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lundi, 28 janvier 2019

L’île aux sorcières : Les garçons sauvages de Bertrand Mandico

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Article initialement publié sur Le Comptoir

 

À ceux qui considèrent que le cinéma français se résume aux bluettes exaspérantes de Louis Garrel ou aux comédies braillardes et vulgaires de Christian Clavier et Jean-Paul Rouve, le premier long-métrage de Bertrand Mandico vient infliger un démenti aussi radical que magnifique. On n’était clairement plus habitué à une telle inventivité visuelle. Et pourtant, depuis quelques années, le cinéma de genre français reprend incontestablement du poil de la bête : Alléluia de Fabrice du Welz (2016), Grave de Julia Ducournau (2017), Laisser bronzer les cadavres d’Hélène Cattet et Bruno Forzani (2017), Ghostland de Pascale Laugier (2018), La Nuit a dévoré le monde de Dominique Rocher (2018), Un couteau dans le cœur de Yann Gonzalez (2018) ou encore Revenge de Coralie Fargeat (2018). Quelques exemples certes inégaux mais portés par une audace que l’on peine à déceler dans la plupart des réalisations traditionnelles.

 

C’est là que le vaisseau étincelant de Mandico dépasse de plusieurs coudées ses confrères hallucinés en direction du monde des rêves spongieux, sexuellement détraqués et sans retour possible. Soit le récit initiatique de cinq jeunes garçons (« unis pour le meilleur et surtout pour le pire ») qui, après avoir commis un meurtre sauvage, sont embarqué de force sur le navire d’un capitaine autoritaire et répressif afin de les remettre dans le droit chemin. Peine perdue : les cinq sauvageons se rebiffent et accostent sur une île à l’écart de toute civilisation. Tout en explorant les lieux, leurs corps commencent à se métamorphoser… Le film de Mandico relève de l’incantation maléfique, monstre d’argile assemblé de manière surréaliste sous l’empire de drogues de synthèses inconnues. Porté par un noir et blanc intemporel duquel jaillit d’intempestives séquences bariolées, le voyage suinte délicieusement le stupre et la mort. Résolument transgenre tant sur la forme que sur le fond le film ondule du masculin au féminin, de Burroughs à Borowczyk, du sensoriel au sensuel, des sexes tatoués aux arbres phalliques, de l’ultra-violence au plaisir lascif. C’est une valse des contraires qui se cherchent, s’apprivoisent et s’étreignent : une copulation fantasmatique entre les formes premières du cinéma et la sève subversive des désirs primitifs.

 

Les amoureux non rassasiés de cette croisière raffinée et luxurieuse pourront se plonger dans les eaux troubles d’Ultra Rêve triptyque fiévreux de courts-métrages réalisés par Caroline Poggi et Jonathan Vinel, Yann Gonzalez et… Bertrand Mandico.

 

Sylvain Métafiot

lundi, 13 mai 2013

Cinéma : l’immortalité à travers les âges

 

Article initialement paru sur RAGEMAG

 

Devenir immortel, traverser les siècles sans conscience du temps, naître à l’âge des premiers hommes et contempler la destruction de la Terre, noyée sous le feu de la géante rouge dans cinq milliards d’années, transcender sa condition et fusionner avec le divin, qui n’en a jamais rêvé ? Succédant à la littérature et à la philosophie, le cinéma a su exploiter et retranscrire ce rêve fou de l’Homme défiant la mort. Un thème fantastique incontournable engageant l’obsession métaphysique suivante : la vie vaut-elle la peine de ne connaître aucune fin ?

 

faust-eine-deutsche-volkssage-1926-L-3.jpeg« Que risques-tu ? Mourir ? Alors tu ne risques rien ». Les stoïciens ont toujours été de grands blagueurs. Comme si cette sentence ataraxique pouvait nous débarrasser de la peur muette de la mort. N’est pas performatif qui veut. « Aimer la vie et regarder la mort d’un regard tranquille », proclame Jaurès ? Plus facile à dire qu’à faire, mon cher Jean ! Car, qu’on le veuille ou non, personne n’accepte la mort. Tout le monde sait qu’il va mourir mais personne n’y croit. Tout un chacun n’est-il pas « un pauvre homme, comme tous les autres, qui est venu sur la Terre sans savoir pourquoi et qui refuse de croire qu’il va mourir », comme l’énonce tristement Faust dans La Beauté du Diable ? Peu sont ceux qui osent affronter la grande faucheuse en face, la majorité des individus craignant plus le décès de leurs proches que leur propre mort. Ainsi, malgré notre admiration pour le grand homme qu’était Jaurès nous ne pouvons que donner raison à La Rochefoucauld qui affirmait que « rien ne prouve davantage combien la mort est redoutable que la peine que les philosophes se donnent pour persuader qu’on doit la mépriser. » De lui également cette célèbre maxime : « Le soleil ni la mort ne se peuvent regarder fixement. » Le contemporain chausse alors les lunettes postmodernes de l’hédonisme scientifique pour se protéger de l’incontrôlable tragédie qu’est la vie. Le vouloir-vivre ne saurait être indomptable. L’Homme a décidé de tromper la mort et va tout mettre en œuvre pour y parvenir, quitte à boire la tasse d’une soupe homogène et indifférente. Sans saveurs.

 

Pour oublier la mort, qui nous ronge inconsciemment, nous pouvons soit vivre intensément le présent, à l’infini, abolir le temps, aller vers l’anéantissement total et le nirvana des bouddhistes ; soit se lancer dans le travail sans fin, l’accumulation absurde d’argent et la frénésie consumériste. Succès incontestable et effets garantis de la méthode capitaliste tant l’abrutissement par le travail, le divertissement et la consommation sont d’une puissance incomparable. Tout le monde n’a pas la chance d’avoir pu s’élever spirituellement aux côtés de Bouddha en personne, comme John Oldman, et nombreux sont ceux qui se retrouvent complètement dépourvus lorsque leur dernière heure est arrivée.

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mercredi, 06 juin 2012

Le poète qui venait de Mars

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Ray Bradbury est mort mardi 5 juin dans sa résidence de Los Angeles. L'écrivain américain était un amoureux des bibliothèques au point qu'elles étaient, pour lui, le meilleur lieu pour apprendre, davantage que l’université qui, selon lui, « n'est pas une bonne expérience ».

 

De fait, Bradbury défendait les bibliothèques et l'accès gratuit à la culture, mais « Internet, n'est qu'une grande distraction ». Récemment contacté par Yahoo! qui, voilà deux mois, souhaitait mettre en ligne un de ses livres : « Vous savez ce que je leur ai dit ? “Allez au diable. Allez au diable, vous, et votre maudit Internet“ ». Parallèlement, les ebooks sont, pour l'auteur de Farenheit 451, « dénué de sens, ce n'est pas vrai. C'est dans l'air, quelque part ». Pour lui, le seul endroit magique était la bibliothèque publique de Los Angeles dans laquelle il se rendait régulièrement.

 

Difficile, au-delà du génie littéraire, ne pas avoir une quelconque sympathie pour cet indécrottable conservateur technophobe capable de nous faire voyager aux confins de l’espace dans ses incroyables romans.

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vendredi, 26 juin 2009

Michaël Jackson, Un roi est mort

 

 

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C'est à 14h26 (21h26 heure française) que La Star emblématique du Pop est décédée des suites d'un arrêt cardiaque.

Michael Jackson bien qu'accusé à tort ou non de renier sa couleur, était considéré pour beaucoup comme un "non noir-non blanc" bien loin de n'importe quel personne de couleur ou pas.

Et malgré certaines affaires judiciaires houleuses, il est resté le meilleur représentant de la Pop.

Il devait démarrer une tournée de concerts " it is me" à Londres à partir du 13 juillet, les milliers de place pour ces 50 concerts avaient été vendus moins de deux heures après leur mise sur le marché ! C'est dire si la star avait encore du potentiel !

C'était un peu un symbole, surtout un artiste exceptionnel qui s'est éteint. Star, mais pas seulement, musicien, chanteur, danseur, comédien même !

Il fut brillant lors de sa carrière de 40 ans puisqu'il commenca par les Jackson Five dès l'âge de 10 ans.

Il restera avec son parcours extraordinaire comme un King jamais égalé, et ses titres "Thrillers" ou "Billy Jane" ou encore "White or Black" resteront des modèles du genre.

A n'en pas douter suivra plusieurs articles traitant de son parcours, mais ce court résumé est une manière de remercier Michael pour nous avoir fait vibrer peu importe notre âge, notre sexe, notre nationalité, sans distinction ! On se souviendra de sa lutte contre le SIDA et de son discours en Afrique, ainsi que ses nombreuses participations à des oeuvres caritatives.

Lors de ses dernières apparitions publiques, il était apparu maigre et apparement malade.

Merci à lui, aujourd'hui le monde a changé, une étoile s'est éteinte.


mercredi, 08 avril 2009

La Peine de Mort en débat

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Après une discussion que j'ai eu de nouveau avec des gens de ma génération, j'ai décidé d'écrire un petit article sur la Peine de Mort.

Le dialogue que j'ai pu avoir hier soir, je l'ai déjà malheureusement eu avec d'autres personnes et pas que des jeunes.

Et parce qu'il me parait essentiel que tout le monde sache pourquoi la peine de mort doit être abolie partout au monde je vais reciter plusieurs arguments contre, et enfin je vous parlerai de quelque chose qui m'a interpellé durant le débat d'hier au soir...

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lundi, 20 octobre 2008

Décès de Soeur Emmanuelle

Ce matin, Soeur Emmanuelle est décédée à l'âge de 99 ans.

Née en 1908, dans une famille Franco-Belge plutôt aisée, elle a très rapidement consacré sa vie entière à la lutte contre la pauvreté.

Elle quitta l'Europe pour s'engager dans des missions en Tunisie, en Turquie et enfin en Egypte où elle resta jusqu'à sa retraite.

Elle s'installa en Egypte dans le quartier des chiffonniers, là elle s'engagea pour faire construire des écoles, des hôpitaux, etc...

Soeur Emmanuelle voulait le dialogue entre religions, elle réunissa plusieurs fois la religion juive,musulmane et catholique afin de susciter le dialogue dans ces pays orientaux.

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Elle retourna en France, et s'installa dans le Var, où elle consacra la majorité de son temps à la méditation et la prière. Sans oublier sa lutte pour les sans papiers, et les immigrés.

Elle a publié plusieurs livres, elle est connue pour ne pas choisir entre la droite et la gauche, elle voulait simplement le respect entre les différentes opinions.

L'abbé Pierre et Soeur Emmanuelle avaient beaucoup en commun, déjà une allura fragile, mais un charisme énorme. De plus tout deux savaient y faire avec les grands de ce monde, on se souvient notamment de la remise de la légion d'honneur par Jospin et Chirac où Mère Thérésa.

Plus dernièrement elle avait reçu Sarkozy pour parler des sans abris, on se souvient comme elle avait repoussé Sarkozy et comme elle avait pu lui faire comprendre qu'il avait beau être président elle n'en avait que faire...

Les réactions ont été nombreuses, tous saluent une femme d'exception, et tous expriment une vive émotion à sa mort.

Elle aurait eu 100 ans le 16 novembre prochain. La petite voix des pauvres s'est éteinte. Espérons que son oeuvre continue...