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mercredi, 16 novembre 2011

À votre sévice

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Vous ne serez sans doute pas étonné de savoir que dans le monde sécuritaire de l’après 11 septembre 2001, l’usage de la torture, notamment au nom de la « guerre contre le terrorisme » mais pas que, s’est propagé un peu partout sur la planète – peut-être pas plus qu’avant mais certainement pas moins – et très régulièrement relayé par les médias.

 

La « guerre contre le terrorisme » est effectivement un des arguments justifiant le recours à la torture mais ce serait mentir d’omettre le fait que dans toutes les régions du monde, sur les cinq continents, la torture ne cesse de se banaliser au mépris du droit international et dans une indifférence quasi générale. Et ce, non pas pour lutter contre le terrorisme mais bel et bien pour punir, faire taire et instaurer la terreur. Que ce soit dans des postes de police, des prisons, des centres de détention, etc. des agents de la force publique, des militaires, des miliciens, jouent sans vergogne avec la vie d’hommes, de femmes et d’enfants en leur pouvoir.


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En Indonésie, Johan Teterissa fut battu à coup de crosses de fusil, fouetté avec des câbles électriques, forcé à ramper sur l’asphalte brûlant, jeté à la mer en sang… Il a été condamné à 15 ans d’emprisonnement pour avoir participé à une action de protestation pacifique.

 

En Russie, Rasoul Koudaev fut détenu sans charge à Guantànamo pendant deux ans, emprisonné et torturé à son retour dans son pays pour lui arracher des aveux. Passages à tabac, viols sur des tables métalliques pourvues de sangles pour les bras et les jambes, suffocations ou décharges électriques constituent certaines formes de tortures infligées aux détenus par la police russe pour obtenir des aveux.

 

En Algérie, Malik Medjnoun a été arrêté à l’âge de 25 ans, détenu au secret durant sept ans. Il a confirmé à son avocat avoir été continuellement torturé après son arrivée à la caserne d’Antar. Il a finalement dû être hospitalisé. Depuis plus de dix ans, Malik Medjnoun est maintenu en prison sans jugement.

 

En Mauritanie, plusieurs rescapés de la torture témoignent :

« Les tortionnaires fredonnaient un refrain pendant qu’ils me frappaient : ils  chantaient : “C’est la nuit des assassinats, c’est la nuit des fantômes…“. Pendant qu’un groupe chantait, un autre groupe me frappait. Ces séances de torture se passaient le soir jusqu’au petit matin. Elles ont duré dix-huit jours. » Un islamiste présumé, arrêté en janvier 2008

« Ils ont utilisé ma sœur pour me faire avouer. Elle a été amenée au commissariat par les policiers. Ils lui ont montré la salle de torture, ensuite ils l’ont emmenée dans un autre bureau où ils lui ont demandé d’enlever son voile ; puis ils ont commencé à la battre. Alors j’ai avoué. » Un homme arrêté en décembre 2004

 

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Entretenir la moindre ambigüité quant à l’interdiction totale et absolue de la torture reviendrait à favoriser sa propagation. Répétons-le jusqu’à la nausée : aucune fin ne saurait justifier le recours à la torture, car elle est un crime au même titre que le meurtre ou les violences physiques graves. Faire de ce principe fondamental une question relative qui souffrirait des exceptions (comme le prônent les partisans d’un relativisme culturel injustifiable) aurait d’inquiétantes conséquences.

 

Toute entorse à l’état de droit est une atteinte directe au devoir qui incombe aux gouvernements de protéger l’ensemble de leurs citoyens. L’interdiction de la torture est une norme internationale impérative (article 5 de la Déclaration universelle des droits de l’homme, Convention des Nations unies contre la torture, Pacte international relatif aux droits civils et politiques) qui s’impose aux Etats. Ils ne sauraient en aucun cas s’y soustraire, quels que soient les prétextes (fallacieux) ou les circonstances invoqués.

 

À votre sévice, torture,crime,viol,Amnesty International,Malik Medjnoun,Johan Teterissa,Rasoul Koudaev,guerre contre le terrorisme,Sylvain Métafiot,Pour rappel, 65 Etats (soit près d’un pays sur deux) pratiquent la torture ordinairement, selon Amnesty International : l’Afghanistan, l’Afrique du sud, l’Albanie, l’Algérie, l’Arabie Saoudite, l’Australie, l’Autriche, l’Autorité Palestinienne, l’Azerbaïdjan, le Bahreïn, la Belgique, la Bosnie-Herzégovine, le Brésil, la Bulgarie, le Burundi, la Chine, le Danemark, l’Egypte, les Emirats Arabes Unis, l’Erythrée, l’Espagne, l’Ethiopie, les îles Fidji, les Etats-Unis, la Grèce, la Guinée Equatoriale, l’Iran, l’Irak, Israël, l’Italie, la Jordanie, le Kazakhstan, la Lettonie, le Liban, le Mali, la Mauritanie, la Macédoine, le Mexique, la Moldavie, le Monténégro, le Népal, le Niger, le Nigéria, la Nouvelle-Zélande, l’Ouganda, l’Ouzbékistan, le Pakistan, le Paraguay, le Portugal, la République centrafricaine, la République démocratique du Congo, la République tchèque, la Roumanie, le Royaume-Uni, la Russie, la Serbie, la Slovaquie, la Syrie, la Thaïlande, la Tunisie, la Turquie, l’Ukraine, le Yémen, le Zimbabwe.

 

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Le mot de la fin revient à Jean Améry, écrivain autrichien torturé par les nazis, qui a su capter ce sentiment de désagrégation qui étreint le cœur d’un homme confronté à la barbarie d’autres hommes : « Celui qui a été soumis à la torture est désormais incapable de se sentir chez soi dans le monde. L’outrage de l’anéantissement est indélébile. La confiance dans le monde qu’ébranle déjà le premier coup reçu et que la torture finit d’éteindre complètement est irrécupérable. »


Sylvain Métafiot


Source : Amnesty International

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