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samedi, 19 février 2011

De l’immortalité

De l’immortalité, Maxime Bost,

 

 

Lançons-nous d’emblée dans le vif du sujet, dont le titre, d’un pompeux emprunté aux Lumières, vous à sans doute mis l’eau à la bouche (ou alors je n’y comprends rien à la psyché humaine).

Bref ! L’immortalité disais-je donc !

 

Depuis toujours, l’homme rêve d’être immortel ! Les religions ont d’ailleurs toutes capitalisées sur ce fantasme, que ce soit par la réincarnation, ou encore l’immortalité de l’âme - j’en passe et des meilleurs - afin de nous rassurer (et de nous manipuler, les deux étant complémentaires).

 

Mais voilà qu’un pavé atterrit dans la mare aux canards avec l’apparition, en 2002, d’un groupe scientifique appelé SENS (Stratégies for Engineered Negligibles Senescence) dont le projet n’est, ni plus ni moins « l’extension radicale de l’espérance de vie humaine », avec pour objectif ultime, son immortalité (du moins temporelle).

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lundi, 13 septembre 2010

Echec et Mat !

 

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Le joueur d’échec de Stefan Zweig est un classique de la littérature. Certainement l’œuvre la plus connue de l’écrivain autrichien (malgré la complexité des mises en abymes narratives), ce petit chef d’œuvre nous entraîne à bord d’une croisière un brin particulière. C’est en effet, sur le paquebot qui va de New-York à Buenos Aires qu’un inconnu va défier le champion du monde des échecs, le grand et arrogant Mirko Czentovic. Mais l’intérêt ne réside pas tant dans le duel tant attendu que dans l’histoire bouleversante de l’apprentissage des échecs par ce mystérieux inconnu, il y a de cela vingt ans.  A la limite de la folie et de l’horreur, le récit dévoile petit à petit les lourds secrets des personnages, éclairant l’époque sombre de la parution du livre (les années 40) d’un témoignage lourd de conséquences.

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jeudi, 09 septembre 2010

La nostalgie, le sentiment le plus humain ?

« On ne peut jamais tourner une page de sa vie sans que s'y accroche une certaine nostalgie. »

 [Eve Belisle]

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Définie comme un mal du pays, ce sentiment nous est déjà tous arrivé, et nous arrivera encore. Pour ma part, je crois qu’avec le sentiment amoureux c’est un des sentiments les plus étranges de notre vie.  Ce sentiment est une sorte de mélancolie mais aussi d’une idéalisation des souvenirs que l’on a laissé quelque part, ou à un moment donné (enfance, adolescence état adulte ou amoureux…).

 

Celle-ci vient du terme grec : νόστος (nostos) : le retour et άλγος (algos) : tristesse, douleur, souffrance – Et signifie le mal du pays, c’est peut être pour ça qu’on en souffre quand on revient quelque part ou qu’on y arrive.

 

C’est une espèce de tristesse heureuse ou comme le dirait le dictionnaire : « une jouissance qui est douloureuse ».

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mardi, 07 septembre 2010

Petite fable paradoxale

 

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Piochée dans le dernier numéro de Philosophie magazine (septembre 2010). Auteur : Adrien Barton.

 

"Une conférence internationale rassemblant les meilleurs philosophes afin de débattre du sens de la vie est sur le point de commencer. Alors que le président ouvre la séance, un ange apparaît dans les airs et darde l'assemblée d'un regard hautain : "Je suis un envoyé de Dieu. Vous pouvez me poser une question, n'importe laquelle - mais une seule - et j'y donnerai une réponse exacte. Demain, à midi, je reviendrai et vous devrez avoir choisi votre question."Sur ces mots, l'ange disparait, laissant les philosophes surexcités se lancer dans des débats houleux. 

 

"Fantastique ! Nous devons bien sûr demander quel est le sens de la vie, après tout c'est le sujet de notre conférence", propose le président. "Je pense que nous devrions plutôt demander pourquoi y a-t-il quelque chose plutôt que rien", rétorque un autre conférencier. Entre deux baîllements, un troisième hasarde : "A mon avis, il vaudrait mieux demander les numéros gagnants de loterie de la semaine prochaine..."

 

Après une longue nuit blanche passée entre thèses, antithèses et synthèses, les yeux cernés, les philosophes s'accordent enfin. L'ange réapparaît : "Alors, quelle est votre question pauvres mortels ?" Le président se lève : "Nous nous sommes mis d'accord pour vous demander ceci : "Quelle est la meilleure question que nous devrions-vous poser, et quelle est la réponse à cette question ?" " Mais enfin, il s'agit là de deux questions", rétorque l'ange courroucé. "Pas du tout, corrige le rusé président. Il s'agit là d'une seule et unique question, qui attend une unique réponse en deux parties. Les meilleurs spécialistes de philosophie du langage ici présents pourront vous le confirmer."

 

"Maudits humains, maugrée l'ange en réfléchissant. Très bien, j'ai la réponse à votre question. La réponse est... "La meilleure question est exactement celle que vous venez de me poser, et la réponse à cette question est celle que je viens de vous donner." Puis, lançant un dernier sourire condescendant à l'assemblée médusée, il disparaît dans un éclair lumineux.

 

Dans l'assemblée consternée, nul n'ose rien dire. Finalement, une voix traînante lance : "Je vous avais bien dit qu'on aurait dû demander les numéros gagnants de la prochaine loterie..."

 

Sylvain Métafiot

mardi, 17 août 2010

La sociologie américaine

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Elle s'est développée dans un contexte où la jeune société était en pleine expansion. D'un point de vue politique, il n'y a pas le même scepticisme qu'en France. Les sociologues adhèrent encore au projet fondateur de 1776. Il n'y a pas de déchirures entre penseurs comme en France.

 

La sociologie américaine est née dans un climat de confiance et d'optimisme reposant sur deux concepts :

 

  • Le darwinisme social. Beaucoup d'intellectuels considèrent que la vie sociale repose sur des caractéristiques incontournables. La vie sociale manifeste la lutte pour l'existence, la concurrence pour la survie. Le développement de la société est le résultat des lois de la nature, de la sélection, de l'adaptation. C'est une vision concurrentielle entre les individus. Le problème social est le problème de la promotion des individus les plus aptes. Une société sera d'autant plus viable qu'elle sera capable de transmettre les expériences acquises aux générations montantes. On ne peut pas dissocier les dynamiques sociales des dynamiques naturelles des individus. Ces derniers poursuivent leurs intérêts. On doit arriver à la mise en place d'une concurrence positive entre les individus. Il y a une vision fonctionnelle de la société : la fonction de la civilisation est de satisfaire de mieux en mieux les besoins de ses membres. La sociologie est au service de la société. Elle doit l'améliorer, ainsi que les individus, valoriser l'intelligence et la capacité d'entreprise. La société est considérée comme l'ensemble des individus qui obéissent à des motivations d'ordre psychologique (intérêt personnel, vivre ensemble, se construire comme sujet moral). Le protestantisme est très influent dans cette théorie. Cette approche s'est construite en partenariat avec la psychologie. Elle est plus naturaliste et réductionniste qu'en France où on la rejette.

 

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    • Le pragmatisme. Cela renvoi à une tradition anti-dogmatique, tourné vers l'action. Cette approche est très critique à l'égard des grands systèmes théoriques et des conceptualisations. Les concepts ne sont intéressants que s'ils permettent d'augmenter nos connaissances concrètes. Il y a donc une méfiance de la théorie pour la théorie. Les idées ne sont que des instruments. Elles servent à découvrir des vérités, et leurs valeurs résident dans leurs applications concrètes. Le pragmatisme a une dimension utilitaire. William James estimait que le réel se défini par des faits d'expérience individuels et pluralistes et non par des idées. Le monde est un ensemble de visions et la théorie est un instrument qui permet d'atteindre des faits utiles. Est-ce qu'une idée apporte quelque chose à celui qui la pense ? Dewey estimait que le développement était l'unique but moral. Ce sont des conceptions très normatives avec l'idée que l'homme est responsable par son action et qu'il échappe au déterminisme des absolus (lois de la providence, lois de la nature).

     

    C'est l'activisme et l'optimisme de la sociologie américaine.

     

    A suivre…


     

    Sylvain Métafiot

    lundi, 09 août 2010

    Propagateur d’idées : Ted.com !

    Propagateur d’idées : Ted.com !

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    Ted est une association dévouée au partage des idées! Ted fut créé en 1984 par par Richard Saul Wurman et Harry Marques en tant qu’organisateur de conférenceS rapprochant et invitant des personnalités du monde entier, spécialement du monde de la technologie, de la science, des arts, du design, de l’économie, de la politique et encore bien d’autres.


    L’événement est dirigé à présent par Chris Anderson fondateur d’une ONG «The Sapling Foundation» consacrée notamment  à la puissance des idées pour changer le monde.

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    mardi, 03 août 2010

    Le sophisme du rat

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    Enoncé simplement, ce sophisme est on ne peut plus enfantin : « Rat » est composé de trois lettres. Le rat mange le fromage. Donc trois lettres mangent le fromage.

     

    La forme latine de cette idiotie est plus convaincante car en latin les articles n’existent pas : la confusion entre le mot « rat » et l’animal était donc moins tirée par les cheveux. Evidemment, personne de sensé, semble-t-il, ne se laisserait prendre à un piège aussi grossier. Et pourtant, le sophisme du rat illustre une erreur très commune : la confusion entre l’ordre symbolique des mots et l’ordre réel des êtres et des choses. Exemple très simple : un lecteur de dictionnaire oublie (à condition qu’il l’ait su, ce qui n’a rien d’évident) qu’il lit des définitions, c’est-à-dire des traductions d’un mot en d’autres mots, et croit qu’il a affaire à des présentations de choses. Ce n’est pas l’animal réel qui est défini à l’article « onagre : âne sauvage », mais le mot « onagre » dont on propose l’équivalent lexical « âne sauvage ».

     

    Sylvain Métafiot

    mercredi, 28 juillet 2010

    De part et d'autre de l'Atlantique (VI)

    Chapitre 6

     

    Le vent en donnait l’impression mais il ne faisait pas froid, plutôt une  moiteur angoissante dans une atmosphère électrique. Le ciel virait au gris de caractère et les nuages chargés étouffaient le rayonnement du soleil qui perçait encore pour frapper et relever les couleurs chaudes qu’offrait le quartier. L’orange de la façade de l’immeuble ici, le rouge du store de l’épicerie qui lui faisait face et le jaune teinté de la tulipe ouverte juste ici. Le reste dans la pénombre. Un clair obscur déphasant comme on le peint et l’écrit.

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    samedi, 03 juillet 2010

    Les petites phrases des philosophes

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    Qui n’a jamais essayé de briller en société, que ce soit lors d’un diner, dans un débat, entre amis ou en famille, en citant tel ou tel grand penseur des siècles passés ? Mais avant de citer Pascal, Camus ou Platon, mieux vaut savoir de quoi l’on parle. Ce qui est rarement le cas… Petit panorama des erreurs d’interprétation, contradictions, contre-sens et autre fourvoiements de la pensée de philosophes, dans lesquels la majorité d’entre nous se vautrent, sans parfois sans rendre compte…

     

    « Tout ce que je sais, c’est que je ne sais rien » Socrate


    Le père des philosophes avouant son ignorance ? En quelque sorte… Avec ironie, il affirme que celui qui dit savoir ignore tandis que celui qui dit ignorer sait, car le premier ne sait même pas qu’il ignore tandis que le second sait au moins cela. Un beau paradoxe et une belle leçon d’humilité.

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    vendredi, 18 juin 2010

    De part et d'autre de l'Atlantique (V)

    Chapitre 5

     

    Au bout de quelques mois, je commençais à apprécier la vie londonienne. J’avais rencontré quelques personnes avec qui passer un peu de temps. Je vivais à présent dans un appartement bien situé en centre-ville. Madame O’Connell, la gardienne de mon immeuble, me faisait un grand sourire chaque fois que je rentrais chez moi. Nos échanges n’allaient pas au-delà, je ne comprenais pas un traitre mot de ce qu’elle me disait. Elle était partie de sa province irlandaise et avait emménagé à Londres dans les années 80. Je n’avais jamais eu la curiosité de lui demander la raison de son départ. Elle ne semblait pas parler beaucoup avec les Anglais, d’où son accent à couper au couteau.

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