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mercredi, 08 avril 2009
La Peine de Mort en débat
Après une discussion que j'ai eu de nouveau avec des gens de ma génération, j'ai décidé d'écrire un petit article sur la Peine de Mort.
Le dialogue que j'ai pu avoir hier soir, je l'ai déjà malheureusement eu avec d'autres personnes et pas que des jeunes.
Et parce qu'il me parait essentiel que tout le monde sache pourquoi la peine de mort doit être abolie partout au monde je vais reciter plusieurs arguments contre, et enfin je vous parlerai de quelque chose qui m'a interpellé durant le débat d'hier au soir...
Tout d'abord la peine de mort a été abollie en France, comme le signale très justement Sylvain, 65 % des français de l'époque s'opposaient à son abbolition, ainsi l'élite doit elle conduire le peuple ? C'est la première question que l'on peut se poser.
Ensuite, la peine de mort c'est un acte criminel, pour moi il est aussi injuste de tuer quelqu'un car il a tué une autre personne. C'est un peu la loi du Tallion : "oeil pour oeil- dent pour dent" je t'ai volé une chèvre tu m'en volera une aussi."
De plus la peine de mort est proscrite de la déclaration universelle des droits de l'homme dont la France devraient être le plus fidèle représentant.
Qui plus est, peut on tuer une personne, comme autrefois on le faisait, et que fait on de la personne qui tue ce criminel ?
Si l'on suit cette logique il ne resterai plus qu'un homme sur Terre, un criminel tue quelqu'un, on le tue, puis on tue la personne qui doit le tuer et ainsi de suite.
J'ai entendu plusieurs arguments qui laissent à réfléchir :
- les prisons ne servent à rien, puisque la pérpétuité n'existe pas en France (enfin du moins la perpétuité incompressible)
- on décedera un jour de toute manière
- si le criminel tuait quelqu'un de notre famille on aurait envie de le tuer aussi
- il n'y a pas de justice qui peut décider de ça
plusieurs autres arguments ont été utilisé, aller en prison à vie ne serait ce pas plus inhumain que de tuer cette personne "véritable déchêt de la société", de plus j'ai entendu et ce n'est pas la première fois que certains types de crimes devraient être condamnés, tels que ceux du genre en Autriche, le père qui a fait 7 enfants à sa fille et qui en a tué certains...
Mais comment devons nous classifier un geste criminel méritant la mort ou un geste criminel ne méritant pas la mort.
Pour moi, la peine de mort représente un danger, déjà elle ne donne pas les mêmes chances de justice aux uns et aux autres, de plus la peine de mort ne résout rien et met en avant le fait que la société a failli et que la démocratie est faible.
En effet, bien des cas de criminels peuvent être expliqués par le fait que la société a manqué son rôle d'intégrateur à un moment ou un autre.
Pourtant l'argument qui m'a le plus laissé sans voix était le suivant, "et les militaires que nous embauchons pour faire la guerre, si jamais ils tuent des gens ils peuvent recevoir des médailles", il est vrai que les plus grands militaires français ou du monde reçoivent de temps à autre des médailles pourtant après avoir tué des gens (bien qu'ils ne soient pas forcément formés pour ça).
Pacifiste convaincu, je crois que dès qu'un homme en tue un autre il s'agit d'un crime, et non pas que d'un meurtre.
On m'a aussi dit, mais à certains moments il faut bien se défendre, il faut forcément se défendre comme ce fut le cas dans la lutte contre les nazis, mais souvent les victimes sont nombreuses.
Hiroshima et Nagazaki les deux bombes ayant tués énormement de milliers de Japonais Civils, et peu de militaires alors que les Japonais avaient tué peut être deux mille Américains directement...
Du coup je me suis aussi interrogé sur ça, faudrait il condamner les actes de guerre ? tels que ces bombes envoyés sur des civils, les américains devraient ils payer eux aussi ? Après tout, si les Japonais avaient gagné, et si les Allemands Nazis aussi, les occidentaux auraient payé pour des crimes de guerre. Et comme l'histoire est écrite par les vainqueurs on en fait ce qu'on veut.
Ce que je trouve dingue, c'est que finalement, avec la peine de mort on ne laisse pas de chance aux gens, la criminalité elle ne change pas, les gens s'en foutent d'être condamné à mort ou en prison à vie, et de plus cela reconnait la fin de la démocratie, l'Humain, ne l'est plus lorsqu'il tue ses congénaires.
Alors comment se défendre face aux personnes mal intentionnés (en temps de guerre ou non) comment faire pour éviter que les criminels tuent ?
Pour ma part je crois que la faute est dûe à la société, qui a failli dans son rôle d'éducateur, et la criminalité représente la faiblesse de son autorité. Je pense que garder des gens en prison est d'un côté meilleur que la peine de mort bien entendu, mais que cet enfermement doit être accompagné d'un dialogue soutenu avec ces criminels et qu'ils ne doivent pas se sentir comme dans un quatre étoiles (voir l'article sur les prisons en France et leur état déplorable) mais qu'ils doivent tout de même bénéficier de quelque chose de correct, et surveillés pour éviter les suicides.
Par contre j'ai été très surrpris lorsqu'on m'a dit " oui mais la peine de mort c'est quelque chose de plus économique que d'enfermer des gens en prison" et de plus l'enfermement en prison c'est une torture puisque les conditions sont déplorables..." alors que faire ?
En fait il faudrait empêcher l'homme d'être un loup pour l'homme.
Souvenons nous de Robert Badinter qui a abolli la peine de mort, contre tout le monde, et qui défendait à ce moment une personne qui aurait pu être condamné à mort, il avait dit que si au moins une personne échappait à la terrible peine de mort ça serait déjà bien."
Déjà, l'abollition de la peine de mort évite aussi les erreurs de justice, la discrimination entre les crimes, et surtout laisse une seconde chance à certaines personnes, même si la société ne peut pas leur laisser (un grand criminel, multi récidiviste) mais dans ce cas elle laisse la chance à cette personne de s'affranchir de ses erreurs et à la société de comprendre ses gestes...
Et vous que pensez vous de la peine de mort ? il serait intéressant de voir que 28 ans après l'abolition de la peine de mort la société n'a pas tellement évolué que ça, et y compris chez les jeunes...
17:57 Publié dans Littérature | Tags : peine de mort, mort, perpétuité, vengeance, justice | Lien permanent | Commentaires (17)
Commentaires
Salut a tous et a toutes! C'est la première fois que je me permet d'écrire sur ce blog, oh combien intéressent et riche, que ce bon vieux Sylvain m'a fait découvrir l'année dernière que de je suit avec intérêt depuis quelques mois.
La peine de mort est un sujet qui nous divise tous très profondément, que ce soit entre les individus ou même intérieur à notre raisonnement personnel. Je vais donc essayer de vous exposer de manière compréhensible et je l'espère intéressante, mon point de vue.
Quand je réfléchis bien à ce sujet, plusieurs questions se posent à moi :
- Pourquoi des gens que le considère comme normaux (j'entends ici, ne possédant pas de troubles mentaux) commettent des crimes ?
- Comment doit-on réagir face à de tels actes ?
- Comment peut-on essayer de les empêcher ?
A la première, je serais tenté de répondre comme tu l'as fait, en disant que le problème viens de la société qui n'a pas joué son rôle et que c'est a cause de sa "perversion" que des gens tuent... Mais ne serai-ce pas supprimer toute notion de liberté et de choix que de dire cela ? Un meurtrier ne fait-il pas le choix de tuer sa victime quand il l'égorge ou lui tire dessus ? Est-ce la société qui lui dicte ses actes ? Et si c'est le cas, sommes nous libres de nos choix ou sommes nous tous "dirigés" par cette société ?
Personnellement, je considère que la société joue un rôle non négligeable dans les actes que nous commettons, mais je considère également que chacun d'entre nous est libre de diriger une partie de sa vie. La société nous fourni le cadre de notre vie, mais ce que nous en faisons reste a notre discrétion.
Donc, pour moi, un criminel, en décidant de commettre un crime, sait ce qu'il fait et ce à quoi il s'expose en le faisant.
Alors pourquoi le fait il quand même? Je vois deux réponses possibles... Soit le crime est spontané (crime passionnel par exemple) et la personne à réagit sans y avoir trop réfléchi et dans ce cas, la souffrance l'y ayant conduit dépasse dans son esprit celle qu'il penserait ressentir en purgeant sa peine ou en étant exécuté... Soit il s'agit d'un crime prémédité et dans ce cas, ce qui ressort est l'espérance de ne pas être arrêté et de s'en tirer purement et simplement.
Dans le premier cas, selon moi, la justice se doit d'être compréhensive et une peine de prison (assez longue cependant) accompagnée d'un soutien psychologique suffirait.
Mais dans le second cas, selon moi, la justice ne doit montrer aucune clémence car une personne qui choisi, de manière réfléchie et calculée de tuer quelqu'un est selon moi bien trop dangereuse pour être remise en liberté. Alors oui il est horrible de passer toute sa vie en prison. Mais cette personne ne savait elle pas a quoi elle s'exposait en commettant un tel acte? Doit-on lui laisser une seconde chance en sachant que cette dernière peut mettre en danger la vie de personnes innocentes?
Car même si il est possible qu'elle ne récidive jamais, doit on accepter de potentiellement mettre en danger la vie d'autres personnes pour donner une seconde chance à une personne qui a délibérément commis un crime?
Alors certes la peine de mort est inhumaine, mais la prison a vie doit, selon moi, être mise en place pour ce genre de personnes.
Il me semble avoir du même coup répondu à la seconde question!
Pour ce qui est de la troisième, je suis de ceux qui considèrent qu'il est bien plus important de prévenir que de guérir. Pour moi, comme pour vous je le pense, la société est en partie responsable de ces actes et doit donc changer pour éviter, au maximum que ces derniers soient commis. Pour cela, elle doit devenir plus juste, plus équitable et promouvoir autre chose que la concurence des individus, la jalousie et la haine; Apprendre à chaque enfant, à chaque homme, combien il est important d'aider et d'aimer son prochain (oh merde, me voilà à parler comme un cureton!). Mais ne nous voilons cependant pas la face, même si nous faisions tout cela, la société ne serait encore pas parfaite et des crimes seraient toujours commis...
Et ils devront toujours êtres punis par la loi... Car ne l'oublions pas non plus; ne pas, ou peu punir un criminel est également une "incitation" à la vengeance de la part des victimes et pour le coup, nous entrerions réellement dans la logique du Talion...
j'espère ne pas avoir fait trop long ou trop chiant!
Merci d'avoir lu!
Et a très bien tôt j'espère ^^
Écrit par : Maxime | jeudi, 09 avril 2009
C'est très bien de réagir à chaud Didier mais ton argumentation est parfois un peu confuse.
Néanmoins, je m'accorde volontier avec ta position abolitionniste.
Ah Max, cela fait plaisir de voir ta plume parcourir librement notre modeste blog. La dialectique entre responsabilité individuelle (modèle du l'individualisme méthodologique de Max Weber) et l'imposition de normes sociétales (modèle du holisme de Durkheim) est intéressante mais le point que soulève la peine de mort concerne davantage notre conception de la dignité humaine et de la place que nous accordons ou pas aux criminels : élimination ou réinsertion.
Cette dialectique rejoint celle entre l'homme à l'état de nature et l'homme à l'état de culture. Le premier s'inscrit évidemment dans la barbarie de la vengeance tandis que le second privilégie la construction d'un vivre ensemble n'excluant personne même les pires criminels malgré la tâche ô combien difficile.
Enfin, et c'est très paresseux de ma part, mais pour contribuer au débat je vous renvoie à un article traitant du même sujet : http://www.mapausecafe.net/archive/2008/12/09/la-peine-de-mort-un-assassinat-legalement-inhumain.html#comments
Écrit par : Sylvain | jeudi, 09 avril 2009
Pour ces deux raisons la peine de mort doit être abolie :
1- l'erreur judiciaire ;
2- personne n'a le droit de vie ou de mort sur une personne qui ne peut plus nuire a la société.
Écrit par : Alexandre | samedi, 11 avril 2009
Totalement faux : "Pacifiste convaincu, je crois que dès qu'un homme en tue un autre il s'agit d'un crime, et non pas que d'un meurtre."
Un meurtre est un crime tout comme un assassinat est un crime, le meurtre étant le fait de tuer sans préméditation et l'assassinat avec préméditation.
Les deux sont jugés comme crimes.
Argument ridicule : "Si l'on suit cette logique il ne resterait plus qu'un homme sur terre, un criminel tue quelqu'un, on le tue, puis on tue la personne qui doit le tuer et ainsi de suite"
La justice ne va pas poursuivre son bras. Si un juge déclare quelqu'un passible de la peine de mort il va désigner quelqu'un qui aura le pouvoir de mettre la peine à exécution sans lui même encourir cette peine.
"la société a failli et que la démocratie est faible" Vive le communisme ?
Qu'est-ce que la démocratie vient faire ici ? La démocratie est le régime qui applique le moins la peine de mort, même si aux États-Unis elle est encore assez fréquente.
En bref, je manque de temps pour mieux développer mais le ferai peut-être un jour prochain, je ne suis pas contre la peine de mort, mais je suis pour que les règles de son utilisation soient aussi strictes que celles pour lancer un missile nucléaire.
Car je suis désolé mais lorsque l'on relâche un pédophile violeur et qu'il recommence aussitôt, comme on a pas le droit de lui couper les coui.... que l'on puisse au moins lui couper la tête !
Écrit par : Axel | samedi, 11 avril 2009
Bien contradictoire ton commentaire Axel,
tu n'as visiblement pas compris le sens de cet article : lorsque je parle de la peine de mort, je dis simplement que la démocratie ne devrait pas l'appliquer, car la démocratie est avant tout quelque chose qui laisse sa place à l'humain.
Mais pour bon nombre de pro-peine de mort, elle ne devrait s'appliquer que dans certains cas : quelqu'un tue quelqu'un d'autre (meurtre...) on doit le tuer, mais alors que fait on de la personne (même habilitée) qui en a tué une autre ! Cette logique de tuer quelqu'un car il a tué quelqu'un conduit droit à ce que je dis : ainsi cet argument bien qu'un tantinet exagéré a tout à fait sa place ici.
Je ne fais aucunement allusion au communisme ni à toute autre forme de pouvoir, peut être crois tu que je le suis peu m'importe ! Mais pour moi, si la peine de mort était appliquée, cela reviendrait à dire " notre démocratie est faible et notre société aussi, nous reconnaissons nos erreurs du coup on tue des gens !"
Pour les pédophiles c'est un autre sujet ! Mais lui couper les couilles vaudrait toujours mieux que la tête, bien que cela reviendrait encore une fois à être capable des pires atrocités ! Encore la castration chimique serait quelque chose de possible, mais là aussi, il faut analyser les situations, mais plus que ça avant de juger, d'abord comprendre, expliquer, trouver des solutions humaines, nobles et dignes ! Notre société, notre Humanité à travers ce débat est en jeu, c'est de l'homme que l'on parle pas du Loup !
Écrit par : Didier | samedi, 11 avril 2009
Une nouvelle fois, je vais te contredire, la démocratie n'a rien à voir avec l'humanisme, elle laisse juste au peuple le droit de s'exprimer et le peuple est souvent cruel car peu éduqué. (Ce qui permet de l'encadrer, de le dominer et de lui montrer la voie.)
Je t'ai répondu, si la justice demande à quelqu'un d'exécuter un condamné, cette personne n'est pas un criminel car elle n'a enfreint aucune loi elle l'a accomplie.
Lorsque je parle de communisme, c'est pour te montrer que la démocratie n'a pas sa place dans cette partie du débat. Ce n'est pas la démocratie qui est remise en cause ou qui est faible et ce n'est pas la société non plus, c'est l'individu. Je ne te crois pas plus communiste que moi, sans doute plus pacifiste oui. Je ne suis ni humaniste ni pacifiste, tu pourras t'en rendre compte si tu fouilles les commentaires que j'ai écrit.
Tu dis que notre humanité est en jeu, mais l'humanité a toujours fonctionné comme cela et elle continuera. On peu vouloir la changer mais ce n'est pas toujours nécessaire et surtout pas simple. L'humanité c'est une chose, la réalité en est une autre, et la philosophie ou la psychologie ne sont pas souvent compatibles avec la réalité brute.
Si l'on doit comprendre, comprenons aussi le père dont on a tué le fils et qui ne rêve que de vengeance ; et mettons Sarkozy en prison pour la mort des soldats français en Afghanistan.
Et en passant je te rappelle que "L'homme est un loup pour l'homme", si ma mémoire est bonne "Homo homini lupus est" mais mes études secondaires sont loin derrière moi.
Écrit par : Axel | samedi, 11 avril 2009
Axel, s'il est certain qu'il est avant tout question de justice que de démocratie dans ce débat, cette dernière y a néanmoins sa place.
Quel meilleur moyen d'empoisonner un système politique mettant l'homme en son centre que de supprimer de manière arbitraire, sanglante et par conséquent injuste, les hommes qui ont commis des crimes ?
Comment osez batir un "vivre ensemble" dans une société où tout marginal est purement et simplement supprimé sans possibilité de réinsertion ?
L'argument du pédophile à qui l'on devrait couper les couilles relève davantage de l'opinion du café du commerce que d'une réflexion réfléchie. Il est innaceptable car issu de la même barbarie de vengeance pure et dure propre à l'homme à l'état de nature. Tu pense réellement "équilibrer" les choses en tuant en meutrier ou en stérélisant un violeur ? C'est la justice qui tiens la balance et tranche de manière neutre et impartiale, et certainement le "bon sens" populaire matiné de fascisme cool.
Les partisans de la peine de mort ne sont rien de moins que des lâches qui prèfèrent s'attaquer aux éventuelles conséquences d'une remise en liberté de prisonniers plutôt qu'aux causes qui produisent le passage à l'acte criminel. Ils se rassurent en pensant avoir trouver des fausses bonnes solutions a posteriori alors que l'efficacité d'une justice préventive relève de vraies actions a priori.
L'humanité peut bien évidemment changer. Ce n'est pas une entité fixe, prisonnière d'une identité immobile et mortifère. Elle change à tout instant. Par ailleurs, non seulement la philosophie et la psychologie (et par analogie toutes les sciences sociales) sont totalement ancrées dans la réalité brute, mais elle la modifie à tout instant. Tu t'en rendrais compte si tu en lisais en peu plus....
En fin de compte, les gens comme toi, Axel, n'ont malheureusement pas foi en l'être humain, en ses capacités de changement (qui sont permanentes). Par là même, tu nie la complexité de sa condition et refuse d'admettre qu'il peut évoluer positivement et également surpasser ses basses passions de vengeance pour construire une relation apaisée et saine avec l'autre (c'est un pessimiste réaliste qui te dit cela). C'est ce qu'on nomme le processus universel de civilisation, qui n'a visiblement pas été intégré par tout le monde....
Écrit par : Sylvain | lundi, 13 avril 2009
@ Silvain
Cette opinion qui relève du café du commerce est mise en œuvre dans certains pays démocratiques et à l'étude dans d'autres dont certains de la Communauté Européenne. Le choix se portant pour le moment à une castration chimique qui nécessite l'ingestion de médicaments anaphrodisiaques à périodes fixes pour diminuer le taux de testostérone dans l'organisme plutôt qu'une castration chirurgicale considérée comme mutilante.
je te sens solidaire du projet de notre président de ficher les adolescents potentiellement dangereux pour pouvoir mieux suivre leur évolution dès le plus jeune âge. Je préfère un monde avec la peine de mort qu'un monde où l'on est tous fichés dès l'adolescence.
La philosophie n'est, cela est vrai, pas ma lecture favorite, elle m'endort.
Je ne comprends pas comment il est possible de croire que l'on va réinsérer un homme qui aura passé 25 ans en tôle avec des codétenus tout aussi sauvages que lui.
Nous pourrions envisager de remplacer la peine de mort par une peine d'internement à perpétuité en asile psychiatrique une fois la peine carcérale purgée ou dès le début, pour moi c'est pareil. Mais je suis désolé il faut interdire toute chance de récidive à ces braves criminels repentis.
Je veux bien évoluer et surpasser mes basses passions de vengeance à condition que les personnes qui donnent l'impulsion à ces basses passions évoluent elles aussi.
Quant à construire une relation apaisée et saine avec des violeurs ou des criminels récidivistes, très peu pour moi.
Outre ma passion pour la philosophie, il y a un autre point me concernant pour lequel tu as tout à fait raison, je n'ai pas foi en l'être humain. Pour moi l'être humain est un animal comme un autre, juste un peu plus cruel et dangereux que la moyenne et que sa bêtise conduit tranquillement vers l'anéantissement.
Écrit par : Axel | lundi, 13 avril 2009
@ Axel : je ne vois aucunement pas dans les propos de Sylvain un quelconque propos concernant le fichier de police proné par Sarozy, et encore moins son délibéré accord ! Le connaissant je peux t'assurer qu'il va te rentrer dedans au prochain commentaire !
Écrit par : Didier | lundi, 13 avril 2009
Tout à fait Thierry ! Je veux dire Didier...
Mon admiration personnelle pour Sarkozy n'a d'égal que mon amour pour ses réformes. Tous mes précédents articles et commentaires le démontre sans ambages...
Sérieusement, ce n'est pas parce plusieurs pays de l'Union Européenne réfléchissent à des politiques très discutables que cela les légitimes. Les démocraties sont imparfaites : songez à la directive retour rebaptisée directive de la honte, concernant les étrangers, la chasse aux roms par l'Etat Italien ou le cléricalisme exacerbé de celui de Pologne. Bref, ce n'est pas parce que les autres sont con qu'ils faut se rabaisser à leur niveau.
Il est certain que l'état intolérable de nos prisons produisent davantage de délinquants en puissance que de citoyens paisibles. A ce sujet : http://www.mapausecafe.net/archive/2008/12/03/%20la-prison-a-l-avantage-de-produire-de-la-delinquance%20.html#more
Néanmoins, cela ne permet pas de réintroduire la peine de mort comme solution de rechange à l'enfermement. Lé débat sur la prison nécessite un postulat qui est la disparition totale et sans retour de la peine capitale. Sans cela, aucune discussion sérieuse ne peut aboutir sur la réinsertion efficace des "éléments dangereux" de nos sociétés. Les abolitionnistes ne cèdent pas à la facilité : ils préfèrent ouvrir le débat sur le rapport à l'Autre de façon global dans nos démocraties plutôt que se laisser porter par des rhétoriques crasseuses du type " 5 millions de chômeurs en France, 5 millions d'étrangers, faites le compte !" superbement énnoncé par un partisan convaincu du rétablissement de la peine de mort...
Tant que l'on pateaugera dans la logique du Talion - "oeil pour oeil, dent pour dent" - on ne finira pas de flatter les passions vengeresses du peuple par un populisme et une démagogie nivellement le débat plus bas que terre.
"Rentrez dedans" Didier ? Tout de même... Nous sommes entre gens civilisés. A ce sujet, la philosophie t'endort mais tu ne semble pas très éveillé pour autant. Prenant le risque de te faire ronfler, j'aimerais te soumettre ce que dit Charles Darwin du principe de civilisation (auquel le débat sur la peine de mort entre de plein pieds) :
Son ouvrage, "La Filiation de l'homme", a assuré en 1871 le rattachement généalogique de l'homme à la série animale. Les "darwinistes" de tous bords s'attendaient par conséquent à ce que ce lire fût l'extension à l'homme et aux sociétés humaines de la théorie de la survie des plus aptes (et donc de l'élimination des moins aptes). Il est en réalité le contraire. Dans ce livre, Darwin explique que la sélection naturelle, parce qu'elle a favorisé dans l'évolution humaine le développement des instincts sociaux et l'augmentation correlée des facultés rationnelles, a cessé d'être le facteur dominant de l'évolution, se trouvant elle-même releguée par ce qu'elle a produit : l'extension indéfinie de la sympathie, des sentiments affectifs, de l'altruisme, de la solidarité, de l'éducation, de la morale, du sacrifice. Elle a ainsi progressivement premis que se substituent à son ancien fonctionnement éliminatoire des conduites anti-éliminatoires de protection et de sauvegarde à l'endroit des plus faibles : soins aux malades et aux infirmes, assistance envers les pauvres et les faibles d'esprit, réhabilitation de tous les individus souffrant de handicaps physiques ou sociaux. L'ensemble des principes, lois et institutions dérivant de cette sélection des instincts sociaux, Darwin le nomme CIVILISATION. Ainsi, par l'opération de la sélection des instincts sociaux et de toute constellation de leurs corrélats rationnels et affectifs, la sélection naturelle sélectionne la civilisation, qui s'oppose à la sélection naturelle. L'avantage sélectionné est alors devenu social. Sans rupture, la sélection naturelle s'appliquant à elle-même sa propre loi de dépérissement des anciennes formes a produit ainsi un effet de rupture qui légitime l'existence distinct des sciences de l'homme et de la société dans les couper sur un mode théologique de leur enracinement naturaliste.
En fin compte, en clamant haut et fort que tu déteste les criminels au point de vouloir leur mort non seulement tu croit faire preuve de courage en enfoncant une belle porte ouverte (par là même "la guerre ça tue et la pollution ç'est mal") car tu sous entend que tu n'en seras jamais un (ce que je te souhaite vraiment), et tu persiste dans le naturalisme barbare de la loi de la jungle humaine. Pour utiliser d'autres mots, Freud parlait de Pulsion de mort (barbarie) et de Pulsion de vie (civilisation). Je te laisse deviner où se place l'élimination défintive des criminels.
Je te l'ai déja dit, je suis un réaliste qui ne considère pas l'homme comme naturellement bon, au contraire. Néanmoins, je ne sombre pas dans le pessimisme radical, ce nihilsme considérant que l'homme n'est pas capable de s'affranchir de sa condition naturelle sanglante. Sans quoi le principe de fraternité, devise républicaine s'il en est, n'aurait aucun sens. Et pourtant, il fait parti de ceux qui nous sépare de l'animal. Ce que n'ont pas compris certaine bête assoiffée de sang que l'on nomme, à tort, des hommes....
Au fait, Axel, mon nom s'écrit avec un Y et, Didier, celui du chef de l'Etat prend un K. Désolé je suis tatillon...
Écrit par : Sylvain | mardi, 14 avril 2009
Et bhen quel commentaire ! Néanmoins je l'attendais avec une certaine impatience ! rudement bien fait je trouve ! Pour le K oublié à SarKKKKozy, faute de frappe, tout comme certaines lettres que tu as pu oublier aussi ! Tu as de la chance je ne les relèverai pas, pour moi oeil pour oeil dent pour dent n'existe pas ! Je ne suis pas un Loup (bien que cela puisse être mon surnom parfois lol)
Écrit par : Didier | mardi, 14 avril 2009
Effectivement, SYlvain est plus dur avec ses détracteurs qu'avec lui même. Par moment son français laisse tellement à désirer qu'il en devient confus !
Déjà, la rhétorique veut dire "l'art de bien parler", de "persuader par le discours". " millions de chômeurs..." me semble un discours bien creux pour être qualifié de rhétorique, même si plus d'un y adhère très rapidement autour d'un godet de rouge.
Tout le monde peut se gargariser avec des termes, encore faut-il les employer à bon escient.
Revenons un rien en arrière, car revenir en avant me semble compliqué !
"Comment osez batir un "vivre ensemble" dans une société où tout marginal est purement et simplement supprimé sans possibilité de réinsertion ?"
Qui parle de marginaliser tout les être légèrement différents de la norme ? Et qui parle d'éliminer tout marginal ?
Ce n'est pas moi. Je ne prends ce parti que pour les criminels récidivistes et encore, seulement certains d'entre eux. Car pour moi voler une banque à 17 reprises sans prise d'otages et sans blessés cela n'est pas dangereux pour la société. Ces criminels là sont déjà écartés, alors que dire du gars qui profite du mobilier urbain pour faire sa sieste, le litron sous le bras. C'est mon pote, j'adore le Jaja.
"je ne vois aucunement pas dans les propos de Sylvain un quelconque propos concernant le fichier de police proné par SarKozy, et encore moins son délibéré accord !" (Par respect pour notre bien aimé président j'ai ajouté le "k" ! Je fais aussi remarquer que 2 négations se détruisent, en math comme en français.)
Sylvain dit :
"...des lâches qui préfèrent s'attaquer aux éventuelles conséquences d'une remise en liberté de prisonniers plutôt qu'aux causes qui produisent le passage à l'acte criminel"
Parmi ces causes qui produisent le passage à l'acte il y a les gènes. L'éducation n'est pas tout, l'instruction ne fait que limiter le risque, le criminel a en lui quelque chose qui déclenche l'acte. Le non criminel quelque chose qui le retient. Quel meilleur moyen de cerner ce problème pour une société comme celle ici décrite que de surveiller les enfants à risque ?
Tous ces discours sont malheureusement vides de sens, "la guerre tue, la pollution c'est mal" ... Je n'enfonce aucune porte ouverte, je dis simplement que je suis pour la peine de mort.
Nous pourrons argumenter 20 ans, cela ne changera rien vous resterez dans l'utopie de l'homme change et en bien et je resterai dans le réalisme : Il y aura toujours des bêtes fauves chez les hommes.
Libres à vous de les accepter, libre à moi de me révolter.
La France s'est révoltée en 1789, a tué un nombre considérable de ses bons citoyens au nom de la liberté. Résultat ? Nulle différence entre la France et les pays voisins qui n'ont pourtant pas fait 70 ans, voir plus, de révolution.
Aujourd'hui ma révolution c'est de ne pas laisser tomber la peine de mort parce que certains philosophes, non de "café du commerce" mais de "bar de l'ennui" veulent s'en débarrasser.
Darwin est quelqu'un que je respecte, mais le respect n'exige pas totale adhésion aux idées.
Écrit par : Axel | mardi, 14 avril 2009
Quoi qu'il en soit peu importe les arguments pour la peine de mort elle doit etre purement et simplement bannie... et je ne fais pas la sourde oreille bien au contraire !
Écrit par : Didier | mardi, 14 avril 2009
Je m'attendais à mieux Axel.
En fin de compte, tu est navrant car ton argumentation sur ce sujet est d'une pauvreté inoui.
- Si un criminel n'est pas un marginal qu'est-ce donc ? Par rapport aux normes sociétales actuelles, tout délinquant et a fortiori, criminel est considéré comme à la marge de la société et la peine de mort ne fait rien d'autres que de les éliminer comme de vulgaires mouches sur une vitre.
- Tu considère que les gènes sont, en partie, responsable du passage à l'acte criminel : là on est dans le délire génétique pur et simple, pouvant mener à l'eugénisme.
- Le fait que l'homme change n'est pas une utopie (je suis un anti-utopique réaliste) mais la réalité même depuis qu'il est sur Terre : tu change toi-même en permanence mais tu est, sans doute, trop borné pour t'en rendre compte et l'accepter. Surement par peur car les partisans de la peine de mort refusent d'accepter le fait qu'un criminel peut devenir un bon citoyen et un homme "normal" (comme toi) un tueur sanguinaire. C'est bien ce que je disait précedemment : tu as une conception mortifère de l'identité alors que celle-ci est puremment sociale.
- Tu invoque l'histoire dans tes anachronismes édifiant : qu'est-ce que vient faire 1789 là-dedans ?
- Enfin tu ne comprend visiblement pas l'ironie quand elle est énoncée explicitement ("la guerre ça tue....") : mais étant donné que l'ironie est considérée comme une des formes supérieures de l'intelligence on ne va pas trop t'en demander....
S'il y a bien un point avec lequel je suis tout à fait d'accord avec toi c'est qu'"il y aura toujours des bêtes fauves chez les hommes". Mais ce n'est pas celles que l'on croit....
Écrit par : Sylvain | mardi, 14 avril 2009
Me revoilà! Je suis désolé d'avoir mis autant de temps à répondre, mais je n'avais pas vu que ce sujet sensible avait déchainé les passions de la sorte!
Mais avant de répondre, je tiens à vous rappeler ma pensée sur le sujet : Je suis contre la peine de mort et pour des prisons plus vivables (voir différentes de ce que l'on connait) mais pas spécialement pour le "seconde chance" offerte aux criminels.
Maintenant que cela est fait, je peu passer a l'argumentation qui m'intéresse, c'est à dire : doit-on donner une seconde chance aux criminels (ce que j'entends derrière ce mot, c'est : meurtriers, pédophiles et autres personnes ayant commis des actes ayant porté des atteintes profondes et indélébiles à leurs victimes)?
Car le centre de la question est bien la... Lors que l'on commet un acte "irréparable", as-t-on le droit de demander une seconde chance ? Mérite-t-on une seconde chance? Car ce que l'on a brisé n'est ni plus ni moins la chose la plus importante au monde : la vie.
Alors je serais tenté de dire, comme tu le disais sylvain lors d'une de nos discussions privés, tout le monde a le droit à une seconde chance... Mais a quel prix?
Doit on risquer la sécurité et la vie de personnes innocentes pour redonner une chance a quelqu'un qui a utilisé sa première pour commettre l'irréparable? Mérite-t-il que l'on mette potentiellement la vie des autres en danger pour lui?
Car si l'on suit ce raisonnement jusqu'au bout, même des hommes comme Hitler, s'il avait survécu, aurait du avoir une seconde chance dans ce cas...
Personnellement, je pense qu'en commettant leurs crimes, les criminels (et je ne compte pas parmi eux les malades mentaux et autres personnes possédants des circonstances atténuantes) étaient conscient de ce qu'ils faisaient et de ce qu'ils encouraient en le faisant... Qu'ils payent ces actes commis contre la société est donc normal... Après la question est de s'entendre sur le prix de ces actes bien évidement... A combien de temps de prison estimez vous une vie humaine?
Après dans ma réflexion (apportée en partie par ce débat d'ailleurs) je me disais, bien que je pense que cela soit utopiste, que l'on pourrait créer, dans les lieux ou il y a une désertification importante (le massif central en France par exemple); créer une sorte de "ville de réinsertion" ou les anciens criminels pourraient vivre en semi-liberté (c'est à dire comme dans une ville normale, mais n'auraient pas le droit de trop s'en éloigner sous peine de retourner en prison) et ou d'autres gens pourraient venir les voir et vivre avec eux si ils le désirent.... Bien évidement, cela est très utopique, mais je voudrais avoir votre avis la dessus car il s'agit d'une solution qui leur donnerait une deuxième chance, sans mettre en danger la vie de personnes ne souhaitant pas leur présence.
Voilà, voilou, j'attends vos réponses (et particulièrement celle de mon Sylvain ^^)
Écrit par : Maxime | mardi, 21 avril 2009
Archi favorable ! Clermont Ferrand est déjà pas mal occupé par ce genre de personnes lol ! Mais comme tu en parles cela me fait penser à une ville fantôme !
Mais c'est une idée qui vaudrait la peine d'être essayé, je suis pour transformer le Puy de Dôme en ville fantôme ! Des investisseurs ?
Écrit par : Didier | mardi, 21 avril 2009
Et tant qu'à faire réactiver les volcans du massif central pour jeter les plus insupportables dans les cratères en fusion ! ^^
Plus sérieusement Max, ton idée n'est pas mauvaise, bien qu'effectivement peu réaliste dans la mesure où l'on manque actuellement tellement de moyens pour faire de la prison un lieu digne et convenable (la prison 5 étoiles est un mythe effroyable qui a la dent dure !) pour tout être humain fut-il criminel, qu'une ville de pré-réinsertion n'est pas pour demain.
Réajustons nos politiques budgétaires et nous aviserons peut-être dans quelques dizaines d'années...
En ce qui concerne la seconde chance, et pour ne pas éterniser le débat, j'y suis favorable dans la mesure où le condamné a prouvé par ses faits et gestes qu'il la mérite ! C'est un point essentiel ! Je ne suis pas un laxiste passant l'éponge sur tous les crimes commis sur la simple bonne foi du prisonnier.
La preuve magnifique que la démocratie est le système politique le plus viable et durable que l'homme est inventé serait que des gens comme Hitler parviennent à être réinséré dans la communauté humaine après avoir légitimement payé pour ses crimes et accompli tout ce qui prouve sa volonté de vivre à nouveau en société.
Je provoque en utilisant l'exemple d'Hitler (emblématique), et ce d'autant plus que les responsables de génocides, crimes contre la paix, crimes contre l'humanité, crimes de guerre, terrorisme devraient, a priori et a juste raison, finir le reste de leur vie en prison.
C'est donc un raisonnement idéal que j'ai tenu mais qui reste, en revanche, parfaitement valable pour les criminels de droit commun.
Bien évidemment, la peine de mort, est totalement exclue de ce genre de système. Ce qui est parfaitement normal quand on débat de justice dans une démocratie saine (pléonasme de moins en moins évident pour certains...).
Écrit par : Sylvain | mercredi, 22 avril 2009
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