« La tôle et le sexe : l’irrépressible désir technique chez Cronenberg | Page d'accueil | Murielle Joudet : « Le cinéma gagnerait à redevenir décadent » »
samedi, 31 décembre 2016
Cimes cinéphiliques 2016
Qui succède à Il est difficile d'être un dieu d'Alexeï Guerman au titre de meilleur film de l'année ? La réponse dans notre habituel top 10, suivi de son flop 10 tout aussi subjectif.
Au sommet cette année
1) Ma Loute de Bruno Dumont : Grand film de déséquilibrés, mélange génial de l'absurde et du burlesque, de l'humour noir rouge pétant et du bleu azur mystique.
2) The Assassin d'Hou Hsiao-hsien : À force de films sociaux grisâtres et de blockbusters saturés de CGI on avait presque oublié que le cinéma pouvait atteindre des sommets de beauté picturale.
3) Everybody Wants Some !! de Richard Linklater : Parenthèse enchantée d’une jeunesse maladroite et nonchalante filmée d'un regard nostalgique et bienveillant.
4) The Strangers de Na Hong-jin : Le tourment horrifique d'une pauvre âme confronté au Mal, prise au piège d'un tourbillon de noirceur entre nature et civilisation, burlesque et fantastique, démons et fantômes.
5) Mademoiselle de Park Chan-wook : La délicieuse et perverse réconciliation entre les infortunes de la vertu coréenne et les prospérités du vice japonais.
6) Poesía Sin Fin d'Alejandro Jodorowsky : L’émancipation d’un jeune poète en quête de liberté absolue aux allures d’un carnaval halluciné.
7) Les Huit Salopards de Quentin Tarantino : L'Amérique est un enfant capricieux, fruit de l'union incestueuse du meurtre et du mensonge, et bercé par la partition menaçante d'un maestro italien.
8) La Mort de Louis XIV d'Albert Serra : Quand la décomposition du monarque de droit divin se confond avec le crépuscule du prince de la Nouvelle Vague.
9) High-Rise de Ben Wheatley : Allégorie dystopique du chaos du monde moderne sur fond de jouissance consumériste.
10) Peur de rien de Danielle Arbid : En France, il est encore possible de faire un beau film sur la jeunesse, qui ne soit ni vulgaire ni poseur, distillant une nostalgie ensoleillée, se permettant d'évoquer Jean Genet, Guy Debord, Hans Magnus Enzensberger, et de se clore sur un sourire débordant d'espoir.
Meilleur film d’animation
Le Garçon et la Bête de Mamoru Hosoda : Le passage à l’âge adulte est un combat, qu’il soit réel ou imaginaire.
Meilleur documentaire
Homeland : Irak année zéro d'Abbas Fahdel : Le portrait d’une famille se préparant à la guerre, les paroles d’un peuple après la bataille, le visage d’un enfant dans un pays en ruine.
Ils méritaient aussi le coup d’œil
Midnight Special de Jeff Nichols – Julieta de Pedro Almodóvar – Elle de Paul Verhoeven – Man on High Heels de Jang Jin – Merci Patron ! De François Ruffin – In Jackson Heights de Frederick Wiseman – Le Client d'Asghar Farhadi – Un jour avec, un jour sans de Hong Sang-soo – Mandarines de Zaza Urushadze – Jeunesse de Julien Samani – Creed de Ryan Coogler – The Big Short d'Adam McKay – Le Bouton de nacre de Patricio Guzmán – Tangerine de Sean S. Baker – Carol de Todd Haynes – Les Premiers, les Derniers de Bouli Lanners – Spotlight de Tom McCarthy – Experimenter de Michael Almereyda – Les Délices de Tokyo de Naomi Kawase – Mad Love in New York de Ben et Josh Safdie – El Clan de Pablo Trapero – Peace to Us in Our Dreams de Sharunas Bartas – Ave, César ! de Joel et Ethan Coen – Anomalisa de Duke Johnson et Charlie Kaufman – Nahid de Ida Panahandeh – Dans ma tête un rond point de Hassen Ferhani – Jodorowsky's Dune de Frank Pavich – Belgica de Felix Van Groeningen – Moonwalkers d’Antoine Bardou-Jacquet – Truman de Cesc Gay – 10 Cloverfield Lane de Dan Trachtenberg – Le Complexe de Frankenstein d'Alexandre Poncet et Gilles Penso – Alone de Thierry Poiraud – Green Room de Jeremy Saulnier – Men and Chicken d'Anders-Thomas Jensen – Blind Sun de Joyce A. Nashawati – Le Bois dont les rêves sont faits de Claire Simon – La Saison des femmes de Leena Yadav – Un monstre à mille têtes de Rodrigo Plá – Visite ou Mémoires et Confessions de Manoel de Oliveira – Captain America: Civil War d'Anthony et Joe Russo – Dégradé de Arab Nasser et Tarzan Nasser – Comme des lions de Françoise Davisse – Mauvaise Graine de Claudio Caligari – Sunrise de Partho Sen-Gupta – X-Men: Apocalypse de Bryan Singer – Café Society de Woody Allen – Mr. Holmes de Bill Condon – A War de Tobias Lindholm – John From de João Nicolau – Apprentice de Boo Junfeng – La Loi de la jungle d'Antonin Peretjatko – Diamant noir d’Arthur Harari – Celui qu'on attendait de Serge Avédikian – Love and Friendship de Whit Stillman – Le Livre de la jungle de Jon Favreau – Le Monde de Dory d'Andrew Stanton – Tout de suite maintenant de Pascal Bonitzer – Le Bon Gros Géant de Steven Spielberg – Déesses indiennes en colère de Pan Nalin – Genius de Michael Grandage – Sieranevada de Cristi Puiu – Dernier train pour Busan de Yeon Sang-ho – Rester vertical d'Alain Guiraudie – Stefan Zweig de Maria Schrader – Nocturama de Bertrand Bonello – Hôtel Singapura d'Eric Khoo – Comancheria de David Mackenzie – Clash de Mohamed Diab – Soy Nero de Rafi Pitts – Chouf de Karim Dridi – Frantz de François Ozon – La Danseuse de Stéphanie Di Giusto – Mimosas, la voie de l'Atlas d'Oliver Laxe – Mercenaire de Sacha Wolff – Captain Fantastic de Matt Ross – Voyage à travers le cinéma français de Bertrand Tavernier – Le Mystère Jérôme Bosch de José Luis Lopez-Linares – Saint-Amour de Benoît Delépine et Gustave de Kervern – Les Animaux fantastiques de David Yates – Close Encounters with Vilmos Zsigmond de Pierre Filmon – Sully de Clint Eastwood – Une vie de Stéphane Brizé – Personal Shopper d’Olivier Assayas – Rogue One : A Star Wars Story de Gareth Edwards – Manchester by the Sea de Kenneth Lonergan – L'Ami de Renaud Fély et Arnaud Louvet – Your name de Makoto Shinkai – Diamond Island de Davy Chou – Premier Contact de Denis Villeneuve
Ça commence à piquer…
Legend de Brian Helgeland – The Neon Demon de Nicolas Winding Refn – The Witch de Robert Eggers – Toni Erdmann de Maren Ade – American Hero de Nick Love – Warcraft de Duncan Jones – Jason Bourne de Paul Greengrass – Steve Jobs de Danny Boyle – Les Nouveaux loups du Web de Cullen Hoback – Salt and Fire de Werner Herzog – Paterson de Jim Jarmusch –
Déceptions et larmes de sang
1) The Revenant d’Alejandro González Iñárritu : émouvant documentaire sur la reproduction des ours brun en hiver.
2) Gods of Egypt d'Alex Proyas : pour paraphraser un des personnages du film : « tous les films sont plus ou moins idiots. Mais celui-ci mérite la palme de la bêtise. »
3) Mr. Wolff de Gavin O'Connor : un expert-comptable le jour se transforme en fétichiste des vidéos promotionnelles d'Alain Madelin la nuit.
4) Suicide Squad de David Ayer : il serait aisé de faire un mot d'esprit avec le titre mais ce n'est pas le genre de la maison.
5) Juste la fin du monde de Xavier Dolan : il serait aisé de faire un mot d'esp... ah diantre !
6) Passengers de Morten Tyldum : Un homme et une femme contraints de vivre dans un Apple store durant le restant de leurs jours.
7) Batman vs Superman de Zack Snyder : l’alliance des deux plus grands super-héros pour lutter contre la pire menace de l'humanité : un jeune con en pleine crise d'adolescence.
8) Hardcore Henry de Ilya Naishuller : l’adaptation en FPS promet d’être trépidante.
9) Le Fils de Joseph d'Eugène Green : un propos intéressant nonobstant les prompteurs qui gênent le jeu des comédiens.
10) Deadpool de Tim Miller : un film qui se prend beaucoup trop au sérieux.
Grandes découvertes
Les Ailes de William A. Wellman (1927)
The Freshman de Fred C. Newmeyer et Sam Taylor (1925)
The Servant de Joseph Losey (1963)
Orfeu Negro de Marcel Camus (1959)
Belladonna de Eiichi Yamamoto (1973)
Un dimanche à la campagne de Bertrand Tavernier (1984)
Carnival of Souls de Herk Harvey (1962)
Black Moon de Louis Malle (1975)
Qu'elle était verte ma vallée de John Ford (1941)
La Poursuite infernale de John Ford (1946)
La Prisonnière du désert de John Ford (1956)
La Princesse aux huîtres d'Ernst Lubitsch (1919)
Les Égarés de Francesco Maselli (1955)
La Fille qui en savait trop de Mario Bava (1963)
La Planète des vampires de Mario Bava (1965)
Do the Right Thing de Spike Lee (1989)
Le Plus dignement d'Akira Kurosawa (1944)
Qui marche sur la queue du tigre... d'Akira Kurosawa (1945)
Je ne regrette rien de ma jeunesse d'Akira Kurosawa (1946)
Un merveilleux dimanche d'Akira Kurosawa (1947)
Vivre d'Akira Kurosawa (1952)
Les Bas-fonds d'Akira Kurosawa (1957)
Le Château de l'araignée d’Akira Kurosawa (1957)
La Forteresse cachée d'Akira Kurosawa (1958)
Les salauds dorment en paix d'Akira Kurosawa (1960)
Sanjuro d'Akira Kurosawa (1962)
Entre le ciel et l'enfer d'Akira Kurosawa (1963)
Barberousse d'Akira Kurosawa (1965)
Dodes'kaden d'Akira Kurosawa (1970)
Rêves d'Akira Kurosawa (1990)
L'Incinérateur de cadavres de Juraj Herz (1968)
La Chevauchée des bannis d'André De Toth (1959)
Le Trésor de la Sierra Madre de John Huston (1948)
Pauvres mais beaux de Dino Risi (1956)
Le Pigeon de Mario Monicelli (1958)
Le Couteau dans l'eau de Roman Polanski (1962)
Cul-de-sac de Roman Polanski (1966)
Macbeth de Roman Polanski (1971)
Tess de Roman Polanski (1979)
Pirates de Roman Polanski (1986)
La Jeune Fille et la Mort de Roman Polanski (1994)
Oliver Twist de Roman Polanski (2005)
Hair de Miloš Forman (1979)
Une femme dans la tourmente de Mikio Naruse (1964)
Le Solitaire de Michael Mann (1981)
Point limite zéro de Richard C. Sarafian (1971)
La Taverne de la Jamaïque d'Alfred Hitchcock (1939)
Contes des chrysanthèmes tardifs de Kenji Mizoguchi (1939)
Le Juge Fayard dit Le Shériff d'Yves Boisset (1977)
Coup de tête de Jean-Jacques Annaud (1979)
A Touch of Zen de King Hu (1970)
Suspiria de Dario Argento (1977)
Autant en emporte le vent de Victor Fleming (1939)
Les Inassouvies de Jess Franco (1970)
Crimes dans l'extase de Jess Franco (1971)
Duel de Steven Spielberg (1971)
Totò qui vécut deux fois de Daniele Ciprì et Franco Maresco (1998)
Falsch de Jean-Pierre et Luc Dardenne (1986)
Je pense à vous de Jean-Pierre Dardenne et Luc Dardenne (1992)
La Promesse de Jean-Pierre et Luc Dardenne (1996)
Rosetta de Jean-Pierre et Luc Dardenne (1999)
Macadam à deux voies de Monte Hellman (1971)
Les Poings dans les poches de Marco Bellocchio (1965)
Little Big Man d'Arthur Penn (1970)
Masculin féminin de Jean-Luc Godard (1966)
Hôtel de France de Patrice Chéreau (1987)
Propriété privée de Leslie Stevens (1960)
Céline et Julie vont en bateau de Jacques Rivette (1974)
La Quatrième Alliance de Dame Marguerite de Carl Theodor Dreyer (1920)
Pages arrachées au livre de Satan de Carl Theodor Dreyer (1921)
Il était une fois de Carl Theodor Dreyer (1922)
Vampyr de Carl Theodor Dreyer (1932)
Ordet de Carl Theodor Dreyer (1955)
Bleeder de Nicolas Winding Refn (1999)
Danton d'Andrzej Wajda (1983)
Edvard Munch, la danse de la vie de Peter Watkins (1974)
L'Étoffe des héros de Philip Kaufman (1983)
Faut-il tuer Sister George ? de Robert Aldrich (1968)
Sylvain Métafiot
20:27 Publié dans Cinéma | Tags : top 10, flop 10, sylvain métafiot, cimes cinéphiliques 2016, homeland : irak année zéro, abbas fahdel, le garçon et la bête, mamoru hosoda, peur de rien, danielle arbid, high-rise, ben wheatley, la mort de louis xiv, albert serra, les huit salopards, quentin tarantino, poesía sin fin, alejandro jodorowsky, mademoiselle, park chan-wook, the strangers, na hong-jin, everybody wants some !!, richard linklater, the assassin, hou hsiao-hsien, ma loute, bruno dumont | Lien permanent | Commentaires (3)
Commentaires
Quelle belle liste ! Un seul regret pour ma part, celui de voir figurer ce pauvre "Revenant" dans les pires de l'année écoulée. Le reste est une invitation à découvrir ou redécouvrir tant de si beaux films, et pas seulement parmi les nouveautés pas encore passées à la postérité. Merci :-)
Écrit par : princécranoir | dimanche, 08 janvier 2017
En fait, t'as fait un cycle Kurosawa et Polanski !
Découvert aussi Duel cette année pour ma part.
Déjà rattrapé le Linklater, que je ne hisserai pas dans les 10 premiers forcément, mais très chouette, c'est sûr.
Je vois aussi que Proyas ne s'en sort toujours pas... Pourtant il fut un temps où je me disais que le bonhomme était une sorte de mélange entre Kevin Smith et G. del Toro. Beh en fait non. Ceci dit, la bande annonce sur je découvre donnait des indices sur la nature nanardesque de Gods of Egypt, sorte de mélange de 300 et de Transformers.
Écrit par : Benjamin | dimanche, 08 janvier 2017
@princécranoir : merci pour votre commentaire. Je sais que The Revenant a obtenu un certain succès auprès de bon nombre de spectateurs mais je fais partie de ceux qui l'ont trouvé épouvantablement pompeux dans sa mise en scène et insupportable dans le dolorisme outrancier de Di Caprio. Et pourtant, Dieu sait que j'aime cet acteur...
J'espère que vous ferez de belles découvertes !
@Benjamin : effectivement, j'ai profité de deux rétrospectives à L'Institut Lumière de Lyon pour enchaîner les Kurosawa et les Polanski que je n'avaient pas vus. Et mes lacunes concernant ce premier étaient béantes...
C'est dommage pour Proyas - qui paraissent prometteur à une époque - mais son Gods of Egypt est un sacré nanar. Cela dit, il mérite le coup d'oeil pour rigoler un bon coup car il a l'avantage de ne pas se prendre au sérieux et bascule, malgré lui, dans la comédie bouffonne. Contrairement à Deadpool qui s'applique tellement à être ironique...
Écrit par : sylvain | mardi, 10 janvier 2017
Écrire un commentaire