Ok

En poursuivant votre navigation sur ce site, vous acceptez l'utilisation de cookies. Ces derniers assurent le bon fonctionnement de nos services. En savoir plus.

jeudi, 04 janvier 2018

Cimes cinéphiliques 2017

 

Qui succède à Ma Loute de Bruno Dumont au titre de meilleur film de l'année ? La réponse dans notre habituel top 10, suivi de son flop 10 tout aussi subjectif.

 

Au sommet cette année

 

1) Laissez bronzer les cadavres ! de Hélène Cattet et Bruno Forzani : joutes verbales en rafale entre flics et truands, gerbes d’or et de sang sous un cagnard léonien, huis-clos hyper stylisé dans lequel l’action tourbillonne sans répit.

Laissez bronzer les cadavres.jpg

 

2) Silence de Martin Scorsese : la croix et le katana

Silence 2.jpg

 

3) Grave de Julia Ducournau : quand le dégoût du corps mute en addiction de la chair le cinéma de genre français redevient appétissant.

cimes cinéphiliques 2017,sylvain métafiot,laissez bronzer les cadavres,silence,neruda,jackie,grave,creepy,les fantômes d’ismaël,on the milky road,the lost city of z,la morsure des dieux,les fleurs bleues,revengeance,i am not your negro

 

4) Neruda & Jackie de Pablo Larraín : doublé exceptionnel du réalisateur chilien qui s’empare de deux mythes historique pour les réinventer par le biais de la fiction.

cimes cinéphiliques 2017,sylvain métafiot,laissez bronzer les cadavres,silence,neruda,jackie,grave,creepy,les fantômes d’ismaël,on the milky road,the lost city of z,la morsure des dieux,les fleurs bleues,revengeance,i am not your negro

cimes cinéphiliques 2017,sylvain métafiot,laissez bronzer les cadavres,silence,neruda,jackie,grave,creepy,les fantômes d’ismaël,on the milky road,the lost city of z,la morsure des dieux,les fleurs bleues,revengeance,i am not your negro

 

5) Creepy de Kiyoshi Kurosawa : terreur sous vide

cimes cinéphiliques 2017,sylvain métafiot,laissez bronzer les cadavres,silence,neruda,jackie,grave,creepy,les fantômes d’ismaël,on the milky road,the lost city of z,la morsure des dieux,les fleurs bleues,revengeance,i am not your negro

Lire la suite

lundi, 25 décembre 2017

Terreur sous vide : Creepy de Kiyoshi Kurosawa

creepy.png

 

Article initialement publié sur Le Comptoir

 

Si le Diable se cache dans les détails, le Mal, lui, se niche dans notre voisinage. C’est à travers le thème de l’horreur surgissant de la banalité que Kiyoshi Kurosawa développe l’intrigue de son dernier film : Takakura, un ancien détective devenu criminologue à l’université, emménage avec sa femme dans un quartier paisible. Alors qu’un ex-collègue lui demande d’enquêter sur la disparition inexplicable de trois membres d’une même famille, sa femme trompe l’ennui en faisant la rencontre de leur nouveau voisin, Nishino. À partir de cette situation initiale va se dérouler un jeu de piste filandreux reliant l’enquête sur les disparus, la vie privée du couple et la personnalité trouble de leur voisin. Au point de faire radicalement chavirer le quotidien le plus tranquille. Car du simple malaise peut naître le cauchemar le plus atroce, d’agréables habitations se transformer en dédales de tortures, une famille se dissoudre dans le crime comme le plastique dans l’acide.

 

Jonglant avec facilité d’un genre à l’autre, Kurosawa délaisse ainsi “l’inquiétante étrangeté” des fantômes (SéanceKairoLoftVers l’autre rive, etc.), pour le thriller horrifique où la psychologie des personnages se révèle d’une complexité malsaine (à l’instar notamment de Cure et Shokuzai). Au sein même du film, porté par une mise en scène plus suggestive qu’explicite, les registres s’entremêlent : du polar classique l’histoire sombre lentement dans une sorte de bouffonnerie macabre qui doit tout au personnage fou et manipulateur de Teruyuki Kagawa. Et si la fascination hypnotique qu’inspire le tueur est d’une perversité maladive, la véritable épouvante semble être celle des recoins de noirceurs logés en chacun qui nous font basculer, de nous-mêmes, dans les pièges tendus à notre image.

 

Sylvain Métafiot