samedi, 08 janvier 2022
Cimes cinéphiliques 2021
Qui succède à Michel-Ange d’Andrey Konchalovsky au titre de meilleur film de l'année ? La réponse dans notre habituel top 10, suivi de son flop 10 tout aussi subjectif.
Au sommet cette année
1) West Side Story de Steven Spielberg : La plus bariolée des danses macabres
2) Onoda d'Arthur Harari : La solitude du champ de bataille
3) The Card Counter de Paul Schrader : Le chemin de la rédemption
4) The French Dispatch de Wes Anderson : La malle à souvenirs d'un pays rêvé
5) Malcolm & Marie de Sam Levinson : Les duellistes
21:02 Publié dans Cinéma | Tags : mortal kombat, 17 blocks, les mitchell contre les machines, berlin alexanderplatz, la main de dieu, bad luck banging or loony porn, france, the green knight, malcolm & marie, the french dispatch, the card counter, sylvain métafiot, cimes cinéphiliques 2021, top cinéma, west side story, onoda, une ode américaine, la jeune fille et l'araignée, fear street, eugénie grandet, house of gucci, the empty man, black widow, army of the dead, wonder woman 1984 | Lien permanent | Commentaires (3)
jeudi, 03 octobre 2013
62, année onirique
Le Joli Mai de Chris Marker et Pierre Lhomme ressort en salles dans une version restaurée, cinquante ans après sa réalisation, et nous conte un Paris fourmillant et éclectique, une capitale de lumière et d'ombre filmée avec amour et gourmandise. Comme un voyage ethnologique qui déraperait en fable on passe des rues populaires aux grands boulevards, des salles des fêtes aux banlieues toutes fraîches, d'un chat habillé à des amoureux timide en passant par les convives éméchés d'un mariage. On transite ainsi d'un personnage (d'une situation) à un autre avec malignité et élégance. C'est mai 1962 raconté par les Parisiens eux-mêmes, avec leur gouaille, leur joie, leur crainte, leur humanité. C'est Paris en paix, tranquillement observé, sans jugements ni précipitations mais avec une liberté de ton qui colle au plus près des visages et des paroles.
C'est une caméra qui scrute les détails aux marges ou aux arrières plans, saisissant, là des mains qui s'agitent, ici une araignée qui se balade, ailleurs l'allée poisseuse d'un bidonville, ou encore l'air interrogateur des passants. Un regard véritablement décalé sur une époque politiquement convulsive dont l'intérêt est à la marge. Jean-Luc Godard et Anna Karina passent en voiture, nous lancent un regard. Et là, n'est-ce pas Alain Resnais ? La Nouvelle Vague déferle dans les salles obscures et redonne du souffle au cinéma de papa tandis que Marker et Lhomme prennent le pouls de la rue et donnent à voir le caractère d'une ville sous la forme d'un poème urbain.
19:55 Publié dans Cinéma | Tags : 62, année onirique, le joli mai, cinéma, film, documentaire, sylvain métafiot, gazette, mankpadere, chris marker, pierre lhomme, paris, france, fantomas, yves montand, guy debord, andré breton, poème contemplatif, guerre d'algérie, hlm, racisme, foi, dieu, amour, ricochets de l'histoire, nouvelle vague | Lien permanent | Commentaires (2)
mercredi, 10 mars 2010
Une fiscalité écologique progressive est-elle possible ?
Le 23 septembre 2009, les habitants de notre planète ont consommé ce que la Terre pouvait produire en une année. Depuis lors, nous vivons à crédit, transférant notre dette écologique aux générations futures. La crise financière d'aujourd'hui, une crise de l'illusion de la propriété par le crédit, nous prévient que tôt ou tard, le réajustement s'opère, plus terrible qu'une gestion sereine de notre patrimoine commun.
01:32 Publié dans Actualité | Tags : une fiscalité écologique progressive, dette écologique, grenelle de l'environnement, taxe, environnement, écologie, verts, france, nicolas hulot, bertrand colin | Lien permanent | Commentaires (4)
lundi, 10 août 2009
Interview du futur
02:34 Publié dans Littérature | Tags : interview, futur, paris, france, monde, 2050 | Lien permanent | Commentaires (12)
vendredi, 03 avril 2009
Rapport 2008 d’Amnesty International
Publié en cette année de célébration du soixantième anniversaire de la Déclaration universelle des droits de l’homme, le Rapport 2008 d’Amnesty International est consacré aux questions relatives aux droits humains qui se sont posées dans 150 pays et territoires tout au long de l’année passée. Il couvre une période de janvier à décembre 2007 et donne à voir un monde déchiré par les inégalités, les discriminations et la répression politique. Mais il montre également que l’esprit de la Déclaration universelle des droits de l’homme est toujours vivace et qu’il a fait croître, au long de ces décennies, un mouvement mondial de défense des droits humains d’un grand dynamisme.
Epais de 460 pages, je ne vous résumerais ici que le cas de la France.
12:44 Publié dans Actualité | Tags : amnesty international, violences policières, france, expulsions, droits des immigrés, droit d'asile, sylvain métafiot | Lien permanent | Commentaires (1)
dimanche, 21 décembre 2008
Napoléon 1er, le promoteur de l’idée nationale
Au même titre que Jésus-Christ, Alexandre le Grand ou Mozart, Napoléon Bonaparte (1769-1821) fait partie de ces météores dont les destins fascineront toujours les hommes. Venant de la petite noblesse corse, il surgit dans l’histoire à 25 ans (campagne d’Italie).
Les exploits s’enchaînent : expédition d’Egypte ; coup d’Etat du 18 Brumaire… Devenu Empereur des Français, il multiplie les victoires militaires et ne cesse de redessiner la carte politique de l’Europe. L’épopée finit mal : retraite de Russie, première abdication, retour pour les Cent Jours, deuxième abandon du pouvoir, exil à Sainte-Hélène. Napoléon étant un héros, sa fin tragique grandit et nourrit sa légende.
20:39 Publié dans Littérature | Tags : napoléon 1er, promoteur de l'idée nationale, sylvain métafiot, histoire, géopolitique, angleterre, france, révolution française, guerres, batailles, europe des rois et des princes, canada, ancien régime, 1918, empires | Lien permanent | Commentaires (4)
dimanche, 14 décembre 2008
Mesrine, une légende autoproclamée
Jacques Mesrine appartient à l’imaginaire français, celui de la France de la guerre d’Algérie et de Valéry Giscard d’Estaing, des quartiers de haute sécurité (les fameux QHS), du grand banditisme et de la Gauche révolutionnaire. Alors, comment le réalisateur Jean-François Richet (Ma 6-t va crack-er et le remake du film de John Carpenter Assaut sur le central 13, c’est lui) et l’acteur Vincent Cassel ont-ils retranscrits la vie de cet homme ? Icône de la rébellion, beauf provocateur, gangster assassin, Robin des bois, pourfendeur du système étatique ? Richet filme le célèbre gangster français « tel qu’il était et non tel que j’aurais aimé qu’il soit » selon ses dires. Le film retrace 20 ans de sa vie en deux parties (L’Instinct de mort et L’Ennemi public n°1).
A l’heure des biopics (la retranscription cinématographique de la vie d’une « personne d’exception »), Richet à su se démarquer remarquablement de la masse (Coluche, Sagan, etc.) en décrivant un homme toujours situé en marge des corps constitués, qu’il s’agisse de la société, qu’il ne cesse de brocarder en paroles et en actes, des groupuscules révolutionnaires (dont il n’épousera jamais les idéaux, même si, avant son assassinat, il projetait de rencontrer les Brigades rouges) ou du milieu, dont il se tiendra constamment à l’écart. Selon Richet, « Mesrine est un homme qui s’est construit dans la négation ».
Les évènements (braquages, enlèvements – dont un propice à une bonne séquence de rigolade, arrestations, séjours en prison, etc.) s’enchaînent au pas de charge, épousant l’instinct sûr et mortifère de son personnage. Richet s’en tient strictement aux faits avérés et à l’autobiographie romancée (L’instinct de mort, 1977), écrite par Mesrine lui-même dans sa cellule de la prison de la Santé, quelques jours avant son procès. Richet à l’intelligence de ne pas politiser son sujet : égoïste, réfractaire à toute forme d’autorité et de responsabilité (la famille, lieu étouffoir), Mesrine, en convertissant l’argent volé en bijoux et aux autres grosses cylindrées, ne s’attaque pas au capitalisme, mais le flatte, comme lui fait justement remarquer Charlie Bauer, un activiste d’extrême gauche avec lequel il fricotera à la fin des années 1970. Comme le remarque Jean-Baptiste Thoret : « Le réalisateur maintient toujours un écart entre son « héros » et ces luttes armées qui constituent le bruit de fond des années 1970 (on entend partout le coup d’Etat de Pinochet, l’assassinat d’Aldo Moro, les violences de la bande à Baader, etc.). »
A propos du style, le réalisateur explique : « Dans L’Ennemi public n°1, Vincent Cassel pèse 20 kg de plus. Ce n’est plus le même corps, les mêmes mouvements, le même coffre. L’Instinct de mort est un film de stratégie et de facture très classique, de la famille des films de Melville, celui du Cercle rouge. L’Ennemi public n°1 possède une structure anarchisante, presque expérimentale, qui colle alors à ce que devient Mesrine. Comme modèle, j’avais en tête le souvenir, flou mais persistant, du French Connection de Friedkin. »
La ressemblance de l’acteur avec le bandit est en effet saisissante. Cela fait penser, toutes proportions gardées, à Robert De Niro incarnant Jake La Motta dans le chef d’œuvre Raging Bull. Mais, la comparaison s’arrête au plan physique : Cassel n’est pas De Niro, Richet n’est pas Scorsese.
Jean-François Richet reste toujours au plus près d’un personnage déterminé et naïf, courageux et parfois ridicule, tragique et très consciencieux qui ne sera jamais tenté par devenir « le chef » ou le représentant de la lutte gauchiste de l’époque. Pas le moindre plan d’un citoyen lambda venant dire à la caméra sa solidarité avec Mesrine. L’homme ne représente personne d’autres que lui-même (à l’exception des QHS, qui le révulsent, seul son destin le préoccupe), parti pris qui protège le film du risque de l’édification et de la glorification.
« N’ayant pas de fascination particulière pour le personnage, je me suis attaché à l’être humain, ni plus ni moins », avoue Richet, ajoutant « J’ai tenu à montrer qu’il n’y a pas de héros dans le gangstérisme ». Mesrine ? Un beauf avec un flingue qui écrit sa propre légende (dans son bouquin il revendique 39 meurtres, ce qui est faux pour 37 d’entre eux) ; qui ne doit, cependant, pas vous empêcher de le découvrir sur grand écran.
Sylvain Métafiot
02:02 Publié dans Cinéma | Tags : jacques mesrine, mesrine, cinema, richet, cassel, thoret, charlie hebdo, sylvain métafiot, beauf, flingue, violence, france, critique, pinochet, coup d'état, l'instinct de mort, ennemi public n1, braquages, biopics, coluche, sagan | Lien permanent | Commentaires (2)
mardi, 09 décembre 2008
Il est bien loin le temps des contrats florissants entre la Chine et la France !
Les souvenirs de novembre 2007 semblent rangées au placard, en effet Sarko (Sa Ke Shi) est au plus bas dans le coeur des chinois, qui jugent ce personnage provocateur et scandaleux !
Après sa rencontre avec le Dalai Lama à Gdansk (Pologne), l'actuel président de l'UE et de la France s'est fait salué d'une manière peu diplomatique par les Chinois.
07:02 Publié dans Actualité | Tags : chine, france, sarkozy, wen jiabo, hu jintao, dalai lama, contrats | Lien permanent | Commentaires (4)
samedi, 22 novembre 2008
Le paradoxe du vote
Préférer celui que l’on aime le moins, éliminer celui que l’on préfère !
En ces temps d’élections socialistes, un petit paradoxe électoral auquel les candidats et les électeurs ne songent pas assez.
Trois candidats se présentent à une élection : A, B et C. Des sondages font apparaître que A est préféré à B, B préféré à C et C préféré à A. Impossible ? Non. C’est en cela que consiste le paradoxe du vote dit encore de Condorcet (c’est ce mathématicien et philosophe qui l’a mis au jour le premier).
Normalement, les préférences sont transitives : si je préfère Rembrandt à Rubens et Rubens à Raphaël alors je préfère Rembrandt à Raphaël. L’ordre du pouvoir est également transitif : si le Président de la République a autorité sur le ministre et le ministre autorité sur le préfet, alors le président de la République a autorité sur le préfet. Mais il arrive que cet ordre soit violé. On l’a observé dans certaines relations entre animaux. Une poule dominante donne des coups de bec (sans en recevoir) à la poule dominée. Soit un trio de poules : Cocotte, Coquette et Caquette. Cocotte becquette Coquette laquelle becquette Caquette. Mais celle-ci becquette Cocotte : les relations de domination forment ici une boucle au lieu de constituer une chaîne, comme on aurait pu s’y attendre.
Condorcet a découvert que, si lors d’un vote le nombre de possibilités est supérieur à deux, alors on peut se retrouver devant ce résultat paradoxal : le candidat C préféré au candidat A alors même que A est préféré à B et B de C. C’est pour éviter un tel lézard que les démocraties modernes ont imaginé leur mode de scrutin (l’uninominal à deux tours ou la proportionnelle coupent court au paradoxe du vote). Cela dit, aucun système de choix collectif n’est parfaitement équitable.
Finissons sur une remarque intrigante et amusante des guignols de l’info à propos des résultats des élections du PS du 1er tour : « 25% de Bertrand Delanoë + 24% de Martine Aubry = 34%, tandis que chez Ségolène Royal 29 + 0 ont fait 43 ! » La logique des électeurs est parfois plus que paradoxale…
Sylvain Métafiot
05:17 Publié dans Actualité | Tags : paradoxe du vote, socialistes, ps, ségolène et martine, incompréhension, vote socialiste, martin vidberg, sylvain métafiot, candidats, politique, france, philosophie | Lien permanent | Commentaires (1)
samedi, 15 novembre 2008
Moins de commémorations, moins de mémoire ?
Voilà quatre-vingt dix ans, que nos arrières grands-parents se sont battus pour la liberté et l’honneur de la France. Le 11 novembre, nous rendons hommage à des gens qui sont morts, ont été blessés et mutilés pendant 4 ans. Ces êtres humains n’avaient rien demandé à personne mais ils se sont battus pour la France. Si aujourd’hui la France est encore présente c’est grâce à ces millions de personnes. Pour eux, il faut célébrer le souvenir de ces guerres si meurtrières qui ont décimés des générations, pendant lesquelles les guerres ont montrés toutes les atrocités dont les hommes étaient capables.
Cependant un débat se profile autour d’un rapport préconisant de réduire le nombre de commémoration par an. En effet, il existe aujourd’hui douze commémorations diverses dans l’année et ce rapport propose de ne plus en commémorer que trois. De nombreuses associations d’anciens combattants et du souvenir s’élèvent contre cette proposition. Bientôt tous les survivants de ces guerres seront décédés et la question de poursuivre les célébrations de ces victoires pour ne pas laisser s’enfuir les souvenirs va se poser.
Peut-on réellement tout célébrer en trois commémorations? On peut penser que si les sociétés se rappellent régulièrement ces conflits meurtriers elles pourront continuer de construire ensemble des échanges pacifiques entre les Nations. Si on continue à fêter les victoires et les guerres, cela peut jouer un rôle dans la transmission du passé aux jeunes et pour cela il faudrait surtout rendre un sens à ces commémorations, bien au-delà de leur nombre dans l’année.
Gino Giubergia
Dans la suite de l'article, un complément à la réflexion...
07:00 Publié dans Actualité | Tags : commémoration 11 novembre, rapport sur les commémorations, guerre, france, mémoire | Lien permanent | Commentaires (13)