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lundi, 29 décembre 2014
Cimes cinéphiliques 2014
Qui succède au Le Loup de Wall Street de Martin Scorsese au titre de meilleur film de l'année ? La réponse dans notre habituel top 10, suivi de son flop 10 tout aussi subjectif.
Au sommet cette année
1) Alleluia de Fabrice du Welz : un cauchemar sadien dans lequel virevolte Eros, Thanatos et les puissances oniriques du cinéma.
2) Gone Girl de David Fincher : une plongée renversante dans le grand bain du négatif américain.
3) Only Lovers Left Alive de Jim Jarmusch : l’éternelle mélancolie des vampires face à la vulgarité des « zombies » humains.
4) Whiplash de Damien Chazelle : la naissance d’un dieu sous l’égide d’un tyran.
5) Winter Sleep de Nuri Bilge Ceylan : les pérégrinations morales et philosophiques d’un roi seul dans son royaume glacé.
16:38 Publié dans Actualité, Cinéma | Tags : sylvain métafiot, wrong cops, albator, joe, zero theorem, maps to the stars, au nom du fils, the double, mommy, monuments men, godzilla, le conte de la princesse kaguya, under the skin, the rover, les amants électriques, the tribe, only lovers left alive, whiplash, winter sleep, cimes cinéphiliques 2014, top 10, flop 10, alleluia, gone girl | Lien permanent | Commentaires (5)
mercredi, 24 décembre 2014
Noël cinéma contre la gueule de bois
12:31 Publié dans Actualité, Cinéma | Tags : noël cinéma contre la gueule de bois, sylvain métafiot, blow up, top 5, joyeuses fêtes, bad santa | Lien permanent | Commentaires (0)
vendredi, 19 décembre 2014
Le cercle de la boue : L’Enfer de Verdun de Félicien Champsaur
Après avoir réédité L’Orgie Latine en 2013, c’est une nouvelle curiosité littéraire de Félicien Champsaur que les noctambules du Vampire Actif ont déterré : L’Enfer de Verdun, un court texte écrit en janvier 1917, constituant la préface d’une « pièce de théâtre hybride, au vitriol », L’Assassin innombrable. Un témoignage cru de l’horreur de la guerre de 14, cette grande boucherie rouge et pâteuse.
En 1916, la guerre et son cortège d’armes industrielles a fait 240 000 morts du côté allemand et 260 000 morts français. Et c’est la bataille la plus épouvantable, celle de Verdun, que le jeune écrivain, aujourd’hui oublié, raconte de manière détaillée. Quand il se rend sur place, Verdun est en ruine (« Des rues entières sont effondrées, et la rue Mazelle, entre autres, n’est qu’un charnier de pierres et de poutres, de pans de murs, restes et tronçons de façades écroulées. […] La cathédrale où nous entrons, est mystérieuse, émouvante, avec tant de trous dans sa robe de granit, les dentelles déchirées de ses fenêtres et de ses vitraux… »). Elle a subit une bataille terrible où les poilus se terraient dans des trous humides ou derrière de simples pans de murs effondrés pour échapper à l’orage d’acier de l’artillerie allemande (1250 pièces de tous calibres). Cherchant à faire ployer la citadelle, les Allemands bombardent sans discontinuer une armée qui « devient insomniaque, nerveuse, angoissée, promise à la mort. » (Pierre Miquel). La violence des coups de canon dans la nuit rend l’atmosphère électrique : « nous semblons, les uns aux autres, les seuls êtres vivants, et nous écoutons au cœur de l’angoisse de la nuit, d’ennemis invisibles, l’appréhension de la force des tonnerres humains, de leur gueule sonores et brutales. Pour la première fois, je contemple la Guerre, et je guette avidement ses regards de feu, du côté de Douamont et de Vaux, les beautés espacées et puissantes de son souffle. »
15:35 Publié dans Littérature | Tags : boue, cadavres, charniers, fange, félicien champsaur, guerre de 14-18, l'enfer de verdun, le vampire actif, propagande, sang, soldats, sylvain métafiot, tranchées, littérature | Lien permanent | Commentaires (0)
jeudi, 11 décembre 2014
Debord cinéaste : la haine de l'image
Article initialement publié sur Le Comptoir
« Le monde est déjà filmé. Il s’agit maintenant de le transformer », affirme Guy Debord, en bon marxiste hétérodoxe, dans son film « La société du spectacle ». Anti-cinéma (à ses yeux un « spectacle dégradé »), considérant le spectateur comme un « homme méprisable », il réalisa pourtant six films. Comment ce génie insupportable et paradoxal a-t-il résolu, voire dépassé, cette contradiction fondamentale ? Essayons d’y voir plus clair derrière les apparences.
À l’instar des surréalistes, les situationnistes admiraient les poètes des ténèbres que sont Lautréamont, Lacenaire, Arthur Cravan, Sade… Et c’est en hommage au divin marquis que Debord réalisa son premier film, en 1952 : Hurlements en faveur de Sade, même si « on ne parle pas de Sade dans ce film ». Dans la préface au scénario d’une première version du film, il écrivait : « L’amour n’est valable que dans une période prérévolutionnaire. J’ai fait ce film pendant qu’il était encore temps d’en parler. Il s’agissait de s’élever avec le plus de violence possible contre un ordre éthique qui sera plus tard dépassé. […] Les arts futurs seront des bouleversements de situations, ou rien. » (Prolégomènes à tout cinéma futur). Alternance d’écrans blancs et noirs, le film témoigne d’un dégoût profond pour l’image, refusant radicalement toute représentation. Au flot de paroles décousues et volontairement inexpressives du blanc — mélange d’aphorismes philosophiques, de dialogues poétiques et d’articles du Code civil — résonne le silence assourdissant du noir. C’est son premier usage des phrases détournées. Mais bien qu’ayant proclamé que « le cinéma est mort », il va continuer à arpenter le paysage cinématographique en faisant évoluer sa pratique du détournement.
Pour Debord, le dadaïsme et le surréalisme furent stoppés dans leur élan car n’engageant leur projet révolutionnaire que d’un seul côté : « Le dadaïsme a voulu supprimer l’art sans le réaliser ; et le surréalisme a voulu réaliser l’art sans le supprimer. La position critique élaborée depuis par les situationnistes a montré que la suppression et la réalisation de l’art sont les aspects inséparables d’un même dépassement de l’art. » (La société du spectacle) C’est dans ce processus de bouleversement et de dépassement qu’intervient le détournement cinématographique.
21:26 Publié dans Cinéma | Tags : debord cinéaste, cinéma, haine de l'image, situationnisme, sylvain métafiot, le comptoir, détournement, maxisme, surréalisme, gone girl, in girum imus nocte et consumimur igni, la société du spectacle, hurlements en faveur de sade, critique radicale, renversement, retournement, hollywood, canal +, message à caractère informatif, la dialectique peut-elle casser des briques, rené viénet, john ford, nicolas ray, raoul walsh, joseph von sternberg, sam wood, orson welles, david fincher | Lien permanent | Commentaires (0)
jeudi, 04 décembre 2014
Le Geek, un libertaire révolutionnaire dans une âme d’enfant
Défendre le geek semble une tâche ardue. Il est aujourd’hui épars : du geek branché au nolife de South Park en passant par le collectionneur de figurines de mangas et le lecteur compulsif de comics, les déclinaisons sont nombreuses.Il semble aussi être l’individu issu de la matrice d’un monde dominé culturellement par les Américains et qui produit des êtres se ressemblant dans leurs désirs, leurs rêves, leurs passions…
Pourtant, le geek possède un pouvoir qui lui est particulier. Il se déplace dans l’univers virtuel comme un prédateur alpha dans la nature, seul maître de la toile, des jeux, des forums.
Bien qu’extrêmement formaté à l’origine, le geek, dès qu’il se connecte, hack le système et répand sur la toile un doux esprit d’insurrection, de liberté de pensée, d’anarchie. Le geek ne respecte rien et grâce à cela, il déconstruit tout un système.
Pour essayer de faire vulgairement le tour de la question, abordons le geek sous trois de ses aspects : le geek culturel (gamer/série/BD/comics), le geek scientifique et le geek politique.
17:40 Publié dans Actualité, Politique | Tags : geek, libertaire révolutionnaire, vincent froget, âme d’enfant | Lien permanent | Commentaires (1)