mardi, 29 juillet 2014
Contre Foucault
Il fut une période où, lisant à l’université des extraits d’un philosophe considéré comme un génie subversif et novateur, je tombais sous le charme de sa pensée, récitant les antiennes obligatoires à son endroit, le citant sur le blog avec fierté ça et là, etc.
Des années après, je découvre un ouvrage incongru, provocant, battant en brèche les idées reçus patiemment collectées sur ce « grand » penseur auprès des professeurs, journalistes et autres cultureux officiels. Un livre au titre impertinent : Longévité d’une imposture : Michel Foucault de Jean-Marc Mandosio aux (excellentes) éditions de L’Encyclopédie des Nuisances, suivi de Foucaultphiles et foucaulâtres. Extraits :
mardi, 01 juillet 2014
Anne-Sophie Mathis : « La boxe m’a remis dans le droit chemin »
Anne-Sophie Mathis est originaire de Nancy. Âgé de 37 ans, elle pratique la boxe depuis 21 ans. Elle possède un palmarès éloquent dans la catégorie super-léger : 27 victoires (23 KO), 3 défaites (1 KO) et neuf victoires sur douze aux championnats du monde. Le Lyon Bondy Blog l'a interviewée sur son parcours et le rôle éducatif que peut apporter la boxe.
Bonjour Mme Mathis. Pouvez-vous nous raconter votre parcours ?
Anne-Sophie Mathis : Depuis que j’ai seize ans, je pratique la boxe. J’ai d’abord commencé par la boxe pieds-poings dans un club à Nancy. Il y avait une personnalité qui m’a donné l’envie d’aller au plus haut niveau. Au bout de six ans, je me trouvais meilleure aux poings. Depuis ce temps, je suis allée à Dombasle Boxe, l’école phare de l’Est. J’ai commencé les combats professionnels. J’ai additionné les victoires qui m’ont permis de participer aux championnats d’Europe en 2005 et aux championnats du monde en 2006.
La boxe est une école de la vie, permet-elle un lien social ?
Oui, elle le permet. J’ai eu un gros manque de communication étant plus jeune. Je n’arrivais pas trop à parler. J’avais tendance à me battre pour un rien. Avec ce sport, j’ai appris à communiquer, m’ouvrir et aller vers les gens. J’ai notamment appris des règles. Une belle école de la vie.
15:01 Publié dans Actualité, Littérature | Tags : anne-sophie mathis, boxe, droit chemin, etienne aazzab, lyon bondy blog, nancy, dombasle, championnat, école de la vie | Lien permanent | Commentaires (0)
mercredi, 26 mars 2014
Orwell : le frivole et l’éternel
« Ce qui me pousse au travail, c’est le sentiment d’une injustice et l’idée qu’il faut prendre parti, car même si nous ne pouvons rien empêcher, il faut tenter quelque chose pour s’y opposer. »
Le plus grand écrivain politique du XXe siècle détestait la politique. L’homme aux mots simples et au regard innocent n’était pas avare en paradoxes, lui qui se définissait par provocation comme anarchiste conservateur tout en précisant que « la vraie distinction n’est pas entre conservateurs et révolutionnaires mais entre les partisans de l’autorité et les partisans de la liberté. » (Lettre à Malcom Muggeridge, 1948). Partisan de la liberté, il l’était assurément, ne cessant de mettre en garde contre la politique qui, « par sa nature même, implique violence et mensonge. » Mais sa méfiance se portait contre tous ceux persuadés de détenir la vérité et forçant les autres à s’y soumettre.
19:34 Publié dans Actualité, Littérature | Tags : gazettarium, 1984, écriture, écrivain, éternel, frivole, guerre, horreur, intellectuel, jardinage, la ferme des animaux, langage, liberté, orwell, politique, poum, simon leys, socialisme, stalinisme, sylvain métafiot, totalitarisme, tyrannie, vie simple. | Lien permanent | Commentaires (0)
samedi, 14 septembre 2013
Nous autres, enfants de la totalité
Article initialement paru sur RAGEMAG
Si Thomas More a créé l’œuvre utopique archétypale avec Utopia, le Russe Evguéni Ivanovitch Zamiatine peut être considéré comme son pendant contre-utopique avec Nous autres. La première grande contre-utopie du Xxe siècle est un monument de science-fiction politique, l'incarnation d'une nouvelle et radicale dimension romanesque contre le mythe du progrès.
Avant tout, quelques mots sur l'auteur, cet ingénieur russe qui donna ses « lettres de noblesse » ainsi que son essor au genre contre-utopique. Dans ses premiers écrits, Zamiatine, se livre à une description réaliste de la petite bourgeoisie. Ancien bolchevique, membre du Parti Social Démocrate, ayant participé avec enthousiasme à la révolution russe de 1905, persécuté par la police tsariste, il se détourne radicalement de la Révolution en 1917. Zamiatine est proche des frères Sérapion, un groupe littéraire formé à Petrograd en 1920-192 s'inscrivant dans le processus de renaissance de la prose, après les années de prépondérance de la poésie, et de recherche de voies nouvelles pour la littérature russe. Zamiatine est nommé conférencier à la Maison des Arts, où étudient et vivent les membres de la Fraternité. Comptant encore quelques amitiés et certains appuis intellectuels (Maxime Gorki), il fuit son pays en 1931 pour rejoindre Paris.
Retour au livre. Nous sommes au XXXVIème siècle, l’État unique règne sur une société parfaite, celle de la « dernière révolution », une ville monde où ni le plaisir ni la misère n'existent. Au sommet se trouve le Bienfaiteur (numéro d’entre les numéros), sinistre anticipation du stalinisme et caustique analyse de ce que, déjà, en 1920 recèle le système bolchevique. Le grand Guide est ainsi réélu tous les ans à la même date à l’unanimité et impose l’Harmonie à tous ses membres. L’ironie contre-utopique est de mise : là où règnent l’inversion et le faux-semblant, le Bienfaiteur est celui qui élimine les opposants, de la même façon que le « Big Brother » d’Orwell incarne l’espionnage et la répression.
15:56 Publié dans Littérature | Tags : utopie, contre-utopie, dystopie, nous autres, enfants de la totalité, evguéni ivanovitch zamiatine, thomas more, sylvain métafiot, ragemag, science-fiction, méphis, totalitaire, téléologie, révolution, lavage de cerveau, libertaire, etat unique, bienfaiteur, roman, george orwell, aldous huxley, 1984, le meilleur des mondes, intégral, taylor, 1917, transparence | Lien permanent | Commentaires (0)
lundi, 22 juillet 2013
Augures d'innocence
« Voir le monde en un grain de sable,
Un ciel en une fleur des champs,
Retenir l’infini dans la paume des mains
Et l’éternité dans une heure.
Rouge-gorge mis en cage,
Voilà tout le ciel en rage.
Un colombier plein de colombes et de ramiers
Fait frissonner l’enfer en tous ses ateliers.
Un chien qui meurt au seuil de la maison du maître
Prononce que l’Etat bientôt va disparaître.
Cheval frappé sur le chemin
Réclame du sang humain.
A chaque cri plaintif du lièvre que l’on chasse
C’est un fil de la cervelle qui casse.
Alouette à l’aile blessée
Un chérubin cesse de chanter.
Le coq dressé pour le combat,
Fait du soleil levant l’effroi.
Tout hurlement de loup, de lion sur la terre
Réveille une âme et la retire hors de l’enfer.
Le cerf errant par les taillis
Tient l’âme humaine hors du souci.
L’agneau prétexte du pêché
Pardonne au couteau du boucher.
Chauve-souris volant lorsque tombe le soir
Fuit l’esprit de celui qui n’a pas voulu croire.
La chouette, dans la nuit, en appelant
Dit la frayeur des mécréants.
As-tu blessé le roitelet ?
Hommes ne t’aimeront jamais.
Qui a mis le bœuf en courroux
De femme n’aura les yeux doux.
L’enfant cruel qui tue la mouche,
L’araignée lui sera farouche.
Qui tourmente du hanneton l’esprit
Tisse une charmille en fin de nuit.
La chenille sur la feuille
Redit de ta mère le deuil.
Ne tue papillon ni phalène
Crainte qu’à Jugement ne viennes.
Qui pour la guerre un cheval dressera
Barre du Pôle jamais ne passera.
Le chien du mendiant, le chat de la veuve,
Nourris-les, tu feras peau neuve.
La mouche qui, chantant l’été, bourdonne
La calomnie vous l’empoisonne.
Poison de vipère et d’orvet
Sous le pas d’Envie il se fait.
Le poison tueur de l’abeille,
L’artiste jaloux le réveille
Les vêtements royaux, les hardes du mendiant
Prolifèrent dans le bagage de l’avare.
Vérité dite à fin méchante
Bat tout mensonge que tu inventes.
Il est bien qu’ainsi tout se fonde :
Pour joie et peine homme fut fait,
Et quand nous savons bien que c’est,
Nous allons saufs de par le monde.
Joie et peine en fin tissage
Habit pour l’Ame divin,
Sous chaque dol et chagrin
Court un fil de soie et de joie.
Plus est l’enfant que son maillot
Chez l’homme, par monts et par vaux.
On fait l’outil, naissent nos mains,
Un fermier comprend ça très bien.
Chaque larme d’un œil tombé
Devient un enfant dans l’éternité
Le recueillent des femmes claires
Et le rendent à sa lumière.
Qu’il aboie ou mugisse ou rugisse ou qu’il bêle,
C’est le Flot qui vient battre le rivage du ciel.
L’enfant criant sous le bâton
Inscrit vengeance chez Pluton.
Les loques de pauvre qui flottent au vent
Disloquent les cieux à chaque moment.
Soldat qui prend l’épée et le fusil,
Pour le soleil de l’été paralysie.
Le sou du pauvre a plus de prix
Que tout l’or des côtes d’Afrique.
Pris des mains du travailleur un seul liard
Achète et vend les terres de l’avare ;
Mais si le vol est d’en haut garanti,
Il vendra et achètera tout ce pays.
Qui rit de la foi d’un enfant
Sera moqué, vieillard, mourant.
Qui enseigne à l’enfant le doute
Hors du tombeau pourri ne trouvera sa route.
Qui respecte la foi de l’enfant,
D’enfer et de mort sera triomphant.
L’enfant a ses jouets, le vieillard sa raisons,
Ce sont les fruits des deux saisons.
Le questionneur assis, avec l’air si malin,
Ignorera quelle est la réponse, sans fin.
Qui répond au doute bavard
Souffle la lumière du savoir.
Le plus fort poison jamais essayé
Vient de César et sa couronne de laurier.
Rien ne défait l’humaine nature
Si bien que le fer des armures.
Quand d’or et de joyaux la charrue s’ornera
L’envie devant les arts de paix s’inclinera.
Enigme, ou chant du grillon
Est au doute un bon répons.
Un pouce pour la fourmi, c’est pour l’aigle une lieue,
Ca prête à rire au philosophe boiteux.
Qui va doutant de ce qu’il voit
Ne croira en ce que tu fais, quoi que ce soit.
Soleil et lune, s’ils entraient jamais en doute,
Ils sortiraient aussitôt de leur route.
En passion tu peux bien faire,
Passion en toi, elle te perd.
Sous licence d’Etat le joueur, la putain,
Pour cette nation bâtissent un destin.
Le cri des filles, de seuil en seuil,
A la vieille Angleterre va tisser son linceul.
Hurrahs et jurons de qui gagne ou perd
Conduisent les funérailles de l’Angleterre.
Chaque soir, chaque matin,
Tels naissent pour le chagrin.
Chaque matin, chaque soir,
Tels pour délices d’espoir.
Tels naissent pour les délices,
Tels pour nuit qui ne finisse.
Un mensonge tu peux le croire
Tant que tu ne vois pas plus loin que ton regard.
Qui naquit une nuit, pour périr une nuit
Quand aux rayons du Jour l’âme était endormie.
Dieu apparaît, Dieu est lumière
Aux âmes ayant en la nuit repaire,
Mais il montre une forme d’homme
A ceux qui dans le Jour ont leur royaume. »
William Blake, in Chansons et mythes : poèmes choisis
Sylvain Métafiot
14:56 Publié dans Littérature | Tags : william blake, ulver, poésie, enfer, peinture, romantisme, les 24 vieillards jettent leurs couronnes devant le trône divin, méditation parmi les tombes, diable, ciel, chansons, mythes, sylvain métafiot, dieu, lumière, pluton, âme, divin, augures d'innocence, infini | Lien permanent | Commentaires (0)
mardi, 18 juin 2013
Inéluctable fatuité
« Un homme épouvantable entre et se regarde dans la glace.
- Pourquoi vous regardez-vous au miroir, puisque vous ne pouvez vous y voir qu'avec déplaisir ?
L'homme épouvantable me répond : - Monsieur, d'après les immortels principes de 89, tous les hommes sont égaux en droits ; donc je possède le droit de me mirer ; avec plaisir ou déplaisir, cela ne regarde que ma conscience.
Au nom du bon sens, j'avais sans doute raison ; mais, au point de vue de la loi, il n'avait pas tort. »
Charles Baudelaire, « Le Miroir », Le Spleen de Paris
Sylvain Métafiot
18:54 Publié dans Littérature | Tags : inéluctable fatuité, sylvain métafiot, charles baudelaire, le miroir, le spleen de paris, homme épouvantable, révolution, 1789, droits de l'homme, loi, bon sens, poésie, prose | Lien permanent | Commentaires (1)
vendredi, 02 novembre 2012
Fuck !
« L'éclat de rire est la dernière ressource de la rage et du désespoir »
Victor Hugo, Faits et croyances
Sylvain Métafiot
15:23 Publié dans Littérature | Tags : fuck, south park, victor hugo, faits et croyances, rage, désespoir, sylvain métafiot | Lien permanent | Commentaires (0)
jeudi, 22 mars 2012
Transhumanisme, l'avènement inévitable et catastrophique d'un fantasme adolescent
Nous vivons une époque merveilleuse.
Le projet démiurgique de fabriquer de l'humain a quitté le domaine du mythe pour s'inscrire dans un horizon temporel. Dissimulé dans la fragmentation des savoirs, l'homme de demain se veut modifiable à l'envie, possède une durée de vie aussi allongée que son compte en banque le permet, et se lance de toutes forces dans une quête d'emprise toujours plus grande sur la nature et sur ses semblables.
Il ne s'agit pas de l'Übermensh nietzschéen, cet homme inaccessible vers lequel tendre sans relâche, parangon d'individualisme aux qualités morales toujours nouvelles et uniques. Non, ce que la science propose est une version abâtardie d'un Superman lobotomisé pour accueillir l'esprit de sa Némésis, Lex Lutor. Autrement dit, un être matériellement supérieur dès sa naissance, cherchant toujours plus de puissance par des moyens matériels, fier d'une morale prométhéenne, utilitariste et fanatique. Les nazis ne souhaitaient pas autre chose.
18:20 Publié dans Actualité, Littérature | Tags : science, technologies, futur, cyborg, surhomme, immortalité, fantasme adolescent, pierre alhammoud, transhumanisme | Lien permanent | Commentaires (8)
dimanche, 17 juillet 2011
Critique de Livre : Douglas Kennedy - La Femme du Ve
Mais voici que la mystérieuse et sensuelle Margit vient bouleverser sa vie en apparaissant lors d'une soirée mondaine.
19:22 Publié dans Insolite, Littérature | Tags : douglas kennedy, la femme du vème, la femme du cinquième, suspens, thriller, livre, critique de livre, paris | Lien permanent | Commentaires (2)
samedi, 19 mars 2011
La science-fiction c’est fantastique !
« Houla, non ! Pas la science-fiction. C’est que des histoires de soucoupes volantes pour ados attardés. Je préfère Le Monde de Narnia et son univers fantastique ». Après avoir légitimement traité votre interlocuteur de rabouin et lui avoir claqué le museau à grand coup de pelle, vous pourrez lui expliquer calmement que quitte à ne pas aimer, de bon droit, tel ou tel genre littéraire, d’avoir, au moins, la décence de ne pas les confondre tout en portant des jugements hâtifs à leur encontre. Vous pourrez ensuite enterrer vivant cet adorateur de Narnia avec ladite pelle car, tout de même, faut pas pousser...
Vous voulez en savoir plus ? Suivez le guide.
12:52 Publié dans Littérature | Tags : science-fiction, fantastique, fantasy, merveilleux, cyberpunk, utopie, contre-utopie, steampunk, imaginaire, space opera, pierre versins, narnia, harry potter, loup-garou, vampire, robot, sylvain métafiot | Lien permanent | Commentaires (4)