« La banalité du bien ou la possibilité d’un altruisme radical | Page d'accueil | Bernard Benoliel : « “Taxi Driver” se nourrit de la folie criminelle des seventies » »
jeudi, 04 octobre 2018
Pièce et Main-d'Oeuvre : "La fabrication de post-humains créera deux espèces d'humanité."
Article initialement publié dans le 1er numéro de La Revue du Comptoir
Se réclamant des luddites anglais du XIXe siècle, ces ouvriers anglais qui sabotaient leur travail en détruisant les métiers à tisser, les citoyens anonymes de l’atelier grenoblois Pièces & main-d’oeuvre (PMO) luttent depuis quinze ans contre l’emprise grandissante de la tyrannie technologique sous ses formes les plus diverses : téléphone portable, surveillance généralisée, puces RFID, nanotechnologies, biométrie, transhumanisme, manipulations génétiques, etc. Considérant la technologie comme la continuation de la guerre, c’est-à-dire de la politique, par d’autres moyens, ils ne cessent de produire des enquêtes critiques publiées aux éditions L’échappée et sur leur site, afin de combattre cette nouvelle industrie de la contrainte. Leur mot d’ordre ? « Brisons les machines ! »
Le Comptoir : Lors de votre manifestation au forum TransVision – un cycle de conférences consacrées au transhumanisme qui se tenait à l’ESPCI ParisTech – vous distribuiez l’Appel des chimpanzés du futur. Ce tract faisait écho à la déclaration d’un transhumaniste désormais célèbre, l’universitaire britannique Kevin Warwick, qui a déclaré qu’à l’avenir, « ceux qui décideront de rester de [simples] humains et refuseront de s’améliorer, auront un sérieux handicap. Ils constitueront une sous-espèce et formeront les chimpanzés du futur. » Que voulait-il dire ? Pourquoi refuser cette « amélioration » ?
Pièces & main-d’oeuvre : Les transhumanistes sont les héritiers du courant eugéniste qui, dans les années 1930, prônait l’”amélioration” de l’espèce par la sélection biologique des individus, à l’instar du biologiste Julian Huxley (frère d’Aldous), inventeur du mot ”transhumanisme”. Leur projet est identique : remplacer l’évolution naturelle par une mutation artificielle, dirigée. Dépasser les « voies anachroniques de la sélection naturelle », comme dit le généticien fondateur du Téléthon, Daniel Cohen, pour fabriquer en laboratoire l’espèce qui nous remplacera. Une espèce hybride, mi-organique, mi-cybernétique (cyborg), prétendument ”augmentée” par l’incorporation de dispositifs technologiques. Les transhumanistes revendiquent le droit de façonner leur corps à leur guise, afin d’en améliorer les ”performances” physiques, sensorielles, cognitives, émotionnelles, pour, finalement, tendre vers l’immortalité. Les technologies convergentes – nanotechnologies, biotechnologies, informatique, sciences cognitives – produisent déjà des ”pièces” de l’homme-machine : implants, prothèses, organes artificiels, interfaces électroniques. Le transhumanisme n’est plus seulement une idéologie : il est à la fois le produit du techno capitalisme contemporain et un promoteur du progrès technologique. Aussi, de gauche à droite, les progressistes applaudissent ces ”avancées de la science”, sources de croissance et de puissance.
Comme l’eugénisme biologique, l’eugénisme technologique sélectionne les individus : les ”augmentés” et les ”diminués”. Les derniers correspondant à la sous-espèce de Kevin Warwick : ceux qui ne pourront ou ne voudront pas devenir cyborgs. De facto, la fabrication de post-humains créera non pas une humanité à deux vitesses, mais deux espèces d’humanité. On sait ce qu’il advient des soushommes dans une société de surhommes, d’Übermenschen ; et des chimpanzés dans un monde anthropisé – chasseurs, agriculteurs, citadins. Afin de ”s’améliorer”, les transhumanistes rejettent leur histoire naturelle pour devenir des artefacts, dépendants de leurs concepteurs, fabricants et vendeurs. Quitte à détruire l’universalité de la condition humaine au profit d’un chaos asocial, où chacun s’auto-conçoit selon son désir et où nul ne se reconnaît en personne. Pour eux, l’humain est l’erreur : fragile, faillible, soumis au hasard de l’évolution. Leur toute-puissance doit élargir l’emprise sur l’espèce. Leur volonté doit soumettre le processus évolutif pour lui substituer un ”fonctionnement machinique”, optimisé et sous contrôle : totalitaire. Ayant fait de cette planète un monde-machine, une cyber-sphère, les technocrates s’emploient à la peupler d’hommes-machines, suivant l’injonction du cybernéticien Norbert Wiener, en 1945 : « Nous avons modifié si radicalement notre milieu que nous devons nous modifier nous-mêmes pour vivre à l’échelle de ce nouvel environnement. » Avant, espèrent-ils, d’aller coloniser d’autres planètes, selon la politique de la ”Terre brûlée”.
L’Appel des chimpanzés du futur évoque cet élan historique qui, depuis plus d’un siècle, a vu converger dans un même mouvement la technologie et le totalitarisme. Quels que soient les régimes, la technocratie fait de la puissance techno-scientifique le moteur et le but du ”progrès”. Ce ”progrès” technologique est un regrès social et humain. Contre le transhumanisme, ce nazisme en milieu scientifique, nous devons, pour rester humains, penser et nommer les choses. Les idées ont des conséquences. Nous, animaux politiques, devons formuler les idées justes pour défendre notre humanité contre le machinisme des transhumanistes.
Cette convergence entre la technologie et le totalitarisme semble résonner dans l’affirmation de Jacques Ellul, qui désignait la technique comme « l’enjeu du siècle ». Car, si cette dernière n’est pas neutre et façonne la société dans son ensemble et notre intimité, on peut effectivement parler d’une idéologie de ”l’innovation” numérique, qui serait la prémisse (ou le terreau) d’un totalitarisme doux, agréable, mais néanmoins infiniment pernicieux. Outre la mutation artificielle de l’homme, le risque d’une technologie totalitaire ne vient-il pas également de la numérisation de son environnement ? En somme, la menace d’un Big Brother actualisé n’est-elle pas tout entière contenue dans le ”concept” de smart city (une ville ”intelligente” et connectée enregistrant nos moindres faits et gestes : achats, flâneries, loisirs, transports, incivilités…) ?
L’artificialisation a d’abord envahi l’environnement – d’où le raisonnement de Wiener. La machine a vidé les campagnes de leurs paysans, puis les usines de leurs ouvriers et enfin, les services de leurs employés. Elle s’attaque désormais aux professions intellectuelles (enseignement, recherche, journalisme) et aux métiers de soins (médecine, aide aux personnes). La sphère de la production évince les humains, ne gardant que des auxiliaires des machines, c’est-à-dire des rouages, des employés-robots. La numérisation des activités humaines génère un environnement-machine total, dont le premier est la ville-machine. La dissémination de puces RFID (radio fréquence identification), de capteurs, de caméras, de systèmes de paiement sans contact et de ”billettique”, dans les infrastructures et le mobilier (y compris les arbres), permet de suivre en direct le technoïde urbain. Pour ”optimiser” cette traçabilité, il a suffi de greffer chacun d’une ou plusieurs prothèses qui communiquent moins avec d’autres humains qu’avec leur environnement numérique, machinique. Pour connaître l’état du trafic, on ne compte plus les véhicules sur l’autoroute, on détecte les smartphones en mouvement. Orange remplace Bison futé avec une plus-value : non seulement il sait combien d’automobilistes sont coincés dans les bouchons mais surtout lesquels. Rentrés chez eux, ceux-ci restent pistés via le compteur électrique Linky qui enregistre leur intimité en transmettant leur usage des appareils électriques en temps réel. Nuit et jour, la smart city est pilotée de façon centralisée grâce au monitoring des données collectées partout et tout le temps.
Bien sûr, la ”ville intelligente” est un panopticon. Théorisé par l’économiste Jeremy Bentham, il s’agit d’un dispositif pénitentiaire permettant une surveillance totale et invisible. Qui détecte voire anticipe le moindre écart de comportement. C’est surtout une ville dans laquelle il n’y a plus besoin d’agir en humain. Les objets décident, le système ”optimise” le fonctionnement urbain de manière à rationaliser la gestion des stocks et des flux (de marchandises, d’informations et d’humains). Comme les transhumanistes, les technocrates haïssent l’imprévu et le hasard, qui troublent le mouvement perpétuel de la mécanique urbaine et la rotation du capital.
Le modèle de la smart city, c’est Singapour. En France, des ingénieurs d’État, des chercheurs, des entrepreneurs, modélisent eux aussi leur ”ville intelligente” idéale sur une ”plate-forme expérimentale de monitoring urbain”, une mini-ville de 250 m2 dans la banlieue parisienne, qui teste ”l’instrumentation” de tout l’environnement urbain. Sense City – c’est son nom – prépare la ”ville durable” au nom des impératifs de rationnement de ressources et d’énergie imposés par le chaos écologique. Afin de gérer les conséquences de deux cents ans d’artificialisation, les technocrates n’ont qu’une solution : la fuite en avant, cap au pire.
Cette technolâtrie est un des sentiments les plus partagés de nos jours. Dans le secteur de l’enseignement, la vénération du pouvoir technologique semble désormais se constituer dès l’enfance : le gouvernement français veut équiper chaque collégien d’une tablette numérique dès la classe de 5e, afin de l’« adapter au monde de demain ». Et ce, tandis que les grands PDG de la Silicon Valley inscrivent leurs enfants dans des écoles privées dépourvues de tout instrument informatique, conscients que la technologie n’améliore pas l’instruction des élèves mais, au contraire, les détourne du savoir. Les pourvoyeurs du désastre sont ainsi les premiers à se mettre à l’abri...
Non seulement le gouvernement français équipe les élèves de tablettes et d’un ”carnet de correspondance numérique” qui les contraint, ainsi que leurs professeurs, à utiliser un ”environnement numérique de travail”, mais il a également décidé de dresser les enfants des classes primaires à la programmation et au code numérique à partir de la rentrée 2016. Il s’agit de les acclimater dès le plus jeune âge aux gadgets numériques, mais aussi de faire en sorte qu’ils n’aient pas la capacité de s’en passer pour vivre, ni penser, interdisant alors toute autre façon d’apprendre.
C’est ainsi qu’on crée la fracture numérique, entre ceux qui se débrouillent par eux-mêmes et ceux qui ne sont rien sans leurs prothèses électroniques. Pour les propagandistes de l’e-existence, les perdants sont les ”illettrés” informatiques. Qui ne s’adapte pas est exclu : il s’agit de se plier à un mode de vie refaçonné par la technologie. Les patrons à haut débit de la Silicon Valley savent effectivement eux-mêmes ce que l’on perd à transférer ses capacités personnelles aux machines : son autonomie individuelle, ses capacités justement. C’est pourquoi ils envoient leurs enfants dans des écoles à l’ancienne, sans écrans. Leurs héritiers y apprennent à utiliser leur mémoire, à mobiliser leur attention et tous leurs sens pour apprendre à développer leurs facultés de raisonnement, d’analyse et de critique, en se fiant à leur jugement, et non à la validation de la machine. Bref, ils apprennent à devenir des humains éventuellement capables d’émancipation, et non pas des sous-machines.
Le cynisme du pouvoir va bien au-delà de la maltraitance scolaire. Il nie au fait technologique son caractère politique – dont le propre est de pouvoir être soumis à la discussion. Ainsi, les décideurs dissimulent-ils leur responsabilité – ”l’orientation” des avancées technologiques, par le biais de programmes, de financements, d’investissements, etc. – et empêchent-ils tout débat sur la nécessité et la pertinence de décisions présentées comme les conséquences évidentes et inéluctables d’évolutions ”naturelles”. Pire encore, ils martèlent à longueur de propagande que ”nous”, humains, serions tous coupables du chaos écologique résultant de deux siècles d’économie politique.
Chaque vague techno-industrielle s’est abattue sur nous d’en haut, des cîmes de la classe dirigeante, sans liberté de choix pour « le peuple des abymes », comme dit Jack London. Dans les mégalopoles autoroutières, impossible d’être piéton. Sur les autoroutes de l’information, impossible de circuler sans ”connexion”. Prisonniers du « système technicien » (Ellul), nous sommes, en outre, rendus responsables de ses ravages. Une manipulation qui justifie la mise en place de ”dispositifs” d’incitation et de coercition afin de ”changer nos comportements”, de nous contraindre ”aux bonnes pratiques” et de renforcer l’emprise technocratique (mais civique et écologique !), sur la foule des numéros.
L’”économie du partage” étant fondée sur la vente des données personnelles par les consommateurs eux-mêmes, elle s’inscrit dans cet auto-capitalisme ”branché” transformant chaque bien privé en une possible source de revenus – dont Airbnb et Uber sont les entreprises les plus représentatives. La marchandisation de l’information ne tient-elle pas, entre autres, au fait qu’on assigne à la technologie le rôle divin de créer des emplois en période de crise économique ?
Selon le cliché en vogue, les données sont ”l’or du XXIe siècle”. Le rôle des puces RFID, des capteurs, des caméras, des objets communicants dans nos poches et notre environnement est de collecter massivement des données – aussi nommées data mining, en référence à l’extraction des minerais. On glose beaucoup sur ces internautes imbéciles qui fournissent volontairement leurs données personnelles à Facebook, Google ou Amazon, comme s’ils étaient responsables du profilage commercial des entreprises et, au-delà, de la traçabilité électronique universelle. Il suffirait de ”crypter” ses communications et de cocher les bonnes cases dans les ”conditions d’utilisation”, bref, d’être un expert en contre-informatique pour déjouer le système. C’est oublier que la plupart des données sont collectées à notre insu par les infrastructures (réseaux de transport, d’électricité, de communication), les administrations et les services (via leurs systèmes informatiques), et tient seulement au fait d’exister dans la techno-sphère. Bref, il n’y a pas ”d’ailleurs” du champ du paysan à la classe de l’instituteur, en passant par le bus, l’hôpital, la banque ou l’agence Pôle emploi : aucun lieu n’échappe à l’aspirateur à données. C’est d’abord l’État qui tire profit de ces masses d’informations. Les statistiques (de Stat en allemand ou state en anglais, qui signifient État) sont les plus puissants outils de gestion du troupeau humain. Régulation, optimisation, anticipation. À l’ère des architectures logicielles surpuissantes, capables de traiter ces milliards de données en temps réel, nous sommes transparents face au pouvoir.
Il y a, derechef, du cynisme à prétendre que le numérique et l’économie ”collaborative” résoudraient le problème du chômage. Un emploi créé par Internet en détruit quatre dans la vie réelle. La robotisation et l’automatisation de la production évincent les humains, dans des proportions incomparables avec les quelques emplois d’ingénieurs et de techniciens qu’elles créent par ailleurs. Une part croissante de l’humanité est inutile du point de vue de la production, insolvable du point de vue de la consommation, coûteuse du point de vue social et gaspilleuse du point de vue des ressources naturelles. Cela ne peut durer : quand l’humanité ”à deux vitesses” sera scindée entre cyborgs et chimpanzés, on sait qui sera jugé superflu.
La question va sans doute vous sembler récurrente mais ne conviendrait-il pas, dans un souci d’efficacité, de faire converger les luttes contre le système techno-industriel en vous rapprochant d’autres militants néoluddites comme l’association Technologos, les Casseurs de pub, le Comité invisible, ou encore les zadistes ? Comment envisagez-vous la suite de votre combat face à l’expansion de la « prédation numérique », pour reprendre les mots du philosophe Éric Sadin – auteur de L’Humanité augmentée et de La Vie algorithmique ?
Le slogan de ”convergence des luttes” est l’expression confusionniste et manipulatoire employée par des états-majors de fait, concomitante du sentiment d’isolement qui étreint chaque individu au sein de « la foule solitaire » (David Riesman). Sous couvert de solidarité et aux cris ”Tous ensemble !... Ouais !”, il s’agit toujours de rassembler pour organiser, et d’organiser pour diriger. Il ne peut en être autrement d’ailleurs. Voyez les études classiques du sociologue Robert Michels sur les oligarchies dans les partis politiques. Sans organisation, la masse retombe à son état informe d’impuissance ; sans direction ni structure hiérarchisée, il n’y a pas d’organisation ”de masse” possible. En fait, même à l’échelle du village et du clan, les ethnographes relèvent l’existence de ”l’homme fort”, du big man (qui peut être une femme) formalisée sous le nom de ”chef de clan”, ”chef du village”, ”chef de la tribu”, avec des pouvoirs plus ou moins limités par le conseil des anciens ou l’assemblée du groupe. Ainsi, l’historien romain Tacite note l’importance du comitatus dans les tribus germaniques – la poignée de jeunes guerriers autour du chef, le parti armé qui impose son pouvoir sur la masse et face à d’autres factions.
Les groupes post-léninistes, tels le Nouveau parti anticapitaliste (NPA) ou le Comité invisible, sont rompus à cette vieille tactique unitaire visant à s’emparer de la direction politique en s’appuyant sur la pulsion grégaire et le besoin d’appartenance des esseulés. La ”convergence des luttes” dans les rassemblements de masse organisés ou spontanés sont des moments d’illusion lyrique, de ”sympathie générale” dissimulant des buts et des trajectoires contradictoires qui ne font que se croiser lors de ces journées de dupes, avant que les divergences n’éclatent, de manière explosive parfois.
Pour ces raisons, et pour bien d’autres, mieux vaut des luddites partout plutôt qu’un parti luddite, avec un petit groupe détenteur de l’orthodoxie et de l’appellation contrôlée ”luddite”. Nous avons agi collectivement chaque fois que c’était possible et souhaitable. Nous avons lancé des campagnes, des manifestations, des actions, publié des livres et des textes, participé à des films. Nous n’avons jamais tenté d’être une énième particule dans le cadre d’un cartel ni de recruter. Nous avons tâché de nous multiplier et de lâcher, avec un succès incertain, des esprits libres et critiques dans le monde. ”Luddite” étant le synonyme fugitif que nous avons élu pour esprit libre et critique. Nous aurions pu dire ”anarchiste conservateur”, comme George Orwell. C’est à contrecœur, par concession à l’infernal besoin d’identifier, que nous avons accepté – provisoirement – ce nom de ”luddites” que peu de gens revendiquaient, en référence aux briseurs de machines, à l’aube de l’ère industrielle. Il nous va, tant qu’il n’est pas trop galvaudé. Les zadistes incarnent ”pratiquement” l’idée luddite, même si le mouvement draine inévitablement des parasites et des relents de French theory. Ils se débrouillent très bien, sans nul besoin qu’on leur apporte un soutien médiatique ou spectaculaire qui serait perçu comme une récupération. Nous avons eu des contacts, parfois anciens, et des échanges avec certains d’entre eux. Les autres gens que vous mentionnez ne sont pas, et ne se disent pas, ”luddites”. Certains soutiennent ”une autre technologie”, ”responsable”, ”durable”, ”libre”, ”alternative” – ou tout autre oxymore qu’il vous plaira – et nous n’avons rien à ”converger” avec eux.
Quant à l’expansion techno-totalitaire, elle se poursuivra tant que le goût du repos – du confort et du conformisme – l’emportera sur celui de la liberté, de l’effort et de la volonté individuelle. Nous convenons que le pronostic est mauvais, mais nous continuerons à former des idées libres dans l’espoir qu’elles s’emparent du plus grand nombre d’esprits et se transforment en forces humaines et passages à l’acte. En un mot : il faut vivre contre son temps.
Écrire un commentaire