lundi, 23 novembre 2020
La mystique appelle la mécanique : La petite peur du vingtième siècle d'Emmanuel Mounier
samedi, 17 décembre 2016
La tôle et le sexe : l’irrépressible désir technique chez Cronenberg
Article initialement publié sur Le Gazettarium
S’il est admis que le progrès technoscientifique est généralement bénéfique à l’humanité, il faut cependant considérer qu’il peut aisément se retourner contre nous avec force et violence. L’innovation d’un côté et la sécurité de l’autre se livrent une course parallèle démesurée. La seconde essayant de rattraper la première par le biais de la prévention (dispositifs de contrôle techniques, déontologiques, législatifs, réglementaires, etc.) pour éviter de se satisfaire d’une simple réparation de dommages.
21:04 Publié dans Cinéma | Tags : gazettarium, abolire la réalité, amor fati, crash, cronenberg et le désir de la violence technique, existenz, jean brun, la liberté par l'autodestruction, la mouche, machine, métamorphose, puissance onturgique de la technique, science-fiction, screamers de peter weller, sexe, sylvain métafiot | Lien permanent | Commentaires (0)
mercredi, 11 février 2015
L'invention de Morel ou la projection hallucinée
Quel est ce parfum qui flotte autour du narrateur et l'obsède ? Celui, moite et âpre, de la flore de l'étrange île sur laquelle il s'est réfugié ? Celui de Faustine, ce fantôme charnel qui l'ignore superbement ? Ou bien celui de la folie, cette vapeur empoisonnée qui s'insinue dans son cerveau brûlé par le soleil ?
Le narrateur est pourtant rationnel, son journal en atteste. Mais si la science dépassait le cadre de la réalité, la folie qui en découlerait ne serait-elle pas la norme ? Les machines n'ont pas d'odeur et pourtant l'invention de Morel sent le souffre : diabolique, transgressive, parfaite. Au bout du conte, la question n'est pas de savoir si la frontière entre le réel et l'halluciné a été franchie mais s'il existe encore une frontière.
Le narrateur a fuit la prison des hommes mais se retrouve enfermé dans l'ombre d'un seul, le sien, condamné à revivre éternellement la plus pure des illusions. L'image est immortelle.
Sylvain Métafiot
19:11 Publié dans Littérature | Tags : l'invention de morel, projection hallucinée, littérature, sylvain métafiot, litterarium, gazettarium, adolfo bioy casares, folie, image, parfum, île, machine, frontière, illusions | Lien permanent | Commentaires (0)
mardi, 20 mai 2014
Bernanos et l’illusion de la liberté
« La Machinerie est-elle une étape ou le symptôme d'une crise, d'une rupture d'équilibre, d'une défaillance des hautes facultés désintéressées de l'homme, au bénéfice de ses appétits ? Voilà une question que personne n'aime encore à se poser. »
Georges Bernanos aimait le peuple. Cet amour transpire dans ses romans. Et c’est à la faveur des humbles contre les puissants que sa férocité pris corps. C’est pour défendre ce peuple modeste contre la barbarie de la technique, de l’argent et de la production illimitée que ses pamphlets virent le jour.
Si trois de ses œuvres romanesques furent adaptées au cinéma (Journal d’un curé de campagne de Robert Bresson en 1951, Mouchette du même Bresson en 1967, et le scandaleux Sous le soleil de Satan de Maurice Pialat en 1987), la déclinaison théâtrale fut plus rare.
Grâce soit donc rendue à Jacques Allaire pour l’audace de mettre en scène, au théâtre de la Croix-Rousse, deux essais trop méconnus de l’écrivain afin de « réveiller l’inquiétude » de nos contemporains : La liberté, pour quoi faire ? et La France contre les robots. Des textes politiques qui frappent à la gorge par leurs interrogations perçantes sur la société moderne. Bernanos nous heurte par ses remises en questions sur notre mode de vie effréné qui a détruit toute vie intérieure donc toute liberté. Son style flamboyant ne pouvait être déclamé que lors du bien nommé festival Les Grandes Gueules.
08:07 Publié dans Actualité | Tags : le comptoir, 1789, apple, avenir, chant, civilisation, courage, croix-rousse, démocratie, encyclopédie des nuisances, facebook, foi, gazettarium, georges bernanos, google, grandes gueules, guerre, homme libre, illusions, imbéciles, jacques allaire, jean-pierre baro, la france contre les robots, la liberté pour quoi faire, le mal, machine, modestes, passé, peuple, poésie, progrès, puissants, révolution, rêve, rimbaud, servitude, smartphones, société industrielle, sylvain métafiot, technique, technologie, théâtre, theodore kaczynski, vitesse | Lien permanent | Commentaires (0)