Revenons sur le parcours d’Angèle. Après un BTS en communication, elle part en Afrique quelques années afin de changer d’air (Burkina Faso, Mali, Mauritanie et Maroc). Fin 2010, alors revenue en France, elle prend son courage à deux mains et crée sa microentreprise « Coco Di Kawa ». Armée de son vélo et d’un thermos de café, Angèle va devoir être très patiente avant de trouver un emplacement stable.

En effet, il ne suffit pas d’avoir un vélo et un thermos pour faire un stand de café ambulant. Il faut une autorisation de la mairie, qui porte sur un emplacement défini. Trois ans vont s’écouler entre la demande d’autorisation et son obtention. Pendant cette période, Angèle tourne dans Lyon, d’emplacements en emplacements. Ne disposant pas d’autorisation, les policiers municipaux lui demandent souvent de plier boutique. Les principaux soutiens qu’elle reçoit durant cette période difficile proviennent de ses clients.

Un café Bio à moins d’un euro

Après moult rebondissements et trois ans de galères, Angèle arrive enfin à se poser. Ce sera dans le quartier de la Part-Dieu. Une excellente position pour un stand de café : entre la gare, le centre commercial et le quartier d’affaires, les passages sont fréquents devant sa roulotte.

Après avoir obtenu l’autorisation de se poser dans le quartier de la « City » à la Lyonnaise, elle peut enfin lancer sa microentreprise. À partir de 6 h 30 du matin, Angèle vous accueille avec le sourire.

Si vous passez par Coco Di Kawa, vous boirez du café Bio à moins d’un euro (0.90 euros exactement). « Il est fait avec amour », déclare-t-elle. Son fournisseur, la SARL Torréfaction Dagobert, est basé dans l’Ain.

Du lien social dans ce monde de brute

Pour arrondir ses fins de mois, elle vend par ailleurs des livres à deux euros. C’est une jeune libraire indépendante qui lui fournit les bouquins. Les thèmes sont variés : géopolitiques, voyages, philosophie, psychiatrie et psychanalyse. Cela permet de s’évader tout en se cultivant.

Angèle reçoit des cartes postales d’anciens clients basés dans le monde entier. Avec Internet, l’info circule très rapidement : « Je suis tombé sur un site japonais faisant mon éloge, c’est trop cool ! » Jubile-t-elle. Elle revendique par ailleurs des clients prestigieux tels que Philippe Manœuvre (critique musical) ou Ben Harper.

À travers ce café, Angèle nous offre un voyage express dans le monde entre saveur et lecture. Un océan de fraîcheur dans cette époque hostile. Vous pouvez la suivre sur Facebook.

Etienne Aazzab & Sylvain Métafiot

Article également disponible sur Lyon Bondy Blog