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samedi, 14 avril 2012

L’ère du vide

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Mesdames, messieurs : le vide

 

Sombres nuages à l’horizon. L’avenir s’annonce imbuvable. Songez donc : Euro de football en juin, Jeux olympiques en août, Championnat du monde d’athlétisme en 2013, Coupe du monde de foot en 2014, Coupe du monde de rugby en 2015… J’arrête là, je sens votre petit déjeuner remonter. Et je vous épargne les compétitions affriolantes de pétanques, ping-pong et autres savates françaises. Ennui du spectacle sportif toujours identique à lui-même. Présentisme insupportable qui sature l’espace et le temps, usurpe le calendrier et efface le passé et l’avenir. 


Le roi (devrais-je dire la petite reine) dans ce domaine c’est l’inoxydable Tour de France. Le cyclisme est sans conteste le sport le plus chiant de la création. À côté le curling ressemble à un match de Rollerball sous acide. Pourtant, les cyclistes se donnent un mal de chien pour doper l’audience (*clin d’œil*) mais le cerveau des téléspectateurs est comme drogué (*coup de coude*) par une seringue géante (*clin d’œil appuyé*) de sédatifs. Quant au tennis, (un des rares sports que j’apprécie) les cris de phacochères des joueurs donnent envie de sortir mon calibre 12. Je ne sais si c’est l’époque qui veut ça ou les oursins qu’ils mettent dans leur froc avant chaque début de match mais il faudrait songer à limiter le nombre de décibels dans les courts avec chausse-trapes mortelles pour les délinquants. Je tanne ces messieurs mais ces demoiselles ne sont pas en… ah mon téléphone, oui, allô ? Comment ? Une assignation à comparaître pour sexisme aggravé ? « Osez le féminisme » à porté plainte ? Bon, très bien... Désolé, un coup de fil de la Police de la Pensée. Je disais donc, à propos de ces dames : prenez un match Clara Morgane Maria Sharapova – Katsumi Maria Kirilenko, fermez les yeux on se croirait au Journal du hard sur Canal +. Je pourrais aussi évoquer le colonial Paris-Dakar (y’a bon quatre-quatre !) et l’incroyable disproportion entre la corruption politique (vomi, à raison, par le bon peuple) et la corruption sportive (relativisée, voire acceptée, par les braves gens) mais la place manque.

 

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Attention, je sers !

 

Quant on l’interrogea sur le secret de sa longévité, Churchill répondit : « Des cigares, du whisky et surtout pas de sport. » Sacré Winston, vieille canaille ! Cela-dit un p’tit foot entre potes, faire des paniers ou taper la balle entre amis, c’est agréable. Le sport sans compétition, ordinaire, juste pour le plaisir c’est ça qu’on veut, ouais gros ! Alors que le sport national, institutionnel et télévisuel et son cortège de fausses valeurs humanistes, quelle déjection ! Car oui, le sport est ce qui résoudra tous les problèmes de la société : violences des quartiers, échec scolaire, guerres internationales, sida, paludisme, invasion extraterrestre, etc.

 

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- Doc, Ribéry est encore vivant. - Nom de Zeus !

 

Plus inquiétant, de jeu gratuit le sport est devenu une technique qui instrumentalise le corps des athlètes, au point que l’on peut se demander, comme Robert Redeker : le sport est-il inhumain ? Ne sont-ils pas pathétiques, ces Robocop anabolisés, poussés par les journalistes commentateurs sportifs à se « dépasser » dans cette ridicule « épicerie chronométrique » pour grappiller quelques misérables centièmes de secondes ? Signe navrant d’une société qui abhorre la limite (de la force, de l’âge, de la mort) et combat la finitude de l’homme. Le « mental de gagnant » a indéniablement remplacé « l’esprit sain(t) ». Face à cette rationalisation et mercantilisation du corps il semble urgent de réhabiliter « ce corps gênant, désobéissant, irrationnel, humain, trop humain » (Nietzsche). Ce n’est pas Artus, le lycéen misanthrope du roman de Théo Diricq, Encore un jour sans massacre, qui dira le contraire, lui qui « déteste le sport, parce que c’est la glorification du vide.»


Le sport-spectacle comme éloge du néant : on ne pouvait mieux le définir.

 

Sylvain Métafiot

 

Commentaires

 

Superbe définition du néant en effet ! Merci pour cet article qui dope ma journée ! Bon je vais aller faire une petite pétanque (avec l'accent marseillais) et boire mon petit pastis avant de regarder la finale de la coupe de la ligue !

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