaîné, revolte | Lien permanent | Commentaires (3)
mardi, 10 février 2009
Le Royaume de Patagonie
Que dire de ce territoire appelé la fin du monde...
Découvert en 1520 par Magellan, la Patagonie territoire presque inconnu jusqu'à il y a peu nous livre de belles petites histoires.
Son nom signifie "le pays des grands pieds ", Magellan raconte dans ses mémoires qu'il avait rencontré un peuple extraordinairement grand et avec des pieds excessivement énormes !
Plusieurs autres explorateurs ont aussi signalé avoir vu ce peuple aux grands pieds... Le mystère reste entier, légende ? Vérité ? Impossible à savoir...
18:13 Publié dans Insolite, Littérature | Tags : patagonie, royaume de patagonie, histoire de patagonie, magellan, royaume d'aracaunie, antoine de tounens, nouvelle france | Lien permanent | Commentaires (7)
dimanche, 08 février 2009
Horoscope de la semaine !
L'équipe de Mapausecafé, fait appel chaque semaine à une équipe d'astrologues, pour vous prédire vos 7 prochains jours, c'est une première sur ce blog, et avouons le votre semaine sera encore plus facile grâce à nos prévisions.
Bélier 21 Mars 20 Avril | |
Taureau 21 Avril 20 Mai
| |
Gémeaux 21 Mai 21 Juin | |
Cancer 22 Juin 22 Juillet | |
Lion 23 Juillet 22 Aout | |
Vierge 23 Aout 22 Septembre | |
Balance 23 Septembre 22 Octobre | |
Scorpion 23 Octobre 21 Novembre | |
Sagittaire 22 Novembre 20 Décembre | |
Capricorne 21 Décembre 19 Janvier | |
Verseau 20 Janvier 18 Février | |
Poissons 19 Février 20 Mars |
Cette semaine s'annonce globalement belle pour tous les signes, à prévoir néanmoins un risque de perturbation due aux grèves de jeudi, qui pourrait bien vous pourrir la semaine ou en tout cas vous rendre malade si vous faites la manif' !
23:28 Publié dans Insolite | Tags : horoscope, bélier, capricorne, gémeaux, scorpion, vierge, sagittaire | Lien permanent | Commentaires (5)
jeudi, 05 février 2009
Orpaillage clandestin (2ème volet) : l'Opération Harpie
Cet article traite de l'opération Harpie, visant à contrer l'orpaillage clandestin en Guyane. A ce sujet, veuillez lire le premier volet de cet article qui nous apporte des informations souvent méconnues de la métropole française...
2008, le président de la république, Nicolas Sarkozy, invente, au cours de sa visite dans le département, l'opération « Harpie » du nom de ce grand rapace peuplant le ciel guyanais. Les serpents constricteurs laissent donc la place à leurs collègues les rapaces. Des renforts de gendarmeries sont envoyés en Guyane pour y rétablir l'ordre et y faire règner la loi jusqu'au fin fond de la jungle. Certains hôtels de la préfecture y trouvent leur compte, ils affichent complets grâce à tous ces nouveaux fonctionnaires.
Monsieur le président rencontre le maire de Camopi, bourgade en limite de zone interdite sur le fleuve Oyapock qui fait office de frontière avec le puissant voisin brésilien. Il lui fait don d'un moteur hors-bord pour lui permettre d'aider ses administrés. 6 mois plus tard le scandale éclate, le moteur offert par l'Elysée sert à ravitailler les orpailleurs clandestins en passant des marchandises de contrebande au nez et à la barbe du barrage de gendarmerie installé sur le fleuve. En effet qui irait soupçonner un maire français de se livrer à de la contrebande de nourriture et carburant avec les orpailleurs clandestins qu'il disait tant haïr ?
Nicolas Sarkozy rencontre aussi son homologue brésilien avec lequel il veut jeter les grandes lignes d'une collaboration anti-clandestins en même temps qu'il promet l'ouverture du pont sur l'Oyapock pour 2010 au plus tard. Pont qui devrait désenclaver toute cette région amazonienne située entre Macapa et Cayenne. Jusqu'à aujourd'hui, les travaux se font à sens unique, le Brésil fournit sa part, la France dort du sommeil du juste. De l'autre côté du fleuve, des kilomètres de piste sont goudronnés, en Guyane rien n'est commencé !
Mais le président français a profité de cette rencontre pour jeter les grandes lignes d'accords militaires plus que milliardaires (en euros) avec le président brésilien. Ces accords comprennent l'aide à la construction de sous-marins traditionnels, des ventes d'avions Rafale et autres armements de haute technologie et très grande valeur.
De l'autre côté du département, sur la rivière Inini qui se jette, juste en amont du bourg de Maripasoula*, dans le fleuve Lawa (ou Maroni), fleuve frontière avec le Suriname, la gendarmerie a établi un autre barrage, au lieu dit Saut Sonnelle, village touristique tenu de longue date par la famille Lassort. Dans le ciel de la Guyane les avions Transall jouent le rôle d'avion ravitailleurs et les hélicoptères pumas le rôle d'espions. Piètres espions qui sont repérables à des kilomètres à la ronde, mais nos gendarmes ne se déplacent pas à pied en forêt, trop dangereux. La plupart du temps leurs opérations se soldent donc par des échecs retentissants !
Ces deux barrages ont pour but d'interdire l'approvisionnement de l'intérieur du département au départ des deux pays voisins. C'est en effet en cet endroit, le centre de la Guyane que se développe la plus grande activité clandestine jamais enregistrée en territoire français : l'extraction de l'or, qu'il soit alluvionnaire ou primaire par plus de 10000 personnes sans papiers, sans autorisation et sans toit ni loi.
Pendant que la DRIRE (Directions Régionales de l'Industrie de la Recherche et de l'Environnement) est occupée à réglementer la profession et à l'asphyxier avec l'assentiment de Nicolas Sarkozy et de son "schéma minier". Pendant que les sociétés légales avec pignon sur rue et payant des impôts sont tyrannisées de façon incroyable par ses sbires, monsieur L. en tête.( Imaginez vous Bernard Blier dans les « Tontons Flingueurs » et vous verrez à quoi ressemble ce brave « m'sieur L. ».) Pendant que les demandes de permis se succèdent mais que pas une seule ne reçoit d'approbation des services de l'état. (Depuis que la société Iamgold a été déboutée, tous les acteurs miniers restent tranquilles, plus personne n'ose investir car le schéma minier est une espèce de piège mal défini où ils vont se retrouver prisonnier.)
Pendant tout ce temps là le clandestin sourit, se joue des gendarmes et s'enrichit sur le compte de la Guyane.
Le site de Dorlin a été abandonné depuis peu par la dernière société encore présente et laissé aux clandestins. L'opération Harpie n'a servi à rien, ils ont déplacés les clandestins de site en site. De Guérilla à Dorlin en passant par Florida les clandestins ont promené les forces de l'ordre, parfois ils y ont laissé quelques plumes, se sont fait détruire les moteurs de production, mais dans l'ensemble ils sortent grands vainqueurs de la bataille ! Et les gendarmes sont repartis, abandonnant ce vaste territoire aux mains des illégaux, qui il faut le souligner sont aidés par des familles guyanaises bien intentionnées et manoeuvrant dans les hautes sphères politiques et économiques régionales.
Les légaux sont virés par les services de l'état, les terres restent libres pour les clandestins. En décembre 2007 lorsque j'ai quitté Dorlin il devait y avoir 400 ou 500 clandestins dans les environs, ils venaient s'y approvisionner à 2 curuteis. Aujourd'hui, en septembre 2008, les deux curuteis ont fusionné en une méga-curutel du type de celle brulée en 2004 et c'est plus de 1500 clandestins qui y transitent, s'y restaurent ou y épanchent leur longue solitude avec des jeunes femmes accortes à défaut d'être sentimentales.
Les meurtres y sont un peu plus fréquents qu'en 2007, les tarifs ont encore augmenté et plus rien ne les retient de travailler, les terres sont vides d'exploitants légaux et les gendarmes sont de retour dans leur métropole adorée.
En trois mois deux sites légaux, l'un dans la région de Saint Elie*, l'autre près de la petite commune de Régina, ont été attaqués, chacun à 3 reprises, par des individus fortement armés et vêtus de gilets pare-balles, c'est aussi l'un des résultats de l'opération Harpie ! Ou plutôt la preuve de son manque de résultats.
Bien à l'abri des murs de leur caserne chérie, tous ces braves mobiles en ont des choses à raconter à leur famille, ils ont vécu l'Aventure avec un grand « A », on connu l'excitation de la marche en forêt et de la rencontre avec des gens hostiles et armés.
Sans doute remercieront-ils longtemps le président de leur avoir offert un si beau séjour en Guyane.
Sans doute le président s'enorgueillit-il de cette superbe opération qui aura démontré sa vanité et fait perdre un peu plus d'argent à l'état français.
Entre temps, les clandestins ont ouvert d'autres voies d'accès vers les sites d'orpaillage, ont acheté des moteurs plus puissants pour leurs pirogues et se permettent de franchir les barrages fluviaux au nez et à la barbe des rares mobiles encore en place. Et nous, opérateurs miniers légaux, nous continuons à fuir les services de l'état car ils nous bombardent de règles toutes plus draconiennes et déplacées que les autres. Ce département qui pourrait être un paradis, qui pourrait se révéler riche en possibilité d'emploi pour ses enfants, ce département d'outre-mer d'où part la fusée Ariane et ses satellites bourrés d'électronique reste l'enfant mal aimé du gouvernement.
*Maripasoula ou Maripa-Soula est la commune de France la plus étendue, avec environ 20000 Km² pour une population de plus ou moins 5000 habitants déclarés. Elle se situe sur le fleuve Lawa, à la frontière avec le Suriname et sa population déclarée est composée d'Amérindiens, de noirs marrons, de quelques créoles et de blancs. A Maripa-Soula vous pouvez encore fréquenter des maisons closes sans vous cacher et payer vos marchandises en or.
*J'étais présent personnellement à la fin de la 3eme attaque.
Axel
07:00 Publié dans Actualité | Lien permanent | Commentaires (2)
mardi, 03 février 2009
Orpaillage clandestin en Guyane Française
Mapausecafe.net a la chance d'avoir un lectorat de qualité. Vos commentaires toujous plus nombreux et de grande qualité nous le prouvent tous les jours. Et derrière chaque internaute, il y a des hommes ou des femmes aux profils souvent très différents. Aujourd'hui, c'est Axel, lecteur et commentateur de Mapausecafé qui nous a envoyé un article sur une actualité qui lui est chère. Habitant la Guyane Française et orpailleur légal, il nous fait part d'informations souvent méconnues en métropole. En guise de première approche, vous pouvez cliquez sur la carte de la Guyane ci-contre pour l'agrandir et vous rendre compte de l'emplacement des différents sites d'orpaillage (en vert sur la carte) dont va vous parler Axel.
[Orpailleur (étymologie) : mot dérivé de harpailleur, mot existant en 1532 dans le Pantagruel de Rabelais désignant un gueux, un brocanteur ou un mineur et ,croisé avec or, pour devenir dès 1611 arpailleur « celui qui cherche de l'or » et vers 1690 « celui qui recherche de l'or sur le bord des rivières » et enfin orpailleur.]
La Guyane, département français d'Outre-Mer, coincé entre le Suriname et le Brézil, compte 90 000 km² de forêt pluviale primaire. La seule infrastructure routière existante est développée le long de la côte, l'intérieur est une vaste contrée de non loi, un endroit où les gendarmes ne s'aventurent guère et seulement sur réquisition de l'état, souvent en compagnie de la légion étrangère pour y faire des opérations anti-orpaillage appelées "opérations Anaconda" et depuis février 2008 "opération Harpie".
Dans ces 90000 km² l'orpaillage clandestin sévit tranquillement. Les « garimpeiros »* brésiliens y sont chez eux. Leur population est estimée à plus de 10 000 âmes, plus de 10 000 personnes sans papiers qui exploitent de façon illégale l'or sur le territoire français. On croit rêver.
Et pourtant, en 2004 au lieu-dit Dorlin, la gendarmerie a détruit au cours d'une opération anaconda un véritable village de clandestins avec plus de 1 000 habitants fixes et des centaines de vagabonds. Les vagabonds sont souvent équipés d'un détecteur de métaux, le piupiu par analogie avec le bruit qu'il émet lors de la découverte d'un bout de métal, avec lequel ils repèrent les pierres incrustées d'or ou bien les pépites, très souvent aussi les vieux clous et boulons rouillés.
Ils se promènent dans la forêt de « garimpo » en « garimpo »* parfois plusieurs années d'affilées sans rentrer chez eux ou même retourner à la civilisation pour manger un hamburger ou se faire une toile. Ils se ravitaillent en nourriture et en piles pour leurs engins dans les nombreuses « curuteis »* qui jalonnent leur parcours et souvent traversent la Guyane de part en part, du Brésil au Suriname, et vis versa.
Les habitants fixes de ces villages clandestins sont les personnes qui travaillent avec une pompe à eau et exploitent les lits des fleuves et les commerçants, tenanciers de bouges où se louent les compagnes d'une nuit, parfois très jeunes et étonnamment jolies, souvent laides et plus très fraîches pour un prix variant de 5 à 20 grammes d'or (75 à 300 euros) au cours actuel de l'or (11/2008). Où la canette de bière brésilienne, 350ml, se vend 0.5 gramme (7.5 euros), la bouteille de (mauvais) whisky surinamais ou brésilien 4 grammes (60 euros), et enfin le poulet congelés de 1.2 kilo 1.5 gramme, cela fait cher le kilo de mauvaise volaille. (Ce sont les prix actuels, 11/2008, pratiqués dans la région de Dorlin). Ici toutes les affaires se règlent en or, le commerçant sort sa petite balance électronique et le client sa « casave »* ou ses pépites. Et l'on découpe l'or en petits morceaux du poids désiré.
De plus en plus rare mais encore existant, la cigarette, 1gramme, en contrepoids sur une petite balance à balancier. Un mini plateau relié par une chaînette à chaque extrémité du balancier, sur l'un des plateaux l'or, sur l'autre les cigarettes.
Pour être un orpailleur clandestin il ne faut pas grand-chose, mais ce pas grand-chose il le faut en dose massive : du courage, de la ténacité et la capacité de vivre de très longues périodes démuni de tout, dans un milieu hostile. Même si l'enfer vert amazonien n'est pas celui décrit par les aventuriers en chaises longues qui se prélassent sur les terrasses des hôtels de luxe. Vous pouvez oublier les piranhas toujours à l'affut de chair, je me suis souvent baigné nu dans de nombreuses rivières de Guyane, et je suis toujours « entier ». J'ai parfois dû dormir par terre, à même le sol, en forêt parce que ma partie de chasse durait plus que prévu et que je m'étais légèrement trop éloigné du droit chemin vers le camp, et je suis toujours vivant et bien en chair, il ne manque rien.
(Je crois avoir oublié de préciser qu'il y a 13 ans que je suis ce que l'on appelle communément en métropole un « chercheur d'or ». J'ai commencé comme clandestin, ben oui, et je suis aujourd'hui responsable d'un site d'exploitation d'or primaire pour une société cotée en bourse, je sais de quoi je parle pour avoir tâté des 2 côtés de la barrière, je connais le site de Dorlin (latitude N3°45' longitude W53°32') depuis 1997 et j'y suis resté jusqu'en décembre 2007, aujourd'hui je suis à Yaou près de la commune de Maripa Soula.)
Pour revenir à nos amis garimpeiros clandestins, ils sont très souvent Brésiliens et parfois d'autres nationalités d'Amérique du Sud, ils sont toujours illettrés mais pas sans sagesse, et ils sont toujours exploités par de plus intelligents qu'eux qui vivent à leur crochet en forêt, j'ai nommé les patrons des boutiques clandestines. Si vous voulez gagner de l'argent en travaillant dans l'or, vendez aux orpailleurs ce dont ils ont besoin au fin fond de la forêt, ils paieront cash pour ne pas devoir perdre leur temps en de difficiles et dangereux voyages vers la ville. (La plus proche de Dorlin est Maripasoula à environ 50 kilomètres à vol d'oiseau, 6 heures de pirogue sur le Petit Inini, avec un barrage de gendarmerie à moins d'une heure de l'arrivée). Et quand bien même, dans les villes du centre de la Guyane, là où l'orpaillage bat son plein, les commerçants sont des voleurs. Par exemple, l'or valait en 2006 10€ le gramme, il vaut actuellement 14 € le gramme mais les commerçant le change toujours à 10 contre leur marchandise. 3 bières au gramme ou bien 3 bières pour 10 euros. Là ils se gavent les enfoirés car tout le monde paye en or, du moins 95% de la clientèle fidèle. Un fût de gasoil acheté pas cher au Surinam peut atteindre le prix de 100 grammes pour peu que vous soyez un rien éloigné des centres de vie et que les gendarmes surveillent un peu les voies d'approvisionnement, souvent les cours d'eau, et 100 grammes au cours du gramme en forêt, revendus en ville plus ou moins 1400€. Belle opération pour 200 litres de gasoil de pas très bonne qualité et souvent mélangé d'eau,... non ?
Mais sans gasoil comment faire fonctionner les moteurs des pompes à eau et des pompes à gravier qui 7 jours sur 7 vont aspirer les sables minéralisés des lits des cours d'eau. Il y a ici deux signification au mot lit du cours d'eau : le lit proprement dit, la rivière étant alors détournée par un canal en pied de colline, ou le flat, c'est-à-dire la surface que le cours d'eau occupe lorsqu'il est en crue et où il dépose des sédiments, de pied de colline à pied de colline.
*Garimpo : de garimpar en portugais qui veut dire rechercher fouiller. C'est par dérivation l'endroit ou le garimpeiro (chercheur d'or) travaille.
*Curutel, pluriel curuteis : petits villages de commerçants clandestins installés autours des garimpos où l'on trouve de tout à des prix fous.
*Casave : Or amalgamé et dont la quantité de mercure a été réduite à environ 4 à 6%. 100 grammes de casave donnent entre 92 et 96 grammes d'or « pur », parfois moins. La casave est en fait une galette de manioc et l'on a appelé cet or cuit casave en raison de la ressemblance de sa texture avec celle de la casave comestible.
Qui sait en métropole qu'il y a des milliers de clandestins qui pillent un seul DOM français ? Qu'il existe dans ce Dom une mafia organisée pour leur fournir tout ce dont ils ont besoin et le leur reprendre par les prix insensés qu'ils pratiquent ? Que pouvons ou devons-nous faire pour interdire de telles pratiques (Non pas pour le pillage des ressources mais pour la servitude dans laquelle ils sont exploités au 21eme siècle) ?
Jeudi, un second article vous expliquera les résultats de l'opération Harpie aujourd'hui suspendue...
Axel
07:00 Publié dans Actualité | Lien permanent | Commentaires (4)