lundi, 07 mars 2011
30 petites pages…
Plus d’un million d’exemplaires vendus ! Voila le record qu’a atteint le petit ouvrage de Stéphane Hessel paru à l’automne dernier. Indignez-vous !, car c’est de lui qu’il s’agit, est le phénomène littéraire de ce début d’année, suscitant des réactions passionnées dans la presse, les éditoriaux, les blogs, des débats enflammés chez les intellectuels, les journalistes, les hommes politiques, etc. C’est sur cet emballement médiatique que je voudrais m’attarder cinq minutes. Non pas pour en faire une critique de la sphère journalistique (bien incapable j’en suis), encore moins pour vous donner ma propre opinion car, voyez-vous, je n’en ai, à propos dudit ouvrage, proprement aucune ! Premièrement parce que je ne l’ai pas lu, deuxièmement parce qu’inondé sous le flot d’articles favorables (ou non) au livre en question j’ai ressenti la curieuse impression de le connaître par cœur, davantage que ceux l’ayant parcouru minutieusement. Un peu à la manière de ces films surexposés médiatiquement qui nous procure la sensation de les avoir visionnés dix fois sans pourtant en avoir aperçu le moindre bout de pellicule. Parce que la démocratie se fonde en partie sur le conflit et que la France est loin d’être la dernière à ce petit jeu, il me semblait intéressant de vous livrer une liste non exhaustive (Dieu merci !) des différentes positions recueillies sur le Net ces derniers mois autour de ce livre de trente-trois pages seulement. Pourquoi ? Parce que le débat, fut-ce t-il explosif, est un signe de bonne santé démocratique. Et celui qui s’articule autour du dernier essai de Stéphane Hessel en est une preuve flagrante.
23:29 Publié dans Actualité | Tags : 30 petites pages, stéphane hessel, débat, conflit, littérature, alain finkielkraut, philippe boggio, surlering, pierre assouline, pierre cormary, elisabeth lévy, maëster, eric le boucher, presse, slate, marianne, sylvain métafiot | Lien permanent | Commentaires (0)
lundi, 13 septembre 2010
Echec et Mat !
Le joueur d’échec de Stefan Zweig est un classique de la littérature. Certainement l’œuvre la plus connue de l’écrivain autrichien (malgré la complexité des mises en abymes narratives), ce petit chef d’œuvre nous entraîne à bord d’une croisière un brin particulière. C’est en effet, sur le paquebot qui va de New-York à Buenos Aires qu’un inconnu va défier le champion du monde des échecs, le grand et arrogant Mirko Czentovic. Mais l’intérêt ne réside pas tant dans le duel tant attendu que dans l’histoire bouleversante de l’apprentissage des échecs par ce mystérieux inconnu, il y a de cela vingt ans. A la limite de la folie et de l’horreur, le récit dévoile petit à petit les lourds secrets des personnages, éclairant l’époque sombre de la parution du livre (les années 40) d’un témoignage lourd de conséquences.
17:26 Publié dans Littérature | Tags : echec et mat !, stefan zweig, classique, le joueur d'échec, petite philosophie du joueur d'échec, rené alladaye, littérature, sylvain métafiot | Lien permanent | Commentaires (3)
mercredi, 25 février 2009
Les Mille et une Nuits
De son nom original, Alf Lailah Oua Lailah, ce recueil anonyme de contes populaires est ce que l’on nomme, dans la simplicité même, un chef d’œuvre absolu, au même titre que L’Odyssée d’Homère ou le Don Quichotte de Cervantès.
Tous les petits enfants sont très tôt initiés aux contes d’Aladin et la lampe merveilleuse, d’Ali Baba et les quarante voleurs ou de Sindbad le Marin. Ce recueil littéraire porte donc souvent une connotation juvénile. Mais les Mille et une Nuits sont bien plus que des contes pour enfants...
18:47 Publié dans Insolite | Tags : les mille et une nuits, alf laila oua lailah, littérature, livre, chef d'oeuvre absolu, aladin, ali baba, sindbad le marin, arabe, persan, arabo persan, esclave, princesse, prince, sylvain métafiot | Lien permanent | Commentaires (0)
jeudi, 20 novembre 2008
Encore un jour sans massacre
Journal d’un lycéen misanthrope
Pour sa première œuvre, Théo Diricq, jeune étudiant en droit de 20 ans, touche juste. Encore un jour sans massacre (Max Milo éditions, Condition humaine, 150 p, 16 euros) dévoile une galerie de personnages tous plus pathétiques les uns que les autres et en premier lieu son héros Artus. Mal aimé, mal aimant, il reprochera d’ailleurs à ces parents ce nom sortis dont ne sait où. Tous le monde en prend pour son grade, que ce soit son meilleur ami, Etienne, ou l’énigmatique Lola dont le hasard les fera se rencontrer. Aimera-t-il un jour quelque chose ou quelque un ? Rude épreuve pour cet adolescent lucide immergé dans un monde d’ados parfois stupide.
Le regard acide que pose Artus sur le monde qui l’entoure est jubilatoire. Extraits : « Il y a un groupe de connasses dans la classe, comme dans chaque classe. J’en compte au moins sept. Les idiotes c’est comme les abeilles, elles ont une reine. »
« Enfin un peu de violence. René et Pierre, les deux abrutis informatisé de la classe, ont commencé à s’écharper à propos de la rétrocompatibilité de la nouvelle version Word […] Une telle divergence de points de vue ne pouvant se régler que dans un bain de sang »
07:00 Publié dans Littérature | Tags : journal d’un lycéen misanthrope, encore un jour sans massacre, théo diricq, sylvain métafiot, jubilatoire, humour noir, littérature, prometteur, artus, lycée, asociable, woody allen, burlesque, douleur, haine du sport, max milo éditions, condition humaine, groupe de connasses, mal aimé, violence, combat de geeks | Lien permanent | Commentaires (7)
lundi, 01 septembre 2008
Petit livre, grand auteur
Laissez-moi vous parlez d’un bouquin, modeste de taille (72 pages à tout casser) mais au contenu grandiose : Livret de Famille de Magyd Cherfi. Si ce nom d’écrivain ne vous dit rien de prime abord, le fait que Cherfi soit le chanteur du groupe Zebda doit davantage vous parler (« tombez la chemise » tu percute ?). Vivant à Toulouse, il nous raconte son enfance de façon poétique et tragique (sa lucidité n’a d’égale que son humour ravageur). La façon dont il décrit les aléas de sa cité, un zoo d’un nouveau genre, ou le monde pitoyable du foot, est tout simplement fabuleuse. Découpée en court chapitres sa prose est légère et envoutante.
N’étant absolument pas un critique littéraire je vous propose la quatrième de couverture : « Dans cette suite de récits, souvenirs, textes d’humeur ou d’opinion, Magyd Cherfi évoque la cité de son enfance, les délices et les galères de la Ville rose, la beauté des filles confisquée par la loi des frères, le cœur (et le portefeuille) à droite des dieux du football, les mérites comparés des Omeyades et des Gaulois, les peines et les joies de l’embrouille identitaire – tout ce qui suggère, recèle, symbolise ce document officiel, national et pourtant si privé : le livret de famille. » Une autobiographie à lire d’urgence pour s’aérer l’esprit.
Sylvain Métafiot
17:34 Publié dans Littérature | Tags : magyd cherfi, livret de famille, littérature, zebda, enfance romanesque, autobiographie | Lien permanent | Commentaires (0)