Edito : " Keny Arkana artiste supra engagée, a participé au Festizad de la Résistance anti- aéroport à Notre-Dame-des-Landes. Nous avons le privilège d'avoir le récit de son aventure qui a été un événement majeur dans la lutte pour un autre Monde !
Nous sommes fiers de contribuer nous aussi à la diffusion de ces informations, et de pouvoir vous montrer ce festival différemment des autres médias.
MaPauseCafé poursuit ainsi son chemin et vous convie aujourd'hui à la découverte de celles et de ceux qui changent les règles du jeu, ça tombe bien car jouer, nous, on adore ça ! ;) "
AFP | 16.01.2013
Les 4, 5 et 6 janvier 2013 le Festizad de la résistance se déroulait sur la ZAD (Zone À Défendre) à Notre-Dame-des-Landes. À l’origine de ces trois jours festifs : quelques artistes engagés, comme Keny Arkana, avaient exprimé leur désir de mettre leur voix et leur créativité contestataire au service de la lutte anti-aéroport. Au hasard des rencontres placées sous les nécessités de la lutte, quelques potes zadistes s’activèrent pour accoucher de cet immense évènement qui attira sur trois jours quelques 30.000 participants.
L’idée collective évoluant tranquillement, c’est une grande famille qui s’est affairée à créer les conditions d’un succès : monter les chapiteaux, prévoir la nourriture, accueillir les groupes, assurer la sécurité, s’occuper du son et donner à voir l’« art de rue ». Chacun a pris sa place et assuré ses responsabilités afin que ce moment soit une réussite. De nombreux artistes ont répondu à cet appel. Pour ma part, j’ai eu la chance d’accompagner Keny Arkana et son équipe pendant deux jours épiques sur la ZAD.
Le vendredi 4 janvier en début d’après-midi, la ZAD était en pleine effervescence quand sont arrivées Keny et trois sisters bien motivées. La voiture a passé les barrages policiers sans trop de souci pour rejoindre « la Sècherie », dernier lieu de vie en dur à la ZAD. Ce corps de ferme, situé entre la Paquelais et les Ardillères, a été partiellement détruit le 26 octobre, et est désormais en cours de reconstruction de son extension avec pneus et palettes. L’endroit qui abrite entre vingt et trente personnes est toujours en sursis par un avis d’expulsion du 27 décembre.
Au moment où arrivait l’équipe, tout le monde s’affairait à déplacer l’eau potable, les palettes, la paille jusqu’au lieu des concerts. Découverte du lieu et discussions de zadistes devant un thé, où je m’amusais à regarder les camarades étonnés d’avoir Keny à côté d’eux sur le canap. Le temps de dégoter une paire de bottes et nous étions embarqué à cinq, sur le toit d’une caisse qui transportait du matos. Grand moment, même pour un habitué des lieux, de faire ce genre de ballade à la ZAD ; alors avec Keny accrochée au toit et les sourires des gens, imaginez ! Sur le lieu du festoch, nous étions rassurés de voir que, malgré les barrages et les interdictions, tout le matériel nécessaire au bon déroulement du concert était bien arrivé. Nous avons pu continuer de déplacer des trucs et des machins, en demandant qui avait besoin de quoi.
Début de soirée, chargement de matos pour un petit concert privé de punk improvisé à la Sècherie, on en profite donc pour faire le retour de la même manière, sur le toit d’une camionnette. On se pose enfin dans la grange de la Sècherie, aménagée en atelier et petit coin « sleeping lève-tôt ». Bon moment qu’a choisi un pote pour débarquer fièrement avec un super couscous végétarien pour tout le monde. S’en est suivie une petite soirée calme dans la grange à discuter avec les zadistes du coin. Puis, le Festival commençait sous les auspices d’une nuit un peu fraîche, avec une scène techno qui n’en finissait pas d’écourter notre repos.
Samedi matin brumeux sur la ZAD, p’tit dèj tranquille avec atelier de sérigraphie des potes de EMKA, de Nancy. Café, clope et la journée commence. Nous relancions l’impression des sweats et T-shirt « Non à l’aéroport ». Le temps d’en avoir un sec pour Keny et c’était reparti, de tippies en cabanes, pour saluer la famille et les potes, venus parfois de loin.
La fin de la journée arriva très vite. Il était l’heure pour l’équipe de musiciens de se retrouver pour sélectionner et répéter les morceaux pour un format de 45min. Juste de quoi profiter, pour les personnes présentes, d’un petit concert privé. Repas sur un coin de table car il fallait désormais se rendre près de la scène.
Le trajet n’a pas été simple jusqu’au lieu du concert : la seule route pour l’atteindre était bondée d’une foule de festivaliers boueux mais visiblement ravis d’être là.
Nous déménageons donc vers la loge, les concerts ont déjà commencé et le public se fait plus dense au fil du temps. L’ambiance se chauffe de plus en plus, le public fourmille lorsque RPZ monte sur scène en annonçant l’imminence du missile. L’ambiance de résistance est à son comble pendant près d'une heure avec Keny Arkana, sur fond de fumigènes rouge et de cracheurs de feu.
Côté public nous avons mis en place une équipe de sécurité zadiste, devant la scène et près des accès. Il fallait être prudent face à l’afflux des fans et des curieux. Merci à tous ceux qui, comme moi, se sont affairés à limiter les risques possibles et n’ont donc pas pu vraiment profiter du concert ou du festival.
La foule impressionnante qui s’amassait près de la tente des artistes a ensuite un peu prématuré notre retour à la Sècherie. La fin de soirée a été plus calme et riche en discussions. L’heure nous a vite rattrapés et la nuit fut finalement courte avant que Keny et ses trois sisters ne reprennent la route pour Marseille.
Dans l’ensemble, chacun sur place, avec un peu de chance, a pu avoir son moment privilégié avec Keny et évidemment, cela a été motivant pour tous les « Camille » du coin.
Au fait, pourquoi Camille ? Parce que, si quelqu’un de louche te demande comment tu t’appelles, on s’appelle tous Camille ! Ce prénom masculin/féminin est devenu bien pratique par chez nous.
Merci à toutes les quatre d’avoir mouillé les chaussettes avec nous.
Camille
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Demain retrouvez une interview exceptionnelle de Keny Arkana herself et pour patienter toute sa bio ici :
Keny Arkana
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