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samedi, 31 janvier 2009

Les sciences sociales selon Foucault

 

fou_af_290308.jpgMichel Foucault (1926-1984), à travers des ouvrages tels que Les mots et les choses ; L’archéologie du savoir ; Michel Foucault un parcours philosophique, disait que la science de l’homme était récente et fragile et pouvait disparaître rapidement. Il voulait faire une archéologie des sciences humaines. Celles-ci étant les ancêtres des sciences sociales. Il proposa un découpage de l’ère intellectuelle en trois périodes :

 

La renaissance (jusqu’au XVIème siècle)
Avant la renaissance, la conscience culturelle n’est pas compatible avec le libre exercice d’un savoir qui ferait de l’homme son objet et son sujet. Il y a la domination du schéma de l’astrologie biologie : dans cette représentation du monde, les relations entre les hommes sont considérées comme inférieures en dignité car ce qui explique nos conduites c’est l’influence transcendante des astres-dieux. On estimait que les astres déterminaient et régissaient la totalité des phénomènes sur Terre. L’astrologie et la culture chrétienne médiévale étaient très influentes : seul un dieu créateur régissait les comportements des hommes. Jusqu’à la renaissance c’est ce type de savoir qui domine.
Si on considère ce genre de théories ce n’est pas la peine de faire de la science, il suffit juste d’étudier les textes sacrés et chercher les réponses dedans. Une vie bonne c’était l’obéissance à une divinité. L’idée d’étudier l’homme comme objet était inexistant.
A partir du XIVème siècle, il y a une évolution des représentations, grâce aux intellectuels et aux savants. Les travaux de Galilée introduisent un schéma de connaissance rigoureux. C’est l’amorce d’un changement d’esprit. Erasme et Montaigne ont développé l’idée de la personnalité : elle peut se travailler (voire Les essais). On retrouve un rapport de l’homme à lui-même, ce qui était déjà présent chez les Stoïciens. La personnalité est digne d’un travail de soi sur soi. L’homme s’autonomise et devient pertinent comme objet de travail.

 

L’âge classique (du XVIème au XVIIIème siècle)
L’être humain ne se considère pas encore comme créateur. Le monde à une existence autonome et ne dépend pas de l’homme. Mais, il y a une nouvelle conception intellectuelle de lui. Il doit clarifier les choses, expliquer l’ordre du monde avec des concepts clairs et certains. L’objectif des élites est de décrire le monde : classer et distinguer les espèces vivantes. René Descartes était l’emblème de cette recherche de la certitude, notamment avec le cogito (« je pense donc je suis »). Ceux qui pensent doivent décrire et organiser un tableau du monde. Mais le sens du monde est considéré comme en-soi, il échappe encore à l’humain. On recherche l’ordre intellectuel, la certitude, mais l’homme n’est pas encore un objet d’étude.

 

Kant.jpgLa venue de l’homme (fin du XVIIIème et début du XIXème siècle)
Grâce à Emmanuel Kant, qui introduit des questions nouvelles, on s’interroge sur les limites de la connaissance. Qu’est-ce que notre esprit peut connaître ? Pour Foucault c’est un bouleversement car l’homme gagne en dignité et en légitimité. L’homme se pense comme le sujet de toute connaissance possible. Nous n’allons pas vers le monde pour le saisir, mais notre esprit le construit grâce à des capacités innées. L’homme devient objet de connaissance. Selon Foucault, « l’homme devient la mesure de toute chose ». De plus en plus de gens abandonnent l’idée que l’homme n’est pas un être parmi les êtres mais un sujet parmi les objets et que le monde n’a pas été crée par Dieu. C’est là que commence réellement la modernité. Ce mouvement intellectuel, issu de l’humanisme, atteint sa maturité au XIXème siècle grâce à l’avènement de la philologie (étude historique des textes, des œuvres de l’esprit). On va étudier ces œuvres de plusieurs points de vue en essayant de dégager la personnalité de leurs auteurs ainsi que les caractéristiques du monde où ils vivaient. La philologie porte un projet rationaliste émancipateur face au pouvoir religieux et coutumier. Certains, comme Taylor ou Touraine, ont affirmé que la modernité c’est la Raison, l’individu et la démocratie. C’est l’idée qu’avec des individus doués de raison, il est possible de construire un espace public dans lequel va émerger du débat, une confrontation d’arguments et de contre arguments, des concepts rationnels, bref une démocratie. Mais il faut s’émanciper de l’autorité et de la communauté. Il faut de l’individualité s’échappant du poids des coutumes.

 

Cette volonté de rendre l’homme à lui-même par la connaissance, c’est toujours le projet des sciences sociales. Il s’agit toujours de rendre compte des pratiques et des relations sociales sans chercher des explications autres que terrestre (transcendance, religion). Emile Durkheim avait une démarche positive consistant à expliquer le social par le social. Expliquer les faits sociaux comme s’ils étaient des choses. Touraine disait que « faire de la sociologie, c’est renoncer aux garants méta sociaux ».

Cette culture humaniste va se développer lors de grands bouleversements : développement industriel, multiplication des échanges commerciaux, conflits politiques. C’est à partir de là qu’émergent les sciences sociales. En 1890, Renan disait qu’au moment même où les sciences philologiques ont atteint leur maturité elles se détruisent au profit des sciences sociales et politiques. La philologie était incapable de traiter certaines questions posées par les bouleversements de la société, telles que : qu’est-ce qui fonde le lien social ? Qui doit détenir le pouvoir ? Comment doit être organisé la société ? Comment concilier des valeurs sacrées avec la réalité socio-économique ? Quel va être l’évolution future des sociétés occidentales ?
Par un mouvement logique, le domaine des sciences humaines s’est élargi. On ne peut plus réfléchir au sujet humain sans comprendre comment ce sujet évolue au gré des bouleversements économiques, sociaux, politiques et culturels. Le passage de relais entre science humaine et science sociale avait été anticipé par certains : Goethe estimait que « la vocation du commerce et des affaires est comparable à la vocation des arts et des lettres ».


A suivre…

 

Sylvain Métafiot

mercredi, 28 janvier 2009

L’Assassin Royal

apprenti_assassin.jpgL’assassin royal est une œuvre littéraire fantastique de 1995, dont l’intrigue se situe au moyen age. Le style médiéval-fantastique… Vous me direz que Tolkien a déjà bien exploité la chose ! Pourtant, tous ceux qui ont apprécié le chef d’œuvre de ce dernier (ils sont nombreux et ce n’est rien de le dire), devrait se pencher sur le cycle de l’assassin royal tant celui-ci est riche et prenant.


L’auteur Robin Hobb, de son vrai nom Margaret Astrid Lindholm Ogde, est originaire de Californie. À ce jour, l’assassin royal, sorti en France en 13 tomes aux éditions J’ai Lu est son plus gros succès et il est amplement mérité.
Le monde qu’elle a créé est des plus additifs. Commencer à le lire et vous ne lâcherez plus le livre ! C’est bien simple : à la fin de chaque tome, vous serez obligé d’acheter la suite.
Je vous laisse lire la préface du premier tome, intitulé L’apprenti assassin.

Au Royaume des Six-Duchés, le prince Chevalerie de la famille régnante des Loinvoyant, renonce à devenir roi-servant le jour ou il apprend l’existence de Fitz, son fils illégitime. Le jeune bâtard grandit à Castelcerf, sous l’autorité de Burrich, le maître d’écurie. Mais le roi Subtil impose que Fitz reçoive, malgré sa condition une éducation princière. L’enfant découvrira bientôt que le véritable dessein du monarque est tout autre : faire de lui un assassin au service du pouvoir royal. Et tandis que les attaques des pirates rouges mettent en péril la contrée, Fitz va constater à chaque instant que sa vie ne tient qu’à un fil : celui de sa lame.



Au fil de la lecture, l’histoire de Fitz, devient véritablement la vôtre. Chaque nouveau tome révèle de nombreuses surprises, des situations imprévisibles et haletantes. L’œuvre traduit des personnages complexes qui évoluent au fil du temps, tout comme les relations qu’ils entretiennent. Les personnages sont tous plus attachants les uns que les autres : tantôt vous allez adorer certains, tantôt vous aller en haïr d’autres. La lecture est fluide et facile et ne devrait rebuter personne.
Je le dis et redis, L’assassin royal est un chef d’œuvre à classer aux cotés des plus grands ouvrages fantastiques. Il est d’ailleurs pour moi supérieur au Seigneur des Anneaux.
Foncez et vous ne pourrez plus vous arrêter.

L’assassin royal

  1. L’apprenti assassin
  2. L’assassin royal
  3. La nef du crépuscule
  4. Le poison de la vengeance
  5. La voie magique
  6. La reine solitaire
  7. Le prophète blanc
  8. La secte maudite
  9. Les secrets de Castlecerf
  10. Serments et deuils
  11. Le dragon des glaces
  12. L’homme noir
  13. Adieux et retrouvailles

 

Il est aussi bon de savoir que Robin a écrit Les aventuriers de la mer, suite indirecte de l’assassin royal, dont je vous ferai un rapport après lecture !

 

Laurent

jeudi, 15 janvier 2009

La démocratie des juges ?

Giovanni_Falcone.jpgUn peu d’histoire politique. Avez-vous entendu parler du grand nettoyage de la magistrature italienne, lors de l’opération Mani pulite (mains propres) ? Cela fit émerger un vaste réseau de corruption impliquant le milieu politique, des affaires et de la mafia.


La dénonciation de la corruption politique par la magistrature italienne a débuté en février 1992, par l’arrestation de Mario Chiesa (photo 2), le directeur d’une maison de retraite milanaise accusé de recevoir des pots-de-vin pour le compte du parti socialiste italien (PSI). La collaboration de Mario Chiesa avec les magistrats milanais, notamment le juge Antonio Di Pietro, a permis de dévoiler l’ampleur des mécanismes illégaux de financement des partis politiques. Les enquêtes de Mani Pulite se sont étendues à l’ensemble des partis politiques, notamment les partis de gouvernement (DC et PSI), mais aussi, dans une moindre mesure, à l’ex Parti Communiste Italien. Elles ont impliqué un grand nombre d’administrateurs locaux et de responsables de grandes entreprises (dont Silvio Berlusconi). Celles-ci ont commencée à conclure des « accords transversaux » avec des politiciens, dans les années 1980, afin d’influer sur les lois les concernant. Comme le regrette un juge, ce vieux système bafoue allégrement le « principe fondamental de la transparence administrative ».

 

Le fait le plus courant était de recevoir de l’argent pour favoriser une entreprise plutôt qu’une autre. Sur le plan politique, il s’agissait de financements privés non publics. Certains des plus importants dirigeants des partis historiques italiens ont été mis en cause par la magistrature : parmi les plus connus, le démocrate chrétien Giulio Andreotti, accusé de collusion avec une association mafieuse, ou le leader socialiste Bettino Craxi, accusé de corruption et d’enrichissement personnel. Face à ces lourdes accusations, les politiciens et les entrepreneurs adoptèrent une ligne de défense différente.

 

Quand les premiers justifiaient ces pratiques par un pragmatisme politique et par le fait qu’elles étaient adoptées et acceptées par l’ensemble des acteurs du système (« Tout le monde savait, mais personne ne parlait » dixit Craxi) ; les seconds se posaient en victime de pots-de-vin imposé par les hommes politiques. Cependant, cette contrainte fut fictive car « les entrepreneurs trouvaient beaucoup d’intérêts a ce dispositif » : en « arrosant » les partis politiques ils obtenaient les appuis de ses membres. Ce combat contre la corruption avait déjà débuté dès les années 1970 lorsque les juges luttaient contre la mafia et le terrorisme. Certains sont morts, tel que Giovanni Falcone (photo 1), en léguant aux jeunes magistrats un ensemble de valeurs afin de combattre les « maux généraux » de l’Italie. Ce nouveau scandale révéla l’écart béant entre les normes légales et les pratiques.

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lundi, 05 janvier 2009

Nos amis les flics

P16-lindingre.flics.gifSigne dramatique de notre époque de plus en plus sécuritaire : la garde à vue est devenue une banalité. En sept ans, les gardes à vues sont passées de 336 718 en 2001 à 562 083 en 2007, soit une augmentation de 60 % (un demi-million en plus). Une bonne garde à vue permet, outre le fait de booster les statistiques et de se défouler, de couvrir un début de bavure. Il suffit d’accuser de rébellion, d’incitation à l’émeute ou d’outrage le clampin que l’on a un peu secoué, un jour de mauvaise humeur. 
Dans l’affaire de ce professeur accusé d’avoir donné des coups à un élève et qui s’est suicidé dans sa cellule, le fait de l’avoir placé en garde à vue a certainement favorisé le passage à l’acte malheureux. Le procureur de Laon reconnaît que cela a pu être un « élément déclencheur ». Malgré ses éventuels actes, ce prof ne semblait pas un chef de gang dangereux prêt à s’évader ou à se débattre violemment.
Voici d’autres exemples édifiants de cette sombre pratique en corrélation avec la culture du résultat (dans la suite de l'article).

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dimanche, 21 décembre 2008

Napoléon 1er, le promoteur de l’idée nationale

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Au même titre que Jésus-Christ, Alexandre le Grand ou Mozart, Napoléon Bonaparte (1769-1821) fait partie de ces météores dont les destins fascineront toujours les hommes. Venant de la petite noblesse corse, il surgit dans l’histoire à 25 ans (campagne d’Italie).

Les exploits s’enchaînent : expédition d’Egypte ; coup d’Etat du 18 Brumaire… Devenu Empereur des Français, il multiplie les victoires militaires et ne cesse de redessiner la carte politique de l’Europe. L’épopée finit mal : retraite de Russie, première abdication, retour pour les Cent Jours, deuxième abandon du pouvoir, exil à Sainte-Hélène. Napoléon étant un héros, sa fin tragique grandit et nourrit sa légende.

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vendredi, 12 décembre 2008

Les Iles Canaries, porte de l'espoir pour des milliers d'africains.

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Parce que partir en Europe par le détroit de Gibraltar semble quasi impossible, les migrants africains préfèrent passer par ces îles.


Mais cela pose bien des problèmes... déjà pour la traversée, le coût du voyage est de 1500 euros par personne, et c'est tout un réseau de trafiquants qui arrivent à gagner leur vie en leur promettant une place sur la prochaine Barque.

 

 

Dans la suite de l'article : un reportage sur la traversée dangereuse, et des explications sur cette traversée !

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mercredi, 10 décembre 2008

La peine de mort : un assassinat légalement inhumain !

peine de mort.jpg

Si aujourd’hui les deux tiers des pays ont aboli la peine de mort, celle-ci est maintenue dans une soixantaine de pays. Pour la seule année 2007, au moins 1 252 exécutions ont été recensées dans 24 pays et au moins 3 347 condamnations à mort dans 51 pays. Ces nombres reflètent uniquement les cas « connus » et sont certainement en deçà de la réalité. La Chine, l’Iran, l’Arabie Saoudite, le Pakistan et les Etats-Unis totalisent 88 % des exécutions. La plupart des pays qui pratiquent encore ce « crime d’Etat » sont souvent des pays où les droits humains sont largement bafoués.


Il est impossible de recenser le nombre réel d’exécutions capitales dans le monde, car la plupart des pays minimisent ces chiffres, et pour certains ils sont considérés comme des « secret d’Etat ». En Chine, pays qui détient le record absolu des exécutions, on recense 470 exécutions en 2007, alors que selon des sources crédibles, plus de 6 000 condamnés auraient été exécutés.

 

Dans la suite de l'article :

 

 

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lundi, 08 décembre 2008

Le mutazilisme : la libre pensée islamique

mutazilisme-motazilisme.jpg

 

Le mutazilisme est un courant d’origine politique qui, dans les premiers siècles de l’islam, représenta ce que cette religion connut de plus abouti en matière de liberté de pensée. Condamné comme hérétique (les mutazilites ne croyaient pas au caractère incréé, c’est-à-dire en fait, divin, du Coran !), le mouvement disparut au XIIIe siècle. Il n’est pas excessif de dire que le monde musulman, qui ne connaîtra ni Renaissance ni siècle des Lumières, ne s’en est jamais remis.


Le mutazilisme est un humanisme,
l’un des premiers à être apparu : il donne à la raison (qui est une faculté de penser) et à la liberté (qui est la faculté d’agir) humaines une place et une importance non seulement inconnues dans les autres tendances de l’islam mais même dans la plupart des courants philosophiques et religieux. Contre le fatalisme (« mektoub ! » C’était écrit !), qui fut la tendance dominante en islam, le mutazilisme affirme que l’être humain est responsable de ses actes. Contre la doctrine coranique d’une foi qui suffit seule à sauver, le mutazilisme affirme que le fidèle qui est en état de péché tient le milieu entre la foi et l’infidélité.


C’était beaucoup plus que ce que pouvaient en supporter les docteurs borné de la loi, car l’islam (à l’exception notable du chi’isme) a beau n’avoir eu ni pape, ni clergé, ni église, il a su imposer au cours des siècles ses rigidités et préjugés. Cela brida le savoir encyclopédique de ces libres penseurs.


L’islam des premiers siècles a cultivé aussi bien la plus haute et la plus subtile spéculation philosophique que la plus attentive des recherches empiriques. L’encyclopédisme arabe joua un rôle historique considérable en intégrant une bonne partie de la culture grecque et en la transmettant à l’Europe chrétienne.


Les Arabes utilisent volontiers deux images pour désigner leur entreprise encyclopédique : celle du collier et celle du jardin. La métaphore du collier renvoie à l’idée de liaison entre les sciences ainsi qu’à celle du cercle. Comme les perles qu’un fil relie, les parties du savoir sont liées entre elles et, comme dans un collier, la première perle peut être aussi la dernière, le commencement du savoir coïncide avec sa fin. Dans le Collier d’Ibn Abd Rabbih, les 25 chapitres portent le nom de pierres précieuses. L’encyclopédie est aussi conçue comme un jardin des sciences. De la même façon que le jardin, avec ses plantes, son ordonnance et ses fontaines, représente en miniature l’univers entier, l’encyclopédie est la mise en ordre par les mots de cet univers.


Cela dit, les plus belles pensées, comme les plus belles œuvres de la culture musulmane (Les Mille et une Nuits, par exemple) sont volontiers nées contre plutôt qu’avec l’islam, malgré lui plutôt que grâce à lui. Les mutazilites en sont l’exemple le plus tragique.

 

Sylvain Métafiot

samedi, 06 décembre 2008

Frédéric Bastiat, libéral Français

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Frédéric BASTIAT était un économiste, homme politique (Député des Landes en 1848 et 1849) et polémiste libéral né a Bayonne en 1801 et mort à Rome en 1850. Bien qu'il soit décédé il y a plus de 150 ans, ne trouvez-vous pas que la citation suivante est une exacte description de nos fabuleux dirigeants actuels ?

"Les prétentions des organisateurs soulèvent une autre question, que je leur ai souvent adressée, et à laquelle, que je sache, ils n’ont jamais répondu. Puisque les tendances naturelles de l’humanité sont assez mauvaises pour qu’on doive lui ôter sa liberté, comment se fait-il que les tendances des organisateurs soient bonnes ? Les Législateurs et leurs agents ne font-ils pas partie du genre humain ? Se croient-ils pétris d’un autre limon que le reste des hommes ? Ils disent que la société, abandonnée à elle-même, court fatalement aux abîmes parce que ses instincts sont pervers. Ils prétendent l’arrêter sur cette pente et lui imprimer une meilleure direction. Ils ont donc reçu du ciel une intelligence et des vertus qui les placent en dehors et au-dessus de l’humanité ; qu’ils montrent leurs titres. Ils veulent être bergers, ils veulent que nous soyons troupeau. Cet arrangement présuppose en eux une supériorité de nature, dont nous avons bien le droit de demander la preuve préalable.

Remarquez que ce que je leur conteste, ce n’est pas le droit d’inventer des combinaisons sociales, de les propager, de les conseiller, de les expérimenter sur eux-mêmes, à leurs frais et risques ; mais bien le droit de nous les imposer par l’intermédiaire de la Loi, c’est-à-dire des forces et des contributions publiques."


Si le libéralisme n'est vraisemblablement pas la panacée pour le traitement de tous les maux de la terre, un peu plus de liberté et d'autonomie individuelle serait le bienvenu en ces temps où nos petits pères du peuple veulent envoyer les enfants en prison dès l'âge de 12 ans, veulent nous faire prendre des vessies pour des lanternes et espèrent nous rendre suffisamment bêtes et dociles pour que cela dure encore longtemps. 


Axel

jeudi, 04 décembre 2008

« La prison a l’avantage de produire de la délinquance »

Foucault1.jpg

 

 

Cette citation est de Michel Foucault, dans La société punitive, Dits et écrits (II).

 

Pour le théoricien du biopouvoir, la prison, loin de réduire la délinquance, s’inscrit plutôt dans une théorie de la surveillance généralisée de la société sur ses membres. Prend des notes Dati.


La détention provoque la récidive. C’est le constat auquel se livre Foucault, chiffres à l’appui. Vers 1820, 38 % de ceux qui sortent des maisons centrales sont à nouveau condamnés, et environ 1 condamné sur 4 est un récidiviste.


Le bilan ne cesse de s’alourdir tout au long du XIXe siècle, qui marque pourtant l’avènement de la prison au détriment de toutes les autres formes de punitions – châtiments corporels, travaux forcés, galères, bannissements.

 

Jusqu’à aujourd’hui : avec un taux de récidive s’élevant à 52 %, les prisons, loin d’être délaissées, souffrent de surpopulation. Cercle vicieux ? Incohérence ?


Dans la suite de l'article d'autres questions...

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